Bien que les professionnels de la santé ne sachent pas ce qui amène la dépression (et donc la DPP), ils sont d’accord pour dire qu’il n’existe pas de cause unique. Des facteurs physiques, hormonaux, sociaux, psychologiques et affectifs peuvent tous jouer un rôle dans le déclenchement de la maladie. C’est ce que l’on nomme le modèle biopsychosocial de la dépression, qui est accepté par la plupart des chercheurs et cliniciens. Le ou les facteurs qui déclenchent la DPP varient selon la personne.
Il est important d’écarter d’autres troubles médicaux présentant des symptômes similaires et pouvant apparaître durant la période post-partum (dysfonctionnement de la thyroïde, diabète, anémie).
Facteurs prédictifs de DPP
Des facteurs à risque de la DPP ont été mis en évidence par diverses études : les antécédents, le stress, le soutien de l’environnement. Dans d’autres études, il a été également tenu compte de facteurs psychosomatiques .
Antécédents : le fait d’avoir vécu un épisode de dépression à n’importe quel moment de la vie augmente le risque de récidive. Le risque de souffrir d’un autre épisode de dépression du post-partum peut atteindre 40 % et, dans environ 24 % des cas de récidive, la maladie survient dans les deux semaines après la naissance du bébé (Wisner et coll., 2004).
Les éléments de stress :
Le lien entre des facteurs de stress et le développement d’une dépression postnatale a été étudié pour la première fois en 1980 (Paykel et al., 1980). « Il existe une association statistiquement significative entre des événements antérieurs négatifs (cotés par les sujets eux-mêmes comme ayant un impact de modéré à sévère) et les symptômes dépressifs en postpartum. Ainsi, 60 % de ces femmes déprimées rapportaient rétrospectivement la survenue d’un événement indésirable dans les onze mois précédents (par opposition à 35 % des non déprimées). De plus, l’impact de cet événement avait été coté comme étant de sévère à modéré chez 75 % d’entre elles (par opposition à 31 % chez les femmes non déprimées). » La majorité des travaux faisant suite à l’étude pionnière de Paykel et al. (1980) ont confirmé cette association entre des événements de vie stressants survenant durant la grossesse ou le postpartum, et un risque plus élevé de développer une dépression postnatale (O’Hara, 1986 ; O’Hara et al., 1991 ; Playfair et Gowers, 1981 ; Whiffen, 1988). D’où l’importance de les repérer.
Soutien de l’environnement :
Les chercheurs en périnatalité ont accordé une attention particulière aux relations interpersonnelles des femmes. Deux aspects principaux de ces relations ont été étudiés : le soutien social et la relation conjugale, tels que perçus par la femme, la relation conjugale ayant fait davantage l’objet d’études que le soutien social.
Les études sur la dépression postnatale ont évalué diverses facettes du soutien social : ampleur du réseau social, aide matérielle, soutien émotionnel, etc. Au moins trois études prospectives ont mis en évidence que le manque de soutien social évalué pendant la grossesse prédisait la dépression postnatale (Collins et al., 1993 ; Cutrona, 1984 ; Cutrona et Troutman, 1986).
Dans l’ensemble, les résultats suggèrent une association significative entre une relation conjugale ou un soutien du conjoint insatisfaisants ou absents et la dépression postnatale. Cette association se révèle significative non seulement lorsque la relation maritale ou le soutien du conjoint sont évalués en postpartum (Cox et al., 1982 ; O’Hara et al., 1983 ; Paykel et al., 1980 ; Uddenberg, 1974 ; Wandersman et al., 1980), mais également lorsqu’ils sont mesurés pendant la grossesse (Boyce et al, 1991 ; Collins et al., 1993 ; Kumar et Robson 1984 ; O’Hara 1986 ; Watson et al., 1984 ; Whiffen, 1988).
Facteurs psychosomatiques : niveau d’instruction, longue période de nausées, gain de poids, troubles émotionnels antérieurs, symptomatologie dépressive, difficulté à réaliser la grossesse, importance d’être parent, intention prénatale d’allaiter
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TOUYAROT Armelle
Auteur du Guide d'auto-préparation à l'accouchement par hypnose