DORIS SUCHECKI Psychothérapeute d’activité libérale en Argentine. Ancienne Assistante des Hôpitaux de Bue- nos Aires. Conférencière internationale, superviseuse, auteure. Ancienne Rédactrice en chef de la revue Dolor (reconnue par l’IASP). Pratique individuelle, conjugale, familiale, et en groupe de la psychothérapie éricksonienne et de la psychothérapie brève (douleur aiguë et chronique, crises d’angoisse, stress, traumatismes, cancer, deuil).
La perte de certaines capacités dans le corps humain fonctionne comme une détonation de l’existence. Une maladie qui li- mite, un accident qui mutile, un désastre, un viol, sont des faits qui prennent tout leur sens dans la narration de celui qui les subit.
Des questions surgissent : « Pourquoi moi ? » ; « Pourquoi maintenant ? » ; « Quelle sera la suite ? ». Ces questions réactualisent le sens de notre existence et l’incertitude à laquelle nous sommes confrontés. La douleur physique est un appel du corps, et la souffrance mentale est un cri de l’âme. Nous expérimentons une anxiété et une peur de la mort, un désordre, un rejet, une rage, une négation, une dépression, une humiliation, une mélancolie... et, finalement, une acceptation.
Accepter sa propre douleur signifie avoir compris que le danger et le mal ne peuvent pas être évités. Avoir des difficultés est un élément structurel de la vie. Devant les difficultés, nous perdons momentanément nos cadres de références jusqu’à en créer de nouveaux. Si nous avons conscience de recevoir ce que la vie nous offre, nous découvrirons aussi que nous disposons de la liberté de choisir et de donner un nouveau sens à ce qui nous arrive. J’ai confiance en la capacité de l’homme pour vaincre l’adversité et réinventer une nouvelle manière de vivre dans ce monde. Le défi est comment l’organiser.