-- La position du thérapeute : son confort physique et mental : ne pas être coincé ou otage
--L'écoute :savoir utiliser les mots et formules du patient
:savoir poser des questions en lien avec la réponse précédente du patient pour lui montrer qu’on l’écoute vraiment.
* savoir appréhender la position imaginaire du patient, souvent en obtenant une comparaison ou une métaphore de sa représentation de lui-même en relation à un contexte. Grâce à cela, le thérapeute va pouvoir appréhender les émotions du patient et pouvoir comprendre le monde de celui-ci, donc pouvoir percevoir ses besoins qui sont quelquefois tellement éloignés de ce que le thérapeute s'imaginait.
* écouter et accepter les théories du patient sur:
-ce qui lui arrive et donc laisser tomber celles du thérapeute
-sa conception du chemin de changement , qu'il passe par le médicament, l'hospitalisation ou bien par l'idée qu'il a de devoir revisiter son histoire au passé (psychanalyse) ou au présent (HTSMA)
-ce qui marche et qu’il convient de continuer de faire : les solutions existantes donnent le style de la thérapie .
-- Définir l’objectif de la thérapie qui est celui du patient et non pas celui du thérapeute, en repérant et en tenant compte des objectifs des tiers , qu'il s'agisse d'individus, de groupes ou bien de représentations sociales et culturelles.
-- Reformuler en termes positifs : « si je comprends bien »; n'oubliez pas que la reformulation donne l'occasion au thérapeute de sélectionner dans les dires du patient ce qui va être utile au message qu'il souhaite faire passer et que c'est donc un outil puissant pour introduire les recadrages tout en construisant l'alliance.
-- Complimenter le patient: -sur la façon dont il résiste aux problèmes
-sur ses valeurs de vie
-- Evaluer avec le patient : -la façon dont il se sent compris par le thérapeute
-la pertinence de l’objectif
-sa confiance dans l’issue de la thérapie
-les tâches
Ces questions sont sans doute ce qui a le plus changé ma pratique depuis longtemps. Jamais je ne me suis senti autant exposé que dans ces questions, jamais je n'ai saisi autant la possibilité de reprendre le débat en arrière et de rattraper les choses, tellement le souhait du patient que les choses se passent bien est fort.
Pour ceci, j'utilise des échelles.
Par exemple, alors que j'avais l'impression d'avoir construit une excellente relation, un patient n'a évalué la compréhension qu'à 60 %. Il m'a exprimé que nous avions effectivement tout à fait bien compris le problème mais que nous n'avions pas parlé de la question des médicaments, fondamentale pour lui à travers la pression faite par son médecin, par l'entourage, et suscitant pour lui une grande crainte de dépendance. Une fois que nous avons pu évoquer cette question avec lui, ce qui a pris très peu de temps, l'évaluation est montée à 90 %
Recadrage
L’opération du recadrage me semble être fondamentale avant toute action thérapeutique. S'il est un outil de base dans la PNL, son importance est souvent négligée dans l'hypnose, voire dans certaines thérapies brèves, notamment solutionnistes.
L'état d'hypnose est-il en lui-même un recadrage suffisant, ou bien le recadrage doit il précéder la séance pour la rendre plus aisée ?
L'expérience nous montre qu'une séance d'hypnose bien construite inclut nécessairement une expérience qui peut être qualifiée d'irréfutable par le patient. Il va s'agir d'une expérience directement corporelle telle la lévitation ou bien la catalepsie, ou bien d'une expérience sensorielle hallucinatoire qui donnera au sujet cette sensation extraordinaire de pouvoir être présent sur deux scènes au même moment.
Pendant les formations, j'ai l'habitude d'interroger les stagiaires sur ce que ce type d'expérience change dans leur conception d'eux mêmes ; ils répondent généralement qu'ils se sentent maintenant capables de faire des choses qu'ils ne soupçonnaient pas, voire d'appréhender différemment leur représentation de l'avenir. Ces simples expériences ont donc eu pour objet de recadrer profondément la représentation de leurs compétences et aussi celle de leur capacité à surmonter leurs difficultés personnelles.
Si la séance d'hypnose ne s'accompagne pas de cette découverte, et celle-ci n'a pas besoin d'être toujours verbalisée, je pense qu'elle ne restera pas plus importante qu'une simple expérience de relaxation.
Bien souvent, les problèmes de douleurs deviennent des problèmes relationnels, enfermés dans des rigidités de comportement entraîné par les efforts que patient et entourage font pour arranger les choses : recadrer le fait que, plus l'on fait d'efforts pour arranger les choses, plus c'est pire est très souvent utile lorsqu'on sait faire ce qu'il faut après.
D'autres techniques de recadrage, tel le recadrage par l'objectif , sont extrêmement utiles : « si je comprends bien, ce que vous voudriez, ce serait de pouvoir trouver un peu de temps pour vous sentir bien toute seule ; est-ce qu'on pourrait dire, qu'au-delà de la fibromyalgie, votre problème serait de ne pas savoir vous occuper de vous-même ?
il est aussi possible de recadrer les douleurs comme étant une ombre dont la personne ne peut pas débarrasser et avec laquelle il va falloir qu'elle compose, un homme sans ombre étant un fou, Shakespeare l'a dit avant nous.
Il est aussi possible d'externaliser la douleur en en faisant en un personnage que le patient pourra insulter, charmer, etc.
Globalement, au-delà de l'opération sémantique, le recadrage me semble être une opération fondamentale entre le patient et le thérapeute qui permet que tous deux soient autorisés à entrer dans le monde de la construction, de la virtualité, avec cette découverte , similaire à celle de la séance d'hypnose , qu'il est possible d'être présent sur deux scènes à la fois.
Qu'il s'agisse d'hypnose ou de thérapies brèves, la mise en jeu est la même : il s'agit de construire un espace magique et sécure d'intervention qui doit aussi être obligatoirement « biodégradable » , comme le disait Jacques Antoine Malarewicz, pour que sa résolution -- disparition soit sans traces et laisse le sujet libre de ses choix, sans empreinte du thérapeute.