D’aucuns voudraient parler de l’orgasme féminin en doctes termes. Difficile dès lors d’en transcrire la magie, n’en décrivant que la mécanique quand les poètes, les romanciers et les cinéastes tentent d’en saisir la quintessence par des milliers de mots ou d’images tantôt empreintes de sensualité, tantôt exhibant des gémissements et des spasmes inépuisables et stéréotypés. Autant de pâles copies qui ne vaudront jamais l’original, aussi minime soit-il.
C’est de la phase finale du réflexe d’excitation sexuelle dont il s’agit. Le mot « orgasme », venant du grec « orgân », signifie bouillonner d’ardeur, tandis que la jouissance est assimilée à la « petite mort ». Nous venons d’entrer dans la sphère ultra-intime de la femme, mystérieuse, d’abord et avant tout pour elle.
De bonnes raisons de jouir
Pour les anthropologues, le plaisir sexuel est un « piège » inventé par la nature permettant la survie de l’espèce humaine ! Le sperme de l’homme serait d’autant plus facilement retenu dans le conduit vaginal que l’orgasme est puissant, augmentant statistiquement ses chances de fécondation par « les contractions ascendantes du vagin… facilitant le parcours des spermatozoïdes… », selon Picq. Le plaisir ainsi engendré est un excellent facteur de motivation pour inciter les femmes à renouveler les rapports sexuels. Pour autant, l’orgasme féminin n’a pas toujours arrangé les affaires de l’homme.
Quand l’orgasme a son histoire
En fait, il a longtemps été nié. Tandis que les primates accédaient à l’orgasme sans la moindre inhibition, nous les Humains, le placions sous couvert culturel ! Les hommes, comme par miracle, étaient les seuls détenteurs du désir et du plaisir sexuels. Que la femme puisse se divertir par son sexe était menaçant pour eux. Pas de plaisir féminin hors du pré conjugal.