Il me semble, mais c’est à discuter, qu’il vaut mieux commencer par la recherche de ce que veut le client , ce qui permettra de définir le mandat qu’il nous donne.
D’une certaine façon , savoir ce que veut le client , c’est déjà résoudre la difficulté, si par exemple, vous obtenez par vos questions la description de ce que sera sa vie lorsque le but sera atteint. C’est en même temps risquer de désespérer votre client si celui ci apparaît trop lointain. Toute l’habileté consiste à ne pas pousser le client à être trop optimiste, à ne pas l’entraîner vers un univers où seul un miracle permettrait de l’en sortir..
Pour reprendre la description de Luc Isebaert et MC Cabié, les objectifs doivent correspondre à certaines qualités :
- ils sont ceux du patient
- ils sont présentés comme assez difficiles à réaliser.
- ils sont petits
- ils sont réalistes et réalisables
- ils sont formulés en termes de comportement
- ils sont décrits en termes interactionnels
- ils décrivent la présence d’une solution plutôt que l’absence d’un problème
Comment arriver à la détermination de cet objectif ?
Nous pouvons demander au client ce qu’il veut. Certains le savent, au moins en termes négatifs, et restent beaucoup plus discrets quand à décrire un but positif.
Quelquefois , avec un peu d’expérience , nous pouvons proposer un objectif en induisant gentiment les réponses à partir de notre expérience.
Nous pouvons aussi négocier le changement minimal qui leur permettrait de rendre leur vie un peu plus supportable.
De plus en plus, j’utilise la question proposée par S De Shazer :
« je sais que vous avez déjà tenté beaucoup avec peu de résultats et que vous avez toutes raisons d’être prudents quand vous rencontrez un nouveau thérapeute. Probablement , en sortant d’ici, vous allez à juste titre vous poser la question suivante :est-ce que ça m’a été utile d’être venu ici aujourd’hui ?Eh Bien justement, supposez que tout à l’heure, vous trouviez que ça vous a été utile d’être venu ici, qu’est ce qu’il aura fallu que vous observiez de très légèrement différent ?qu’est ce qu’il aura fallu que vous ressentiez, que vous pensiez de très légèrement différent pour que vous puissiez commencer à penser que ça a pu commencer à être un peu utile d’être venu ici ?
Je sais que c’est une question un peu tordue, mais vous êtes venu ici pour travailler , n’est-ce pas ?
Et je me tais…
Le réponses viennent presque toujours en termes de sensations corporelles, de détente, de légèreté, ce qui , allié aux questions suivantes : et qu’est ce qui sera différent quand vous serez plus léger, détendu, etc. va amener un commentaire comportemental qui, dans la plupart des cas, s’avère être un mandat acceptable.
Dans mon expérience, cette question m’apparaît plus productive que de demander directement : qu’est qui devra changer pour que vous puissiez trouver utile d’être venu me rencontrer ?
La question suivante est très simple :Quand est ce que vous avez été détendu, léger, etc. la dernière fois ?
Bien souvent, votre client va se rendre compte que , finalement , ce n’est pas si rare que ça et que , surtout, c’est éventuellement reproductible volontairement.