Je demande souvent à l’enfant pourquoi il amène sa maman ou son papa. J’explique que je n’ai pas de baguette magique, hélas ; mais que l’enfant va m’aider à trouver une solution. J’ai des outils et on va essayer ensemble d’utiliser les bons pour que les parents soient satisfaits.
Des parents viennent en consultation avec un enfant quand ils estiment être dépassés par un problème ou qu’ils rencontrent un souci particulier auquel ils ne sont pas familiers. Souvent c’est le bouche à oreille qui fonctionne. Je vois aussi des enfants que j’ai rencontré lors d’une hospitalisation. Des enfants sont également envoyés via le pédiatre principalement, mais aussi par les médecins généralistes, des logopèdes, pédopsychiatre… Certaines prises en charge pendant une hospitalisation se poursuivent en ambulatoire.
La prise en charge thérapeutique est relativement de courte durée. Les enfants sont tellement spontanés et ils mettent très peu de mécanismes de défense en place qu’il est beaucoup plus aisé de travailler avec eux qu’avec des adultes. Les résultats sont plus rapides et bien meilleurs, l’effet de la thérapie perdure dans le temps. L’enfant arrive rapidement à être à l’aise avec les métaphores et son imagination est très productive. A l’adolescence, on remarque qu’une distance s’installe et qu’il est plus difficile d’en faire un bon complice ; il faut d’abord arriver à l’apprivoiser. Quand il est en totale confiance, c’est alors que démarre vraiment l’effet thérapeutique des séances. Il faut donc plus de temps qu’avec l’enfant plus jeune et plus de patience.
QUELLES SONT LES PROBLÉMATIQUES TRAITÉES ?
J’ai envie de dire toutes ! Pour être plus précise je dirai : énurésie/ encoprésie, troubles du sommeil, angoisse, stress, troubles alimentaires (boulimie, anorexie, autres…), troubles du comportement (école : concentration, attention, hyperactivité ; maison : jalousie, colère, hyperactivité…) estime de soi, confiance en soi, image de soi…, phobies, T.O.C., douleurs chroniques, états dépressifs avec idées suicidaires ou pas.
J’utilise plusieurs stratégies types, mais qui sont modulées en fonction de la problématique du petit patient et de sa personnalité.
Il arrive bien souvent que durant la consultation il faille faire appel à son imagination et surtout rester spontané. Il faut donc avoir la capacité d’improviser à tout moment, ce qui n’est bien entendu pas toujours aisé. C’est pourquoi, je pense qu’il ne faut pas se surcharger de consultation, car en fin de journée, on n’est plus aussi efficace qu’en début, nos ressources s’épuisent et pour garder toute efficacité il ne faut pas être redondant, ni en « panne » d’idée.
Il n’y a pas de mode d’emploi, ni de recette miracle pour mener à bien les consultations, il faut rester lucide et attentif à l’entretien et utiliser ce que l’enfant apporte. D’ailleurs souvent, je propose à l’enfant qu’on regarde dans les valises qu’il amène à la consultation. Et on fait le tri ensemble. Au fur et à mesure des choses se mettent en place. Quand l’enfant a du mal à s’investir ou à écouter, je propose de jouer à « c’est lui le psy et moi l’enfant »