Présentant un court texte lors d’une rencontre sur le thème de l’identité, François Roustang propose une réflexion sur ce qu’il titre « habitation ». Ce texte ne prétend pas aborder la question sou- levée ici d’un point de vue philosophique ou d’un point de vue social, il énonce une démarche thérapeutique en tout point originale. Ce court texte en effet pourrait dé- finir en quelques mots le travail qui selon notre auteur s’effectue en thérapie par l’hypnose : habiter son corps comme habiter son existence.
En voici quelques extraits : « Si donc vous voulez trouver votre identité, c’est- à-dire votre propre nom, votre propre es- prit, votre propre corps, votre propre espace, le mieux est de ne pas le chercher, vous risqueriez de courir après votre ombre. Car votre identité est déjà là. N’avez-vous pas un nom, un corps, un espace ? Alors qu’attendez vous ? Rendez-vous à votre nom, à votre corps qui est esprit, à votre espace et installez-vous là comme en votre maison. [...] N’avez-vous pas un volume ? [...] Si vous vous déplacez, vous gardez le même volume et nulle autre personne ne peut le remplir. C’est là une vérité première qu’il ne faudrait surtout pas considérer comme ridicule. Elle est décisive. [...] Ce volume, [...] c’est votre corps. [...] Si, par hasard, vous abandonnez les coordonnées newtoniennes, l’espace et le temps uniforme, [...] vous vous apercevrez que votre corps se meut dans un espace habité, bien mieux, que le corps véritablement humain crée un espace humain, [...] que votre corps dispose de sa propre maison partagée peut-être avec d’autres, [...] que cet espace est celui de l’entre-rencontre. [...] On peut habiter sa maison, sa ville, son pays comme on habite son corps et sans doute parce qu’on a pris d’abord la peine d’habiter son corps. »
« Habitation », Conférence-Fondation Ling, Lausanne, avril 1997.
HABITER SON CORPS ?
Le corps est mû par la vie, animé par la psyché et indissociable d’elle, précise François Roustang. Il n’est de séparation corps-esprit pas plus qu’il n’y a de psy- chisme qui serait, d’une façon ou d’une autre, opposé au corps. Il n’est que « corps intelligent » : un corps compris dans l’espace du présent, un corps en relation, un corps en action ; la pensée lui est rapportée, en cela il est « un corps qui pense avant même la parole ». C’est pourquoi, en thé- rapie, la position correcte du corps engage ou signe la guérison. On observe bien dans le cadre des thérapies familiales, rap- pelle notre auteur, l’espace relationnel qui se dessine entre les corps en présence, car il offre des indices quant aux spécificités de chacun et aux interactions entre les personnes. La constatation de modifications de cet espace relationnel dévoile ainsi des changements au sein des liens familiaux. De même et de manière générale, le corps est un indice de la position que prend l’individu dans son environnement et de son interaction avec les éléments en présence. Une position défectueuse du corps est alors une « maladie humaine », pour François Roustang, car elle ne permet plus d’avoir une interaction positive avec les autres. Ainsi, est- il nécessaire d’habiter son corps, de lui redonner l’ampleur de ses assises et la fluidité des interactions. Habiter son corps, c’est encore habiter son espace, sa place, son contexte, son présent. Ce qui est at- tendu dans la thérapie est une modification dans l’instant, une mise en mouvement, un geste. Cela advient lorsqu’en prenant sa place, le corps, de sa position juste, peut agir, à condition toutefois de « faire taire la pensée et l’explication de la situation ».
A partir de maintenant, et jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander de ne plus du tout parler de votre problème, et ce à qui que ce soit. Vous pouvez bien entendu continuer à parler de tout autre sujet, mais plus un mot à propos de ces difficultés récurrentes que vous rencontrez.
« Oui, vous aviez raison, c’est bien un lymphome. » Ces quelques mots prononcés par le chirurgien qui venait de recevoir les résultats de l’anatomo-pathologie des ganglions enlevés quelques jours auparavant, allaient provoquer en moi une espèce d’urgence à préciser le rôle et la place que doit prendre le patient dans le processus de guérison.
Présentant un court texte lors d’une rencontre sur le thème de l’identité, François Roustang propose une réflexion sur ce qu’il titre « habitation ». Ce texte ne prétend pas aborder la question sou- levée ici d’un point de vue philosophique ou d’un point de vue social, il énonce une démarche thérapeutique en tout point originale.
Nous travaillons dans le service de réanimation des cardiopathies congénitales de l’adulte et de l’enfant de l’hôpital Haut-Lévêque au CHU de Bordeaux. Dans ce service l’accompagnement des patients en réanimation est très complexe. Les patients, adultes comme enfants, y sont très techniqués (cathéters, drains, électrodes, sondes, canules...).
Et si l’hypnose était non seulement praticable, mais présentait un intérêt majeur chez un patient douloureux en état de coma vigile ?
Devant l’absence d’évolution significative de Paul, une prise en charge à visée antalgique a été tentée pendant trois mois par un binôme hypnothérapeute-kinésithérapeute.
Au décours d’une mission de chirurgie maxillo-faciale, en situation anesthésique précaire avec l’association Les Enfants du Noma à Madagascar, l’idée s’est spontanément imposée à l’équipe d’anesthésie de mettre en place et bénéficier de l’outil hypnose au bloc opératoire.
Médecin généraliste, formé à l’hypnose médicale, je croise d’autres médecins qui ont cet outil dans leur sacoche. Certains s’en servent, d’autres moins. Ils invoquent alors tout un tas de raisons : pas le temps, pas de reconnaissance de l’acte, pas facile à concilier avec l’organisation du cabinet...
Près de seize ans après ma formation à l’hypnose médicale auprès de Jean-Marc Benhaiem et de l’influence philosophique de François Roustang, il m’est agréable de m’interroger sur ma pratique de l’hypnose en médecine générale. Outre la transformation personnelle qu’il est classique d’exprimer comme tous ceux qui ont été initiés à l’hypnose, j’aborderai ici mes rapports aux patients, à la maladie et ma position en tant que soignant.
Médecin généraliste pratiquant l’hypnose depuis quinze ans, en cabinet libéral, cette activité spécifique représente à ce jour 80 % de mes consultations. Je suis confronté régulièrement à des demandes de sevrage tabagique, à des phobies de toutes sortes, des troubles anxieux, des insomnies, des pulsions alimentaires, des comportements addictifs (alcool, drogues, jeux), à de la préparation à des concours ou des épreuves sportives.
« La médecine générale est une médecine de l’individu dans son environnement naturel. L’objectif premier de la médecine est le soin du patient. Tout comme la médecine en général, la médecine générale est une discipline qui fait appel à des données biomédicales et techniques. Cependant ces seules données sont insuffisantes pour répondre à toutes les demandes de soins des patients.
Ce qui me gêne ? Je souffre de crises de panique, docteur. C’est horrible. Cela me prend d’un coup, quand je les attends le moins du monde. - Parce que vous les attendez ? - J’y suis tellement habitué que je sais d’avance qu’elles vont venir. - Vous êtes donc prévenu ! - Tout en ne sachant pas quand elles viennent.
Votre parcours professionnel est impressionnant, pouvez-vous nous donner un aperçu ? Dominique Megglé : Servir ! Je me suis engagé dans l’armée pour servir la France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, mon père, résistant, a été arrêté et torturé par les nazis, puis déporté à Buchenwald. Et comme je suis né au Maroc et que mon enfance en a été bercée, je voulais retrouver ma chère Afrique.
Compte rendu par Sophie COHEN. Il est rare que je parle d’un récit et voici que cette rubrique fait exception pour l’excellent livre de Maurice Soustiel. Maurice Soustiel pratique l’hypnose dans sa consultation à l’hôpital. Il me dit sans l’hypnose, ce livre n’aurait jamais vu le jour parce que penser le passé jusqu’à l’écrire est extrêmement thérapeutique.
La clé des cœurs : Contes et mystères en pays amoureux, Henri Gougaud
Dernière livraison de notre ami Henri Gougaud, le conteur par lequel l’on renaît sans cesse, par lequel on se nourrit comme on se sourit, par lequel l’on sait transformer les menaces en miracles.
Un guide court et clair qui décrit les outils de thérapies brèves. En passant par la définition des objectifs et la question miracle, dix outils sont développés et ce en une centaine de pages. Avec cette synthèse, on ne peut plus dire que l’on n’a pas le temps de lire !