Un principe d'utilisation de Milton H. Erickson
de manière chronique. Ils expliquèrent qu’il avait mouillé son lit toutes les nuits de sa vie et qu’ils avaient atteint l’ultime
limite de leur patience à tenter toutes les méthodes connues pour le guérir, sauf l’amener chez un psychiatre. Ils voulaient maintenant transférer leur participation à une simple inspection de son lit tous les matins. L’auteur leur donna aussitôt pour instruction de confier cette tâche à leur femme de ménage. Des questions méthodiques permirent de recueillir les informations suivantes. Le père mesurait trois centimètres de plus que son fils et pesait cinq kilos de plus.
Les centres d’intérêt de son père se limitaient à son travail et à la lecture de livres de philosophie. La mère était une femme exigeante qui s’intéressait au théâtre et aux activités de son club. Elle mesurait trois centimètres de moins que son fils, mais avait le même poids que lui.
Le garçon n’avait que des centres d’intérêt insignifiants. Il ne s’intéressait pas au sport, ni à des groupes comme les scouts, et il ne semblait pas non plus avoir d’amis. Il aimait les bandes dessinées et « manger ». En général, il passait le week-end à « oublier » de faire son travail scolaire ou les corvées que ses parents lui fixaient. Il ne s’intéressait pas aux études, se satisfaisait de mauvaises notes, et exprimait l’espoir qu’il n’aurait pas à aller au lycée. Il passait ses étés à nager, une activité à laquelle il excellait. Comme première mesure thérapeutique, les parents reçurent pour instruction de renoncer à tout intérêt pour la thérapie de leur fils pour une durée d’au moins six mois, de ne poser la moindre question ni montrer leur intérêt de quelque manière que ce soit. Ils donnèrent volontiers leur accord.
Induction de transe utilisant la résistance
et en n’écoutant pas ce que l’auteur avait à lui dire. Il accepta cela comme un défi et se révéla être un excellent sujet hypnotique lors de l’essai de suggestions relativement simples comme : « Endors-toi simplement, ne m’écoute pas, tu peux dormir paisiblement et confortablement, même si en fait je te parle. » D’autres suggestions du même type permirent d’obtenir une transe profonde.
L’auteur lui donna ensuite l’instruction qu’il n’avait pas besoin de s’ennuyer à écouter, mais qu’il pouvait comprendre tout ce qu’il lui dirait, tout en dormant néanmoins d’un sommeil paisible et confortable. Il fut ainsi possible de satisfaire à la fois ses besoins personnels et ceux de la situation thérapeutique. L’auteur lui expliqua alors que, à cause de ses parents, il serait nécessaire de le voir à plusieurs reprises, mais
que l’auteur ferait en sorte que ce soit aussi peu fréquent que possible... La thérapie débuta ensuite par l’affirmation que ses parents avaient demandé à l’auteur de traiter son problème d’énurésie, mais qu’il ne considérait pas les parents comme très raisonnables en cette matière.
L’auteur élabora ses conclusions de la manière suivante, alors que le sujet était toujours dans une transe profonde : Tes parents attendent de toi que tu aies des lits secs en permanence dès à présent, et ça ce n’est tout simplement pas raisonnable.
Tout d’abord, tu as été vachement trop occupé pour t’embêter à apprendre à avoir des lits secs. Tu as une grande et belle charpente, avec de gros muscles puissants pour la manoeuvrer. Ton châssis est de ceux qui demandent un paquet d’énergie pour leur construction et il est presque aussi
grand que celui de ton père et tu n’as que 12 ans. Ça prend une incroyable quantité d’énergie pour construire un corps aussi grand et fort que le tien, et ça ne t’a pas laissé d’énergie disponible pour des choses aussi peu importantes qu’avoir des lits secs ou tondre la pelouse ou devenir le chouchou des professeurs. Mais tu auras bientôt fini de grandir, tu seras plus grand que ton père, et tu n’es pas loin de l’avoir battu. Alors toute l’énergie et la puissance que tu as mises à grandir seront disponibles ailleurs pour faire d’autres choses que tu as envie de faire, comme avoir en permanence un lit sec. En fait, tu es si près d’en avoir terminé avec la construction de ce grand corps puissant que tu as déjà probablement un peu d’énergie en trop à dépenser. Mais disons-le tout net. Je ne crois pas qu’il soit raisonnable de s’attendre à ce que tu aies ton lit sec en permanence ce mois-ci, nous ne sommes qu’au début de janvier. Je ne m’attends même pas à ce que tu aies un seul lit sec cette semaine. C’est vachement trop tôt. Ça n’est pas raisonnable. Mais ce qui me pose question, c’est de savoir si la semaine prochaine tu vas avoir un lit sec mercredi ou bien jeudi. Je ne sais pas et tu ne sais pas et nous allons devoir attendre pour le découvrir, et ça va être une longue attente puisqu’aujourd’hui nous sommes seulement lundi de cette semaine et tu ne vas vraiment pas savoir avant vendredi de la semaine prochaine si tu auras un lit sec mercredi ou jeudi de la semaine prochaine.
Dr Milton H. Erickson (1901-1980). Psychiatre américain. Un thérapeute « hors du commun ».
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Les pages d’une année qui s’achève se referment à peine. Déjà, fruits de l’automne, des feuilles vierges virevoltent et s’offrent à nous pour de nouveaux chapitres à écrire. Et puis l’inattendu survient, juste là, lorsqu’on s’y attend le moins.
L’un des apprentissages les plus difficiles du soignant est d’accepter de ne pas avoir
réponse à tout, pour tous ses patients. Accepter de ne pas toujours chercher à changer l’autre pour le laisser libre d’évoluer par lui-même. Une leçon d’humilité.
Si notre conception du temps en thérapie, telle que nous l’exposons lors de nos séminaires*, veut que passé, présent et futur coexistent en permanence, alors tout devient possible. Boire aux racines du temps écoulé pour le (re)-vivre autrement et dessiner un présent initiateur de nouvelles graines du futur. Elles germeront pour éclore en des instants créatifs et intuitifs. Ainsi fut construit ce premier numéro de l’année, dans l’urgence et la passion, autour de l’équipe naissante présentée dans l’édito.
Depuis l’aube de l’humanité, le soin nous accompagne. Sa perception par le patient, le ressenti, sont empreints de son rapport à la science, la technologie.Qu’en est-il de la relation?
Dans ce remarquable article, Jean-François Marquet, pédopsychiatre et praticien en hypnose, nous démontre que les étiquettes liées à la nosographie et qui collent aux patients sont souvent délétères. Il vous révèle tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’hyperactivité de l’enfant et aussi quelques-uns de ses secrets thérapeutiques.
Un voyage mouvementé..
Le Dr Erickson Klein, l’une des filles de Milton H. Erickson, lève ici le voile, en exclusivité pour notre revue et pour la première fois, sur son point de vue de l’essence de la contribution de Milton Erickson à la psychothérapie. Son opinion que l’« Espoir » représente mieux encore l’élément central du travail d’Erikson que l’« Utilisation » est présentée et renforcée par l’histoire personnelle de sa vie dans la maison familiale avec son père.
Il pleut. Il devrait neiger. Il ne neige pas, il pleut. Donc, il ne fait pas beau vu qu’il pleut et il ne neige pas.
La météo est le contenu le plus rapidement disponible quand on ne sait pas quoi dire.
Avant de monter dans le train ; il y a l’expérience de la gare. Cet endroit souvent ouvert aux quatre vents. Toutes sortes de voyageurs s’y pressent. Il y a les hommes et les femmes d’affaires avec leurs ordinateurs qui ont l’air si sérieux.