Que pouvais-je faire ? Ces patients ne nous reconnaissent pas comme des soignants, infirmiers ou aides-soignants, ils voient juste un inconnu qui rentre dans leur chambre et, le comble, les déshabille ! Allant jusqu’à nettoyer leurs parties intimes. Ce soin est très intrusif. Nos explications sont peu ou pas comprises. Pour eux, la toi- lette est déjà faite, et bien faite. Il est im- pensable pour des personnes qui ont été propres toute leur vie d’entendre qu’ils ont besoin d’être lavés, de plus par une tierce personne.
Ainsi, même un soin qui fait partie du quotidien peut devenir un défi journalier pour les soignants et être source d’anxiété allant jusqu’aux troubles du comportement pour les résidents, créant une anxiété anticipatoire du soin chez tous.
Formée à l’hypnose quelques années auparavant, j’ai alors pensé à l’utiliser mais différemment de ce que j’avais pratiqué (hypnoanalgésie surtout, et anxiolytique). Peu à peu, les soins sont devenus plus faciles, accompagnés par des sourires de chaque côté, parfois même des « mercis » et des petits compliments.
Dans le cadre d’un projet du pôle de Gériatrie du CHU de Bordeaux, d’autres soignants de mon équipe ont été formés, des infirmiers, puis notre cadre, le médecin coordonnateur, et depuis deux ans des aides-soignantes. Pour illustrer et comprendre ce que peut apporter l’hypnose dans ces situations, je vais, avec mes collègues aides-soignantes, présenter des cas cliniques autour des toilettes accompagnées.
UNE TOILETTE PLUS FLUIDE
Monsieur Z., 65 ans, est un homme grand, fort, au physique un peu impressionnant. Atteint de la maladie d’Alzheimer à un stade sévère, il est entré en unité d’hébergement renforcé pour des troubles du comportement importants avec agressivité verbale, physique et opposition occasionnant de la violence corporelle. Au début de son séjour, et ce pendant plusieurs jours, il n’est pas possible de lui faire bénéficier de soins. L’équipe est en échec, nous réfléchissons chaque jour pour trouver des solutions. Son épouse nous donne des indications sur ses goûts (la musique), son ancien métier d’artisan. Et là nous commençons à mettre en pratique l’hypnose avec lui. Myriam relate : « Quand nous rentrons dans sa chambre, il est affairé, il bricole des objets imaginaires ou réels. Dans un premier temps nous captons son attention en lui tendant la main et en le regardant tout en souriant (recrutement visuel et tactile). Soit il est d’accord et nous serre la main avec un grand sourire (mirroring), soit il reste renfermé et nous pouvons reporter le soin s’il persiste dans cette attitude. S’il semble coopérant, nous débutons le soin en ratifiant les étapes au fur et à mesure de nos gestes avec une voix calme, lente, un vocabulaire positif, un saupoudrage de mots choisis (« tranquillement, doucement, tout va bien »,) mais en laissant peu de place au silence. Nous partons sur une discussion sur le thème du bâtiment en parlant au présent et en insistant sur le VAKOG.
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Ateliers hypnose lors d’une rencontre de pianistes : quels enseignements pour le soin ? Pianiste confirmée et médecin anesthésiste, j’utilise l’hypnose en anesthésie et au centre douleur CETD du CHU de Rennes. J’ai participé en 2017 puis en 2018 à une rencontre de pianistes passionnés pendant deux mémorables week-ends. Pianistes de tous niveaux, de tous métiers, de toutes régions, nous nous retrouvons du vendredi soir au dimanche dans une ambiance musicale échevelée et bienveillante.
La méthode des trois souffles qui associe les principes de la médecine traditionnelle chinoise et l’hypnose est le fruit d’une longue expérience clinique. Je suis tombée dans le chaudron de l’hypnose médicale presque par hasard, lors d’un congrès de médecine psychosomatique à Paris. En effet, sur le socle de ma carrière en gynécologie-obstétrique, j’avais déjà installé la médecine chinoise avec ses différentes spécificités comme acupuncture, massages et thérapies manuelles.
« Voulez-vous que je vous montre comment nettoyer le ventre ? » Monsieur B. a été opéré d’une perforation de l’intestin grêle compliquée d’une péritonite. A la suite de l’intervention, il est hospitalisé dans l’Unité de soins continus du centre hospitalier de Guingamp. Je suis appelé pour lui pratiquer des séances de kinésithérapie respiratoire.
Le silence. Il suffit que ce soit. Voilà un titre qui paraîtra énigmatique à certains tandis que d’autres entendront peut-être, à la lecture de cette courte phrase, la voix ferme et presque impérative de François Roustang balayant d’un trait toute forme de préoccupation de chacun.
Deux événements ont réuni ce mois de mai de nombreux thérapeutes pratiquant l’hypnose et/ou les thérapies brèves. Le premier, à Montpellier, était le Congrès de la CFHTB. Réunissant environ 1 200 personnes, il a été remarquablement organisé par Isabelle Nickles et a permis à chaque participant de trouver de quoi satisfaire sa curiosité et son désir de perfectionnement.
Enseignement de l’hypnose à l’université Claude-Bernard Lyon 1. Après l’ouverture des diplômes universitaires d’hypnose destinés aux internes dans la plupart des facultés françaises, l’université de Médecine de Lyon a choisi, en 2016, d’élargir le champ de cet enseignement aux étudiants de 2e cycle des études médicales. Sous supervision du Pr Aubrun, des intervenants de toutes spécialités (algologue, réanimateur, gynécologue, kinésithérapeute, IDE...) proposent à ces étudiants une introduction sur l’hypnose, son histoire et ses mécanismes, ainsi qu’une approche plus pratique.
Ou l’hypnose au service du thérapeute dans le cadre de la supervision. L’hypnose à des fins de supervision. Cela a de quoi surprendre. C’est à peine si cette hypnose se débarrasse de son odeur de soufre qu’elle se propose de devenir un outil pour les professionnels du sanitaire et du champ médico-social à des visées de guidance.
Pendant longtemps l’utilisation de l’hypnose dans le grand âge n’apparaissait pas comme une évidence. Et pourtant, quelle meilleure réponse apporter aux patients âgés prenant beaucoup, voire trop de médicaments, fréquemment douloureux, anxieux et faisant face à de nombreuses pertes ? En nous permettant de nous recentrer sur le patient dans sa globalité, en l’accompagnant pour qu’il accède à ses ressources et s’apaise physiquement et psychologiquement, l’hypnose semblerait pourtant pouvoir être une aide précieuse pour nos soins et nos relations avec les patients âgés.
Pour les troubles neurocognitifs au stade sévère (HAPNeSS). Après des années passées auprès des patients âgés, il apparaît que concevoir l’approche globale que nécessite la gériatrie sans l’aide de l’hypnose c’est perdre une partie précieuse de la personne et omettre sa capacité à accéder à ses ressources. Patients âgés n’ayant pas de troubles neurocognitifs ou des troubles neurocognitifs légers à modérés.
En 2015, raconte Myriam, à mon arrivée en Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) spécialisé pour les résidents ayant une maladie d’Alzheimer ou apparentée, j’ai été surprise par les difficultés que mes collègues et moi-même avions pour effectuer de simples toilettes.
L’utilisation de l’hypnose adaptée pour les troubles neurocognitifs au stade sévère (HAPNeSS) auprès des personnes désorientées. Il est parfois difficile pour un psychologue de faire perdurer dans le temps l’impact positif de son intervention sur les troubles du comportement auprès d’une personne ayant un trouble neurocognitif majeur.
Le métier d'infirmier(ière) consiste, entre autres, à pratiquer des soins destinés à maintenir ou restaurer la santé. L’hypnose, dans le cadre de compétence du praticien, devient un outil complémentaire et utile au soin au quotidien. Ainsi la profession infirmière apporte sa « contribution hypnotique » à l’amélioration des soins pour nos aînés.
Alors que la majorité des gens habite les villes, nous voici en pleine campagne. La faute à qui ? A notre interlocuteur qui a la langue qui fourche. En effet, ce n’est pas sur la place principale de votre ville que vous trouvez une fourche sauf si vous devez passer sous les fourches caudines de votre pire ennemi qui, lors du dernier conflit, a eu la malencontreuse idée d’avoir raison et de vous la faire payer.
Je me suis interrogé sur un fait clinique particulier que j’ai observé régulièrement au cours de ces années de pratique. Vous l’aurez certainement aussi rencontré. Il m’est apparu parfois subrepticement, à d’autres moments remarquables, frappants. Il survient en un instant si fugace qu’il pourrait nous échapper aussi facilement qu’il est inversement d’une importance décisive dans le traitement d’un patient.
Professeur de psychologie et de neurosciences à la Baylor University, Texas. Il est rédacteur en chef de l’International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis. Gary est aussi directeur du Mind Body Medicine Research Program à la Baylor University avec des bourses du NIH pour des recherches sur les applications cliniques de l’hypnose. Il exerce aussi à temps partiel en cabinet privé.
Le trauma, quelle chose étrange, Steve Haines, Sophie Standing, Çà et là
Le troisième livre de cette collection de BD. Après La douleur et L’anxiété, voici Le trauma. L’auteur décrit avec précisions – toutes les dernières recherches sont citées – les processus en cours lors d’un trauma.
Traité de morale pour triompher des emmerdes, Fabrice Midal, Flammarion/Versilio
Des petits cailloux dans la chaussure, il en est sur tous les chemins. « Ah ! ça n’arrive qu’à moi ! » ; « qu’est- ce que j’ai fait ? » ; « pourquoi ces couacs, ces entraves, ces contrariétés de tout poil tombent toujours sur moi ? ». Des emmerdes, il en est dans toutes les vies.