Comme l’éjaculation ne peut pas être contrôlée, mais que sa cause – l’excitation sexuelle – peut l’être, il s’avère essentiel pour l’homme d’apprendre à gérer le cours de son excitation afin de prolonger la durée de la pénétration. Le traitement sexofonctionnel offre deux grands types de moyens pour gérer le cours de l’excitation sexuelle et la conserver sous le niveau d’excitation qui déclenche l’éjaculation, c’est-à-dire sous le seuil du réflexe d’émission.
Le premier consiste à moduler la quantité et l’intensité de la stimulation que l’homme reçoit. En général, quand la stimulation augmente – qu’elle soit visuelle, tactile, sonore ou autre – et que l’homme l’apprécie, l’excitation s’élève. Lorsqu’elle diminue, l’excitation redescend. Cela ne signifie pas que l’homme doit éviter d’être touché ou qu’il doit penser à autre chose durant les relations sexuelles.
Cela veut simplement dire qu’il tirera avantage, tout en continuant d’interagir érotiquement avec sa partenaire, du fait de demeurer relativement conscient de son degré d’excitation et du fait de veiller à ne pas recevoir ou à ne pas se procurer lui-même (par la vitesse de ses mouvements de bassin, par exemple) une stimulation d’une intensité telle qu’il sera propulsé plus tôt que désiré vers l’éjaculation. De son côté, la femme peut porter attention aux réactions corporelles de son partenaire et réduire l’intensité des échanges quand cela s’avère nécessaire. Et les deux conjoints ont tout intérêt à se rappeler que le réflexe éjaculatoire impose des limites à l’expression sexuelle du couple.
Le deuxième type de moyens porte sur l’inversion des réactions physiologiques causées par l’excitation sexuelle. De ces réactions physiologiques, seules la respiration et la myotonie (tension musculaire) sont accessibles à la volonté. Le rythme cardiaque, la pression artérielle, la sudation et la vasocongestion ne peuvent faire l’objet d’aucun contrôle volontaire. Quand un homme devient excité, ses muscles se contractent tandis que sa respiration s’accélère et devient plus thoracique. Ces réactions sont saines et normales. Elles sont causées par l’excitation sexuelle et, à leur tour, elles permettent à cette dernière de s’intensifier. Pour que l’éjaculation ait lieu, il est nécessaire que la tension musculaire créée par l’excitation s’accroisse. En corollaire, il est quasiment impossible d’éjaculer si le corps est totalement détendu.
Afin de pouvoir gérer le cours de son excitation, il est très important que l’homme connaisse les réactions corporelles ayant lieu à l’intérieur de chaque zone de la courbe de l’excitation sexuelle masculine. Durant les relations sexuelles, il doit prendre conscience de ces réactions puis les inverser, c’est-à-dire réduire l’intensité des contractions musculaires de même que ralentir le rythme de sa respiration et faire revenir celle-ci au niveau de l’abdomen.
D’un autre côté, pour empêcher son excitation de progresser trop rapidement, il doit mouvoir son corps de manière appropriée en dissociant le bassin du torse et en utilisant le minimum de groupes musculaires (par exemple, en évitant de contracter les muscles fessiers lors de la rétroversion du bassin ou en adoptant des positions peu exigeantes sur le plan musculaire). En résumé, l’excitation sexuelle génère des contractions musculaires et fait se hausser et s’accélérer la respiration. Le relâchement de ces contractions, l’isolation du mouvement du bassin et le retour à une respiration lente et profonde fait diminuer l’excitation et la maintient à des degrés d’intensité inférieurs à celui qui déclenche le réflexe d’émission.