L’hypnose montre bien la multiplicité des états de conscience, des ressources potentielles, des bifurcations engendrant des « croyances » qui conditionnent les comportements. Ernest Rossi (2001, 2007, 2008) considère l’hypnose comme une manière de modifier l’équilibre d’un système, à la façon de la dynamique non linéaire, parfois chaotique, des systèmes auto-organisés. Il compare la guérison au processus de découverte, à l’eureka du chercheur. Il invoque le processus des neurones miroirs dans la symétrie des prises de conscience entre le thérapeute et le patient.
Concrétiser un problème
De façon générale, l’hypnose change les croyances de la personne, en tant que celles-ci expriment sa façon d’interpréter le monde et ce qu’elle est par rapport au monde. Il faut inscrire le problème des patients dans leur corps. Une personne souffrait d’une peur. La thérapeute énergéticienne lui a demandé :
- A quoi ressemble cette peur ?
- A une boule.
- De quelle couleur est cette boule ? Quelle est sa taille ?
- Elle est noire.
La thérapeute va tenter de transformer cette couleur en une couleur plus agréable, de la transformer en ressource, dans un processus non causal de co-émergence que nous préciserons plus loin. En effet, la peur évoque aussi un contexte qu’il va être possible de réinterpréter positivement lorsque la peur, associée à un élément positif, passe à l’arrière-plan, s’atténue . La peur exprime aussi une réaction de survie, elle n’est pas seulement négative. Autrement dit, le problème contient aussi sa solution.
L’hypnose nous suggère de matérialiser la souffrance abstraite. Elle met en œuvre des isomorphismes entre les gestes et le cheminement de la pensée. Pour le thérapeute énergéticien, il est possible d’utiliser le corps de façon plus systématique encore. Les métaphores ne sont pas que symboliques. Elles représentent des structures mentales ancrées dans des structures physiques.
C’est ainsi que la thérapeute considère que la boule est plus qu’une métaphore, qu’elle a une sorte de matérialité dans le corps du patient. Transformée en ressource, la thérapeute énergéticienne s’en empare avec les mains et va faire en sorte qu’elle remplisse d’énergie tout le corps du patient. Si elle la perçoit au niveau du ventre, elle suggère au patient de donner cette « information » à tout son corps. La thérapeute ressent si l’énergie reste bloquée quelque part sous la forme d’une sensation de froid au niveau de ses mains qu’elle promène à proximité du corps. Avec ses mains, elle ressent cette énergie avant qu’elle soit bloquée et la renvoie vers le corps pour qu’elle franchisse le passage.