Positif, RéActif, Technique, Imaginatif, Calme
En situation d'urgence il faut rester PRATIC
- Positif : rechercher les aspects positifs dans les propos ou les comportements de l’interlocuteur, questionner, préférer les phrases exprimées sur un mode positif, préférer ce qui est valorisant.
- RéActif : attentif à l'environnement, aux réactions des personnes impliquées en sachant rester à l'écoute. Savoir être acteur, mais en même temps prendre de la distance pour évaluer les résultats obtenus.
- Technique : que ce soit les techniques de sauvegarde du patient que les techniques de communication
- Imaginatif : pour trouver ce qui sera recevable par l'interlocuteur, pour utiliser une métaphore permettant de faire passer un message plus subtilement.
- Calme : expérimenter le calme en soi pour influencer dans le même sens le patient et les intervenants : calme dans la conversation et aussi dans les déplacements.
Le comportement non verbal
- Se déplacer sans précipitation et limiter le nombre des intervenants.
- Adapter sa voix : l'intensité baisse, la voix devient monocorde, insérer des silences réceptifs entrecoupés de « hum, je vois » « oui, je comprends ».
- Messages d'attention : synchronisation gestuelle, corps penché en avant, hochements de tête.
- Dire les mots positifs sur l'expiration, en les entourant d'une courte pause.
- Savoir ne rien dire dans certaines situations
- Savoir l'importance du contact physique.
Le comportement verbal
Il faut garder à l'esprit que la logique habituelle du discours ne semble plus appropriée en situation aiguë : les explications rationnelles n'ont plus cours, l'esprit filtre et organise les informations selon une logique différente .
Rester simple et sobre. Il nous semble pertinent de :
- Décrire plutôt qu'expliquer : « cette perfusion participe à votre sécurité » plutôt que « je vais vous poser une perfusion car votre tension est très basse ».
- Enoncer des vérités de base ou truismes, énoncés banals d'une évidence qui rassurent « les secours sont arrivés », « je prépare un calmant »
- Faire appel aux ressources du patient : « vous avez déjà su faire face »
Donner des permissions. Permettre l'expression de la douleur et/ou de l'anxiété (pleurs, cris), de la colère : « vous pouvez pleurer si vous le désirez » plutôt que « allons, il ne faut pas pleurer… », au lieu de dire « détendez-vous, respirez tranquillement »on préfèrera : « lorsque vous serez prêt, vous pourrez vous … détendre … à votre rythme » .
Employer les suggestions indirectes.
- suggestion composée : « Pendant que vous m'écoutez, le cœur devient plus calme, »
- suggestion paradoxale : « vous n'êtes pas obligé de vous … détendre … maintenant, »
- séquence d'acceptation : « vous avez fait un malaise, vous êtes tombé et maintenant … cela va mieux. »
Modifier les positions
L’interaction est un mélange des différentes positions décrites et de la capacité à passer de l'une à l’autre en restant "PRATIC".
Passer en position basse, on pourra employer :
- la connotation positive des actions de l'interlocuteur, mais sans flatterie
- le questionnement bien que la réponse soit déjà parfois connue
- les truismes ce qui revient à dire des évidences.
Passer en position complémentaire, il est possible d'utiliser :
- la triangulation c'est-à-dire l'introduction d'un tiers dans l'interaction,
- la reformulation qui permet de faire avancer la dynamique de la relation en reprenant ce qui a été compris du message de l'interlocuteur.
Mémorisation périopératoire
Toutes les notions décrites jusqu'à présent sous-entendent que le patient est conscient. Il convient cependant de garder en mémoire que nous ne connaissons qu' imparfaitement le degré d'intégration des informations entendues par le patient lorsque celui-ci présente des troubles de conscience ou lorsqu'il bénéficie d'une anesthésie générale. Dans le domaine de l'anesthésie-réanimation, certaines publications font en effet état de mémorisation d'informations entendues pendant une anesthésie générale : c'est le concept de mémorisation périoprératoire . Cette mémorisation, favorisée par le stress peut aboutir à un véritable SSPT. Il nous semble donc qu'il convient de rester attentif aux mots prononcés quelque soit le statut neurologique du patient.