INTRODUCTION
J’ai déjà présenté un sujet concernant l’hypnose et syndrome parkinsonien ; je vous propose une version différente aujourd’hui, enrichie par la pratique et l’expérience. Dans cet exposé, je vous fais part de ce qu’il est possible de faire en exercice libéral en accompagnant les soins d’hypnose conversationnelle, puis dans une
deuxième partie quelques pistes pour consulter au cabinet des patients parkinsoniens.
DÉFINITION
PRATIQUE CONVERSATIONNELLE EN EXERCICE LIBÉRAL
- Cas de Monsieur D.
Je complète ce portrait que j’ai développé dans mon article précédent. C’est dans un contexte de difficulté de maintien à domicile que j’ai rencontré M. D. il y a six ans. Il est âgé de 89 ans aujourd’hui ; nos premières interventions ont concerné la prise en charge du diabète à domicile, puis une spasticité progressive s’est installée. Une aide pour les soins corporels a été mise en place. Une consultation neurologique a confirmé le diagnostic de syndrome parkinsonien; un traitement a été instauré qui a permis une première amélioration. Intérêt des suggestions : il y a six ans, ma toute première proposition était de « se tenir un peu plus droit ». Cela apportait une amélioration, d’où mon idée de détailler chaque geste par la suite : s’avancer légèrement et demander à M. D. de placer poses deux pieds sur le sol pour se lever. Compter jusqu’à trois pour se lever, et une fois debout, sentir à nouveau ses pieds sur le sol, percevoir son équilibre et l’installer en corrigeant sa position en déplaçant doucement ses bras. (Changement de personne volontaire). Laissez ensuite vos jambes avancer à leur rythme et sentez vos muscles s’assouplir à chaque pas comme lorsque vos mains soulèvent légèrement le déambulateur. Et vous pouvez aussi apercevoir plus loin… en face de vous cette grande pendule et vous souvenir que vos jambes
peuvent avancer automatiquement comme ce balancier le fait de droite à gauche. J’ai décrit la marche automatique en commentant ses gestes en les « saupoudrant» et les présupposant. Je lui ai proposé de « sentir ses mouvements » pour deux raisons : le canal kinesthésique n’est pas son mode privilégié, mais il a besoin d’être stimulé; la seconde est que la sensibilité et la motricité mobilisent forcément des connexions neuronales concomitantes. En six ans, on note une amélioration notable de la déambulation, de la locution et de l’humeur de cet homme. Ces deux dernières années, quatre épisodes de spasticité se sont produits. Une adaptation de posologie de lévodopa ayant produit de graves troubles confusionnels,
la posologie est finalement restée inchangée. Il a même été envisagé des métastases prostatiques rachidiennes comme cause possible de cette hypertonie douloureuse. A chacune de mes périodes de remplacement, nous avons repris donc les premières suggestions de verticalisation en posant les mêmes objectifs : marcher jusqu’à la salle de bains et prendre une douche. Ceci en accentuant les bienfaits à venir (présuppositions) et immédiats
de la chaleur de l’eau qui calme, apaiseet assouplit les muscles. A chaque fois, la spasticité a rapidement régressé en 1 ou 2 jours. J’ai aussi voulu attendre 5 jours avant de reprendre les inductions initiales et la spasticité n’a cédé qu’après énonciation de celles-ci. Entre ces périodes, je répète à chaque passage quelques suggestions en les variant. Je m’efforce de rester créatif en attrapant ces petites choses superflues du quotidien qui parlent pourtant à la personne : « Les feuilles d’automne virevoltent légèrement. La neige tombe doucement. Les petits enfants qui grandissent, etc. » Ceci pour suggérer la souplesse ou la verticalisation. M. D. répète seul ses inductions un peu de manière pavlovienne (ou selon le docteur Coué !) : « Chaque matin, je remarque que je vais mieux en posant mes pieds sur le sol et je compte jusqu’à 3. » Il s’est remis à lire, à s’intéresser aux autres, et marche
en s’aidant d’un déambulateur alors qu’il était cloué dans un fauteuil roulant. Il me répète souvent : « Je vais mieux, je ne pensais pas qu’il était possible de vieillir en allant mieux. »
- Cas de Madame R.
Je rencontre cette personne de 66 ans suite à une chirurgie de mélanome sur la jambe droite. De nombreuses complications se sont produites pendant une hospitalisation qui a duré sept mois : thrombose de l’artère fémorale grave post opératoire, greffes multiples, amputation des deux tiers du mollet et infection nosocomiale. Il est diagnostiqué pendant cette hospitalisation une maladie de Parkinson, marquée essentiellement par des tremblements dominants à droite.
La vogue de l’hypnose est actuellement réelle dans les pays européens francophones. En anesthésie d’abord, et dans bien d’autres champs bien sûr. Et c’est l’approche éricksonienne qui est la plus diffusée et enseignée, même si d’autres orientations (hypnoanalyse, hypnose cognitive comportementale, hypnose énergétique d’inspiration asiatique, etc.) ont aussi une place notable. Cette « hypnodiversité » apporte une multitude d’outils, un véritable foisonnement qui justifie la création d’une nouvelle rubrique dans notre revue.
Il paraît que ceux qui savent faire de l’hypnose de la douleur peuvent tout faire en hypnose. La tâche est en effet difficile, alors peut-on se priver de l’aide du son ? Lorsqu’il y a trois ans j’ai pris un poste au Centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) de l’hôpital Tenon à Paris, une question pratique s’est posée : quel instrument de musique choisir pour accompagner mes séances d’hypnose dans une salle de consultation polyvalente ?
Sortir de l'emprise chimique. Concepteur de la Psychothérapie du Trauma Réassociative (PTR), Gérald Brassine partage sa longue expérience hypnothérapique des patients abusés sexuellement avec usage de stupéfiants. L’observateur inexpérimenté dans le traitement des traumas pourrait à juste titre s’interroger sur le fait qu’une personne ayant vécu une agression sexuelle en état de totale inconscience, puisse présenter ou non les symptômes habituellement rencontrés dans les cas d’Etats de stress post-traumatiques (ESPT). Pourtant, que le patient (ou la patiente) soit totalement inconscient d’avoir été un jour victime d’une telle agression ou qu’il (ou elle) n’ait que quelques souvenirs de l’avant et de l’après agression, la présence des symptômes du psycho-trauma est frappante.
La force du témoignage d’un soignant passé « de l’autre côté » est précieuse car elle nous rapporte des informations d’un voyage singulier qui nous indique la possibilité des ressources pour effectuer le passage. L’hypnose médicale est un puissant outil dont chaque expérience est unique. Unique pour chacun, et pour une même personne, différente à chaque fois. Ce texte n’a de valeur qu’en référence à qui je suis, c’est un témoignage et pourtant, derrière les mots, chacun pourra y trouver le souffle, la dynamique qui lui deviendra propre.
Nous n’en finirons pas d’être surpris (enrichis !) par les particularités de l’hypnose allemande. Alors qu’en France, la systémie connaît une certaine crise dont on peut se demander si elle n’est pas en rapport avec le peu d’intérêt des systémiciens pour l’hypnose, nos collègues allemands adhèrent majoritairement à une vision qui conjugue pleinement ces deux regards qui s’affinent même mutuellement dans une créativité souvent inattendue.
L’importance du dernier livre de Robert Misrahi pour nous, soignants, thérapeutes, aidants, est telle que nous nous devons de revenir vers l’œuvre de ce philosophe peu médiatique, voire discret. Car il s’agit d’un ouvrage de philosophie très concrète, qui se préoccupe assez directement de santé puisqu’il s’occupe d’une manière assez nouvelle d’envisager la vie de couple où la joie est possible à l’intérieur d’une relation d’amour réussie.
Sauf votre respect, le lecteur est un imbécile ! Imaginez, un instant, qu’un article, un roman ou un quiproquo commence ainsi. Vous allez sur-le-champ refuser de continuer la lecture et chercher l’adresse de la rédaction pour lui écrire toute votre colère. Peut-être. Peut-être ? Sûrement, affirmez-vous. Pas si sûr. Pas si sûr ? Vous allez voir. Vous n’allez quand même pas croire que moi, lecteur, je me laisse traiter d’imbécile à la légère.
Paris. Place de la Sorbonne. Place de la Nation. Quai Saint-Augustin. Le garçon de café plaisante avec Joyce, l’assiette arrive riche de couleurs et de saveurs en un agencement ô combien esthétique, le repas se partage longuement, sans qu’il soit question d’y mettre une limite, avec l’autre ou les autres et c’est goût de bonheur. Joyce pétille et s’émerveille. Paris, ville magique, porteuse de la France, riante de beautés autant que de créativités, de subtilités et d’art de vivre.
Griffées Dior, Yves Saint-Laurent ou Versace. Ne vous fiez pas au titre de ce texte, il fallait bien lui donner un petit accent accrocheur ! En fait, je vais parler pour ma paroisse, beaucoup même, et relater mon expérience de formateur invité à donner des classes de maître, d’une journée, de deux jours, de trois jours et même de cinq jours consécutifs en France et au Québec. D’abord, si vous êtes du groupe des formateurs invités, c’est que vous êtes probablement dans la profession depuis belle lurette.
La pratique de l’hypnose dans les structures hospitalières s’amplifie actuellement.
Elle intéresse différentes spécialités et principalement les anesthésistes dans le cadre : du bloc opératoire, de certains gestes techniques, de soins douloureux et de la prise en charge des douleurs chroniques. Les raisons en sont multiples et je retiens : le développement des actes sous locorégionale, la recherche d’une anesthésie peu ou non médicamenteuse qui s’associe à une prise en charge médicochirurgicale mini-invasive, réduisant l’agression chirurgicale.
Je suis né un dimanche soir juste à la fin de la kermesse de l’école du village. Est-ce de là que me vient le goût des fêtes, des rassemblements, de ces jours spéciaux hors du quotidien, de l’ordinaire que chacun vit chez soi à sa manière, à son rythme ? Je ne sais pas, mais j’ai gardé beaucoup de souvenirs du pardon, fêtes du Saint Patron où tout le monde se retrouve à l’église puis aux manèges et stands des forains ambulants, du 14 juillet, fête nationale, où après les courses en sac ou à la cuillère, après les concours de vélos fleuris pour les enfants, tout le monde se trouve sur la place pour danser au son de l’accordéon.