Olivier : Ça fait cinq ans que j’essaye de contrôler ce tremblement et je n’y arrive pas !
Thérapeute : Voulez-vous y arriver ?
O. : Bien sûr, je veux. Sinon je n’essaierais pas depuis si longtemps.
T. : N’avez-vous jamais essayé de trembler du pouce de la main droite ?
O. : Non, je ne crois pas.
T. : Avez-vous déjà essayé de trembler à l’envers avec votre pouce droit ?
O. : Comment ?
T. : Vous ne pourriez probablement pas le faire.
(Pause)
T. : Voulez-vous le découvrir ?
O. : Oui.
T. : Vraiment ?
O. : Trembler à l’envers du pouce droit ?
T. : Non ! Découvrir.
(Pause)
T. : Découvrir.
O. : Je ne sais pas…
T. : Pensez-vous que vous voulez le découvrir ?
O. : Comment je dois faire ?
T. : Pas besoin de faire, juste découvrir.
(Pause)
T. : Juste découvrir !
T. : Est-ce que ça vous dérange si je baisse la lumière ?
T. : Juste découvrir !
(Pause)
T. : Vous pouvez laisser cligner vos paupières jusqu’à ce que ça s’arrête.
C’est ça, très bien, et fermez les yeux.
Fermez les yeux et endormez-vous profondément, de plus en plus profondément.
T. : Et maintenant, ce que j’aimerais que vous fassiez, c’est de vous interroger sur ce tremblement.
T. : J’aimerais que vous ayez la sensation que vous avez tremblé.
T. : Et juste la sensation que vous avez tremblé, juste la sensation. Et ressentir cette sensation, dans le pouce de la main droite.
(Pause)
T. : Et ressentir la sensation dans le pouce à droite.
(Pause)
T. : Et maintenant d’une autre façon, j’aimerais que vous ayez le savoir-faire du tremblement dans le pouce de la main gauche. Savoir comment trembler du pouce gauche.
T. : Et la sensation dans votre pouce droit que vous avez tremblé. Et pendant que vous prenez plaisir à ces deux sensations distinctes, vous pourriez vous intéresser à une troisième.
T. : Un troisième apprentissage par l’expérience.
T. : Vous dites que vous voulez faire certaines choses. Exactement comment, vous ne savez pas. Vous dites que vous le voulez et vous le voulez vraiment.
T. : Du moins je crois, je vous crois. Je ne sais pas si vous le croyez. Mais je vous crois.
T. : Et la seule question est, quand allez-vous le faire ? Allez-vous le faire d’une manière attendue ou d’une manière inattendue ? Cette expérience qui vous intéresse. Vous pouvez mettre en place cette expérience dans votre esprit.
T. : Vous pouvez trembler comme tout le monde : de haut en bas, de gauche à droite, de travers. Vous pouvez mal trembler un bon tremblement ou bien trembler un tremblement mal choisi.
T. : Et vous pouvez trembler de votre pouce droit sans savoir jamais comment il faut. Ensuite, vous pouvez y repenser et découvrir que vous savez ce que c’est sans savoir que vous l’avez fait.
T. : Et alors, vous continuez.
T. : Cette sensation dans la main droite, d’avoir tremblé, elle peut être tout à fait intéressante.
T. : Et savoir que vous pouvez trembler du pouce gauche… est aussi tout à fait intéressante.
T. : Et vous voulez quelque chose. Et vous pouvez vous demander ce que c’est et pourquoi ?
(Pause)
T : Et vous pouvez attendre et vous pouvez vous interroger.
(Pause)
Et vous pouvez attendre et vous interroger, parce que, quelle va être la solution, quelle va être la solution ?…
(Pause)
T. : J’ai appris à mon fils que 2 et 2 font quatre, et 4 et 4 font 8. Et il ne m’a pas cru que 3 et 5 font 8, parce que, disait-il, que je lui avais dit que 4 et 4 font 8.
T. : Et trembler et une chose. Le faire involontairement est une autre. Et savoir le contrôler volontairement en est une troisième.
T. : Et vouloir cacher un tremblement est une autre chose.
T. : Et la sensation dans le pouce droit est tellement importante, que vous ne voulez pas reconnaître cette sensation.
T. : Et le fait de vouloir le cacher est intéressant. Et y prendre plaisir.
T. : Et dès que vous savez que vous ne tremblez plus, vous pouvez vous réveiller.
Bien ! Chers lecteurs, prenez vous aussi une grande inspiration et étirez-vous. Nous allons maintenant reprendre ce texte avec les commentaires sur les trucs et les astuces éricksoniens qui émaillent cette intervention.
Je vais marquer en gras les mots dits avec une intonation forte et (en italique entre parenthèse) les mots prononcés avec une tonalité plus basse et plus lentement.
1. Il s’agit tout d’abord de changer son cadre de référence : déplacer le doute, la résistance et l’échec.