Nous sommes à Tamatave (ouest de La Réunion), dans un Kovil rural qui accueille une cinquantaine de divinités et de dieux, et particulièrement la puissante Karly. Déesse populairement vénérée sur l’île de La Réunion, elle est l’énergie féminine (shakti) de Shiva. Représentée sous différentes formes qui chacune lui confère une identité particulière, le plus souvent elle tire la langue, non pas pour faire peur – même si, de fait... – mais pour symboliser
sa puissance à engloutir maladies et problèmes de toutes sortes. Le Kovil est un espace construit consacré aux cultes hindouistes. Il y a deux types de Kovil sur l’île. L’un est urbain, d’émergence récente (les années 1980), dédié principalement à Vishnou et tenu par des Swamis souvent venus de l’Inde. L’autre est de tradition rurale, familiale ou propre à un quartier, issu de l’histoire des migrations des engagés (à partir de 1828). Le plus souvent, ils sont dédiés à Shiva ou à des divinités qui généralement nécessitent des cultes sacrificiels sanglants. Ils sont tenus par des Pûsaris. Le Pûsari est le maître des rituels. Il a appris son rôle auprès d’un gran-moun (ancien) qui peut être son père, un oncle ou un homme du quartier, eux-mêmes Pûsaris.
En février 2013, accompagné d’Isabelle Celestin, je rencontre pour la première fois Maximin Ayä Maryavan Babalatchimy. Ayä est Guru Deva, « spécialiste de la transe et du voyage entre les mondes, le monde des humains, des esprits, des forces de la nature » et des dieux. En d’autres lieux de ce monde, cette fonction prend l’appellation de shaman. L’entretien a duré plus de deux heures et nous étions tous les trois épuisés tant par le flot d’informations, de questions, que par la chaleur accablante de l’été austral Ayä présente son Kovil comme ceci : « Ici sont pratiqués les rites les plus anciens de l’hindouisme importés par nos ancêtres Indiens. Ces rites sont reconnus pour leur puissance et leur efficacité. » Ce Kovil est entièrement dédié à la guérison des maladies et au règlement des problèmes de toutes sortes. Ayä utilise l’astrologie tamoule assortie de nombreux rituels qui varient en fonction des problèmes à régler.
Mon propos ici est de présenter partiellement un rite de soin qui a lieu une fois par an. Son déroulement est éprouvant, commençant tôt le matin pour se finir tard dans l’après-midi. Ayä appelle ce rite le « spécial Maruts». Dans la mythologie des Vedas, les Maruts sont des esprits qui personnifient vents et orages. Ayä les décrits comme « des esprit hurleurs et secoueurs ». En 2013, Ayä a estimé qu’il était nécessaire de faire appel aux Maruts pour aider certaines personnes à régler des problèmes persistants. Rite de soin collectif, le spécial Maruts prolonge les entretiens individuels menés par Ayä avec la personne demandeuse d’aide.
Durant ces entretiens, le Pûsari établit un diagnostic du problème ou de la maladie de son consultant. Il en étudie les manifestations et dresse l’état de sa situation astrale. L’outil astrologique utilisé est issu des plus anciens savoirs tamouls.La carte astrale permet de voir sous quels hospices se trouve le consultant. En fonction de sa position dans le champ magnétique des planètes, sa situation est plus ou moins favorable. Traverser les champs magnétiques des planètes Saturne ou Pluton est problématique, tandis que celui de Vénus est plus aisé à supporter.
JEAN-CLAUDE LAVAUD
Docteur en Anthropologie Sociale de l'EHESS Paris. Auteur de roman et d'histoire pour enfants.
Formé à l'hypnose ericksonienne depuis 1996.
Hypnothérapeute-psychothérapeute en cabinet privé à Saint-Pierre de La Réunion depuis 2003.
Chargé de cours en Hypnose (DU hypnose clinique et Master II de psychologie clinique à l'Université de La Réunion).
Président du Collège d'Hypnose de l'Océan Indien (CHOI).
1 janvier 2015. Devant mon écran, en entendant les sons de la télévision retransmettant la marche parisienne, j’essaie d’écrire un éditorial. La marche de Charlie continue. Loin et pas loin de Nantes où j’habite. Comment me projeter vers la période de parution de la revue, dans quatre semaines ? Je ne sais déjà pas comment va se finir la journée !
Se retenir ou pas. Prononcé dans une posture d’humilité, ce texte magistral d’Irène Bouaziz a illustré au mieux, lors du récent colloque de lancement de l’Institut Milton Erickson d’Ile de France, comment la maturation de l’hypnothérapie passe maintenant par une étape d’approfondissement éthique.
Plaintes croissantes en médecine générale, et en apparence bénignes, les acouphènes peuvent avoir des conséquences graves en terme de souffrance psychique. Daniel Quin nous expose sa manière de travailler dans ce domaine.De plus en plus de patients souffrant d’acouphènes se tournent vers les psychothérapeutes, et en particulier vers les praticiens de l’hypnose.
Psychiatre expérimenté et pionnier de l’hypnose française, Dominique Megglé se devait de s’intéresser aux patients qu’on appelait autrefois les «hystériques ». Et si ce mot pouvait avoir encore un sens utile, générateur de solutions thérapeutiques ?
De nombreux outils dérivés de l’hypnose existent pour aider les entraîneurs et les coachs sportifs. Fin connaisseur, Guy Missoum les présente d’une manière systématisée qui facilite leur mise en oeuvre. Milton Erickson se positionnait volontiers comme supporter de ses patients !
Il n’est pas sûr qu’Erickson ait lu Henri Wallon, et encore moins qu’il ait entendu parler de la théorie du détour. C’est pour cela que la réflexion de jeunes auteurs comme Renato Saiu peut contribuer à enrichir aujourd’hui notre compréhension théorique des processus hypnotiques. L’utilisation de l’hypnose est ancienne. Pourtant sa définition reste floue.
Yves Citton est professeur de littérature à l’Université de Grenoble. Son livre est pourtant transdisciplinaire, et porte sur un sujet qui nous intéresse tous : l’attention.
Nous n’avons pas toujours beaucoup appris lors de nos études sur un sujet pourtant capital. Ce n’est pas illogique car c’est surtout depuis une dizaine d’années que les connaissances à ce propos ont été abondamment renouvelées.
Au chapitre de la validation des effets de l’hypnose, Tan et al. confirment chez des patients dorsalgiques l’intérêt de l’autohypnose (2 sessions d’apprentissage, un support audio d’entraînement chez soi). Ils dressent même une équivalence : 2 sessions d’autohypnose = 8 sessions d’hypnose. Les effets sont toujours présents à six mois. Attention cependant, en pratique clinique, que ce qui soit proposé au patient fasse l’objet d’une vraie réflexion sur les options thérapeutiques, car la clef de prises en soins restent évidemment dans cette adéquation.
Survivre à un traumatisme, de quelque nature qu’il soit, nécessite d’activer ses mécanismes de résilience interne. Parfois il n’est pas possible de dépasser ce traumatisme, soit par l’ampleur des dommages psychiques produits, soit par l’impossibilité d’activer ces mécanismes internes. Comment, en tant que thérapeute, pouvons-nous aider nos patients à réactiver leurs ressources et leur résilience interne ?
« Ce qui fait l’intérêt de l’Auvergne, c’est qu’elle est remplie d’Auvergnats », disait Alexandre Vialatte. « Auteur notoirement méconnu », comme il aimait à se qualifier. Cette Auvergne, un secret plutôt qu’une province, produit des fromages, des volcans et accessoirement des présidents de la République.» « La montagne nous donne des leçons de silence et l’horizon, au loin, des leçons d’éternité. » « L’immense espace dit la solennité, jamais l’emphase. »