La semaine suivante, Mademoiselle K. est toujours accompagnée du jeune homme qui reste à l’attendre en salle d’attente.
Melle K. : Je me sens responsable de ce qui m’arrive, j’ai des angoisses même la journée au travail… La nuit, je fais des cauchemars, je vois ma sœur, elle a les joues creuses, elle me dit : « Tu vas me le payer, tu m’entends ! »
LB : Parlez-moi de votre sœur.
Melle K. : Nous sommes onze frères et sœurs. J’ai une sœur de 39 ans, Eléonore. Son mari l’a mise à la porte. Son comportement a basculé, elle décrivait des choses que personne ne voyait, comme des hommes postés autour de chez elle qui la guettaient, elle avait des propos qui ne tenaient pas debout. Durant plusieurs mois, je suis restée près d’elle pensant qu’elle traversait un mauvais moment qui finirait par passer. Un jour, le médecin généraliste de ma sœur a contacté notre famille, je crois qu’il a parlé de « délire » et a recommandé d’essayer de la convaincre de voir un « psy ». Il n’a lui-même pas réussi à la convaincre, je crois qu’il lui en a parlé la dernière fois qu’ils se sont vus et ensuite ma sœur n’a plus jamais voulu retourner le voir. Ma sœur n’a jamais voulu aller voir un psy. Nous nous y sommes mis à trois pour tenter de la convaincre d’aller consulter mais ça été encore pire. Ma sœur a commencé à dire que je faisais ça pour lui enlever ses enfants ou bien qu’on voulait la faire enfermer. Je ne la vois plus aujourd’hui, j’évite d’aller chez mes parents quand ma sœur y est.
L.B. : Je vous redonne un rendez-vous.