Le droit à jouir de la femme fut donc acquis de haute lutte. Au milieu des réelles avancées de Freud pour son époque, ses interprétations malheureuses figèrent en même temps la pensée scientifique. N’écrivait-il pas que les femmes jouissant à l’aide de leur clitoris étaient immatures et celles par le vagin, matures ? En 1966, Masters et Johnson analysèrent et objectivèrent scientifiquement l’orgasme féminin. Un grand pas était franchi.
Pourtant, il subsiste encore des traces de cette répression du plaisir. Les patientes l’expriment plus ou moins clairement en consultation. Une certaine retenue à se lâcher dans leur plaisir demeure, partant sans doute de la mémoire collective des sévices qu’elles ont subis tout au long de leur histoire. Elles peuvent craindre de s’abandonner ouvertement devant un homme et d’être instrumentalisées par lui, sinon le fantasme de s’abandonner à un plaisir qui serait tellement intense, qu’elles en deviendraient dépendantes comme d’une drogue.
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