Le principe de synthèse ou de combinaison peut également être utilisé à un autre niveau en associant l’hypnothérapie à d’autres types de psychothérapie. En particulier, je me sers de la thérapie des schémas, de la thérapie EMDR et des techniques de la psychologie de l’énergie. J’enseigne également des techniques d’affirmation de soi aux patients.
Dans ma pratique, je procède de la manière suivante :
Au premier rendez-vous, après l’entretien d’anamnèse et la discussion sur l’hypnose, la première séance d’hypnose est consacrée surtout au renforcement du moi. Après la séance d’hypnose, je demande au patient de remplir trois questionnaires et de me les renvoyer par courrier avant le deuxième rendez-vous : un questionnaire pour évaluer l’anxiété, un deuxième pour mesurer le niveau de dépression et un troisième sur les croyances.
Les croyances erronnées sur soi, sur le monde et sur la vie sont à l’origine des troubles anxieux, phobiques et dépressifs. Ainsi, si nous n’intégrons pas la thérapie cognitive à la psychothérapie, la personne n’est pas à l’abri d’une rechute, en particulier dans les troubles anxieux, phobiques et dépressifs. Ces croyances peuvent être groupées sous forme de schémas. Quel que soit le problème que je traite, dès le deuxième rendez-vous, j’enseigne l’auto-hypnose à mes patients. Cette technique est utile au patient de différentes manières : - l’auto-hypnose lui permet de gérer efficacement le stress et l’anxiété - une pratique régulière de l’auto-hypnose permet de renforcer à domicile le travail thérapeutique. Ainsi, le patient participe activement à sa propre guérison.
- quand vous enseignez l’auto-hypnose à un patient pour un problème spécifique, il va trouver d’autres applications de cette technique dans sa vie quotidienne. Par exemple, j’avais enseigné l’auto-hypnose à une patiente pour l’aider à mincir. En jouant au basket-ball, cette personne s’est abîmé le tendon d’Achille. Elle a été plâtrée. Chaque fois que le médecin changeait le plâtre, elle s’est mise en auto-hypnose et s’imaginait ailleurs en vacances pendant les soins du médecin. Ainsi, elle a pu éviter de souffrir au cours de ces changements de plâtre.
A la troisième et à la quatrième séance, j’enseigne au patient les techniques qui proviennent de la psychologie de l’énergie. Il existe huit systèmes majeurs d’énergie qui ont en commun l’énergie vitale qui influence la santé et le bien-être de l’être humain. Au moins l’un d’entre eux, le système des méridiens, peut être utilisé en psychothérapie. De la même manière que le médecin acupuncteur plante des aiguilles sur des points des méridiens pour faire circuler l’énergie pour traiter des problèmes de santé, il est possible de tapoter sur des points précis des méridiens pour éliminer toute émotion qui dérange et pour traiter des problèmes psychologiques. Ainsi, j’enseigne certaines techniques de la psychologie de l’énergie comme la thérapie du champ mental et les techniques de liberté émotionnelle. De cette façon, le patient dispose de techniques d’auto-régulation des émotions désagréables. Indépendamment des événements de la vie, il lui est possible de maintenir son équilibre émotionnel grâce à ces techniques. Ainsi, le patient accepte plus de responsabilité dans sa propre guérison ; il guérit plus vite, il devient rapidement autonome par rapport au thérapeute.
Après ces trois ou quatre séances de renforcement du moi et de stabilisation du patient, je traite les traumatismes du passé par la technique de l’EMDR. Les traumatismes du passé provoquent dans certains cas le syndrome de l’état de stress post-traumatique. Dans d’autres cas, ils sont à l’origine de troubles anxieux, phobiques et dépressifs. A mon avis, il n’est pas possible de changer le présent du patient en ignorant le passé.
D’après mon expérience, la manière la plus rapide et la plus efficace de traiter les traumatismes du passé, c’est la thérapie EMDR. Une fois que le patient est libéré des traumatismes du passé, il se sent déjà nettement mieux. A ce stade, je redonne les questionnaires pour cibler les problèmes qui restent à traiter. Les changements sont alors plus rapides comme il ne restera plus d’obstacles provenant du passé. Je continue le traitement avec des techniques hypnotiques, la thérapie EMDR et les techniques provenant de la psychologie de l’énergie. A la fin de la thérapie, j’effectue une troisième évaluation pour vérifier s’il reste encore des problèmes à traiter. A titre d’exemple, je vais vous citer le cas d’une de mes patientes. Il s’agit d’une jeune femme âgée de vingt-cinq ans.
Depuis l’enfance, elle était anxieuse. Depuis l’âge de quinze ans, elle se sentait angoissée et déprimée. Au début du traitement, elle était en dernière année d’études d’ostéopathie. Elle mettait en doute tout ce qu’elle apprenait. De plus, elle avait des crises de boulimie. Elle a dû lutter avec elle-même pour réussir ses études. Ses angoisses s’aggravaient lors des examens et des travaux pratiques.
En dernière année d’ostéopathie, elle s’angoissait beaucoup en pensant qu’elle pouvait faire du mal en soignant ses patients. Elle était consciente du fait que ses angoisses provenaient d’un événement traumatisant qu’elle avait vécu à l’âge de cinq ans. Quand elle était petite fille, elle jouait avec une voisine de son âge et le frère de cette voisine qui avait à peine trois ans. Les enfants jouaient dans le jardin de la voisine. Ma patiente transportait ce petit garçon sur le siège arrière d’un tricycle et ce garçon est tombé. Il a commencé à pleurer. Ma patiente a ramené le petit garçon à la mère sans oser dire qu’il était tombé. Elle a dit à la mère qu’il devait avoir froid. Quelques instants plus tard, le petit garçon s’est calmé.
Quelques mois plus tard, une soeur aînée de ce garçon qui avait plus de 6 ans est décédée brusquement. Ma patiente enfant s’est sentie responsable de la mort de cette fille. Elle a confondu le petit garçon qui est tombé du tricycle et sa soeur aînée beaucoup plus âgée qui est décédée. Après avoir enseigné des techniques d’auto-apaisement comme l’auto-hypnose et les techniques de la psychologie de l’énergie, j’ai commencé à traiter en EMDR le traumatisme lié à l’accident du tricycle qui s’est produit à cinq ans.
La technique d’EMDR repose sur la stimulation alternée du cerveau droit et du cerveau gauche pour traiter les traumatismes. Dès que j’ai commencé les stimulations bilatérales, la patiente était submergée par l’affect qui atteignait rapidement un niveau insupportable. Les techniques EMDR de tissage cognitif, de changement de direction des yeux ou de tapes sur les cuisses ou de stimulations auditives se révélaient vaines.