« Cette Auvergne, un secret plutôt qu’une province, produit des fromages, des volcans et accessoirement des présidents de la République.»
« La montagne nous donne des leçons de silence et l’horizon, au loin, des leçons d’éternité. »
« L’immense espace dit la solennité, jamais l’emphase. »
« Tout témoigne en ces vieilles demeures que l’homme, à une certaine époque, connut la joie d’un être civilisé… »
« Cette Auvergne ne reçoit pas, elle accueille et m’abritera jusqu’à ma mort (si j’arrive jusque-là…). »
« C’est ainsi qu’il arrive que l’homme survive quelque temps à sa mort. Mais peut-être est-il encore plus difficile de survivre un peu à sa vie et à son énigme prodigieuse. »
C’est dans cette loufoquerie géologique, ce vertige de l’horizontale, ce concile de taupinières, ce morceau de lune fortuit, ce désordre du génie, que j’exerce depuis près de trente ans la médecine. Avec le temps vient la sagesse, l’humilité, le recul, loin de mes certitudes pseudoscientifiques initiales… Nos patients s’y retrouvent, apprécient, se confient : « Que tout cela bien évidemment reste une confidence entre nous, Docteur… Vous ne sauriez
déshonorer un honnête père de famille…», me disait ce patient, forcément des plus intègres, qui m’évoquait sa double vie…
Dans cette rencontre en résonance, à longueur d’onde partagée, dans cette transe en danse, des masques tombent, y compris les miens, se lâchent des mots (maux), un lapsus, une perle, de ce que d’autres appellent des brèves.Je me réjouis au quotidien de ces phrases de « bon sens », comme on dit en Auvergne. Ça recadre, fait sourire, mais pas que…
Du lien se crée, de l’estime parfois, du doute aussi quand la raison reprend le dessus : « Que tout cela reste entre nous, cher Docteur ! »
Notre travail de thérapeute n’est-il pas aussi d’être à l’affût de ces perles, là où se trouve la métaphore essentielle qui vient du patient.
« Miracle fécond, dit Proust, de communiquer au milieu de la solitude. »
Je vous livre quelques-unes de ces perles, en ce début d’année. Qu’elles vous nourrissent. Elles sont notre histoire ancestrale, notre identité personnelle et transgénérationnelle. Ce cru 2014 reflète mon quotidien, en lien avec mon exercice de médecin généraliste, initialement « bien formaté » par la Faculté, et qui s’est enrichi au fil de trente années d’une pratique faite d’enthousiasme et de curiosité raisonnée, d’outils variés où l’hypnose et l’ostéopathie sont en bonne place : désir de ne pas toujours fonctionner avec le même logiciel, de prévenir lassitude et burn-out :
- Bien alors, qu’est-ce qui vous amène ?
Euh ! C’est ma femme...
1 janvier 2015. Devant mon écran, en entendant les sons de la télévision retransmettant la marche parisienne, j’essaie d’écrire un éditorial. La marche de Charlie continue. Loin et pas loin de Nantes où j’habite. Comment me projeter vers la période de parution de la revue, dans quatre semaines ? Je ne sais déjà pas comment va se finir la journée !
Se retenir ou pas. Prononcé dans une posture d’humilité, ce texte magistral d’Irène Bouaziz a illustré au mieux, lors du récent colloque de lancement de l’Institut Milton Erickson d’Ile de France, comment la maturation de l’hypnothérapie passe maintenant par une étape d’approfondissement éthique.
Plaintes croissantes en médecine générale, et en apparence bénignes, les acouphènes peuvent avoir des conséquences graves en terme de souffrance psychique. Daniel Quin nous expose sa manière de travailler dans ce domaine.De plus en plus de patients souffrant d’acouphènes se tournent vers les psychothérapeutes, et en particulier vers les praticiens de l’hypnose.
Psychiatre expérimenté et pionnier de l’hypnose française, Dominique Megglé se devait de s’intéresser aux patients qu’on appelait autrefois les «hystériques ». Et si ce mot pouvait avoir encore un sens utile, générateur de solutions thérapeutiques ?
De nombreux outils dérivés de l’hypnose existent pour aider les entraîneurs et les coachs sportifs. Fin connaisseur, Guy Missoum les présente d’une manière systématisée qui facilite leur mise en oeuvre. Milton Erickson se positionnait volontiers comme supporter de ses patients !
Il n’est pas sûr qu’Erickson ait lu Henri Wallon, et encore moins qu’il ait entendu parler de la théorie du détour. C’est pour cela que la réflexion de jeunes auteurs comme Renato Saiu peut contribuer à enrichir aujourd’hui notre compréhension théorique des processus hypnotiques. L’utilisation de l’hypnose est ancienne. Pourtant sa définition reste floue.
Yves Citton est professeur de littérature à l’Université de Grenoble. Son livre est pourtant transdisciplinaire, et porte sur un sujet qui nous intéresse tous : l’attention.
Nous n’avons pas toujours beaucoup appris lors de nos études sur un sujet pourtant capital. Ce n’est pas illogique car c’est surtout depuis une dizaine d’années que les connaissances à ce propos ont été abondamment renouvelées.
Au chapitre de la validation des effets de l’hypnose, Tan et al. confirment chez des patients dorsalgiques l’intérêt de l’autohypnose (2 sessions d’apprentissage, un support audio d’entraînement chez soi). Ils dressent même une équivalence : 2 sessions d’autohypnose = 8 sessions d’hypnose. Les effets sont toujours présents à six mois. Attention cependant, en pratique clinique, que ce qui soit proposé au patient fasse l’objet d’une vraie réflexion sur les options thérapeutiques, car la clef de prises en soins restent évidemment dans cette adéquation.
A l’île de La Réunion, dans l’océan Indien, nous sommes culturellement ancrés par ce tissage structurel où la transe est un mode de communication thérapeutique. Dans la culture indo-tamoule réunionnaise certaines de ces transes sont ouvertement publiques, telle que La Marche Sur Le Feu, sacrifice de soi pour la guérison d’un autre. D’autres transes moins connues sont aussi singulièrement centrées sur la « guérison». Cet article constitue un tout petit aperçu de l’un de ses rites de soin.
Survivre à un traumatisme, de quelque nature qu’il soit, nécessite d’activer ses mécanismes de résilience interne. Parfois il n’est pas possible de dépasser ce traumatisme, soit par l’ampleur des dommages psychiques produits, soit par l’impossibilité d’activer ces mécanismes internes. Comment, en tant que thérapeute, pouvons-nous aider nos patients à réactiver leurs ressources et leur résilience interne ?