Le pénis est le lieu d’identification par excellence de l’homme tout entier, l’identification sexe/être est l’un des éléments essentiels de la virilité masculine ; cependant, le pénis est aussi considéré comme une entité indépendante de la personne, avec une mécanique impersonnelle.
Le pénis est investi, de façon ambiguë, à la fois bon et mauvais objet, ennemi et allié, car il peut être soit le siège des sensations les plus recherchées, soit l’organe qui dérobe au corps toute sa puissance : il peut symboliser tour à tour puissance et faiblesse.
Les hommes ne vivent pas leur sexe comme faisant un avec leur corps, et confrontés à l’autonomie de leur pénis, l’érection n’est pas vécue comme dépendant de leur volonté. Elle peut se manifester au moment où ils ne s’y attendent pas et vice versa. L’érection et la détumescence ne se présentant pas comme des actes volontaires, les hommes ont tendance à voir leur sexe comme un « petit personnage » pourvu d’une autonomie qui lui est propre. Dans les discours des hommes, l’on retrouve comment le pénis peut être désigné avec un prénom ou comment il existe un phénomène d’autonomisation en préférant parler de « le » pénis plutôt que « leur » pénis.
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