Ce processus reste fort mystérieux, il n’existe pas de recettes miracles pour le stimuler et de plus « guérir » n’a pas la même signification pour chacun d’entre nous. Pour certains la guérison sera définie par la disparition d’un symptôme ou d’une maladie aussi grave soit-elle. Pour d’autres, elle consistera à trouver un équilibre, non seulement physique, mais aussi émotionnel. Pour d’autres enfin, la guéri- son sera synonyme d’un changement radical dans leur façon d’être, dans leur rapport avec les autres, avec le monde. Cela peut même se traduire pour eux par la dé- couverte d’une dimension insoupçonnée, grâce à une expérience que certains définissent comme étant une expérience holotropique, c’est-à-dire une expérience qui amène à une sensation de ne faire qu’un avec un Tout.
Chacun doit donc trouver comment se mettre en chemin vers la guérison. Ce n’est pas une mince affaire, car il n’y a pas de protocole préétabli, de chemin tout tracé et le résultat n’est jamais garanti. Néanmoins, ceux qui arrivent à bon port et qui se guérissent d’une maladie grave partagent un trait commun : ils ont su mobiliser « la force qui est en chacun de nous et qui est notre plus grand médecin »1, ils ont su éveiller leur guérisseur intérieur.
LE GUÉRISSEUR INTÉRIEUR
Mais que signifie ce terme ? Que représente-t-il ? Que recouvre-t-il ? Il n’a rien de scientifique, fait peut-être un peu New Age et pourtant il revêt pour moi une grande importance. C’est un processus dynamique immatériel fort mystérieux, mais qui va devenir le véritable chef d’orchestre dans l’environnement soignant que je dois, en tant que patient, mettre en place.
Pour le mobiliser, je ne possède aucune ordonnance miracle, ni recette, ni pilule, mais je ne suis pas pour autant une « machine biologique impuissante ». Il ne s’agit pas non plus de me considérer comme tout puissant (je dois accepter de me faire aider), mais il est indéniable que je dois prendre toute ma part dans le processus de guérison.
Deux concepts développés par la science, la neuroplasticité et l’épigénétique, viennent conforter cette conviction.
Le concept de neuroplasticité rend compte de cette extraordinaire capacité que nous avons à moduler non seulement l’activité de notre cerveau, mais aussi sa structure. Notre cerveau est « plastique ». Toute expérience le module, le transforme. Il n’est pas une boîte noire dont le fonctionnement serait totalement indépendant de notre vécu et ne pourrait pas être modifié. Au contraire, nos états d’esprit, nos pensées, nos émotions, tout ce qui définit notre état d’être y tiennent une place centrale. Ils ont certainement été des facteurs favorisant la maladie, mais ils peuvent aussi, si nous par- venons à les modifier, stimuler nos capacités innées de guérison.
L’épigénétique est le deuxième concept qui explique notre possibilité d’action dans le processus de guérison. Il y a quelques années, on pensait qu’il était impossible d’avoir une action sur l’expression de notre capital génétique, considéré comme immuable. C’était le temps du « tout génétique ». Nous croyions alors être totalement déterminés par nos gènes. Une autre approche scientifique a vu le jour depuis quelques an- nées, c’est celle de l’épigénétique qui étudie comment l’environnement et l’histoire de l’individu influencent l’expression de ses gènes.
Il existe quatre facteurs qui ont une action capitale sur l’expression de nos gènes. Ce sont : la nourriture, l’exercice physique, la capacité à moduler les émotions et plus particulièrement la façon de contrôler le stress, la capacité à créer des relations sociales qui apportent du plaisir.
L’épigénétique nous donne donc des outils pour comprendre comment nous pouvons créer un environnement favorable à notre santé.
Exception faite, bien sûr, des personnes qui souffrent d’une maladie génétique (mais elles ne représentent pas plus de 5 % des êtres humains), nos pensées, nos intentions, nos croyances, nos émotions ont une action plus déterminante que notre programme génétique.
A partir de maintenant, et jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander de ne plus du tout parler de votre problème, et ce à qui que ce soit. Vous pouvez bien entendu continuer à parler de tout autre sujet, mais plus un mot à propos de ces difficultés récurrentes que vous rencontrez.
« Oui, vous aviez raison, c’est bien un lymphome. » Ces quelques mots prononcés par le chirurgien qui venait de recevoir les résultats de l’anatomo-pathologie des ganglions enlevés quelques jours auparavant, allaient provoquer en moi une espèce d’urgence à préciser le rôle et la place que doit prendre le patient dans le processus de guérison.
Présentant un court texte lors d’une rencontre sur le thème de l’identité, François Roustang propose une réflexion sur ce qu’il titre « habitation ». Ce texte ne prétend pas aborder la question sou- levée ici d’un point de vue philosophique ou d’un point de vue social, il énonce une démarche thérapeutique en tout point originale.
Nous travaillons dans le service de réanimation des cardiopathies congénitales de l’adulte et de l’enfant de l’hôpital Haut-Lévêque au CHU de Bordeaux. Dans ce service l’accompagnement des patients en réanimation est très complexe. Les patients, adultes comme enfants, y sont très techniqués (cathéters, drains, électrodes, sondes, canules...).
Et si l’hypnose était non seulement praticable, mais présentait un intérêt majeur chez un patient douloureux en état de coma vigile ?
Devant l’absence d’évolution significative de Paul, une prise en charge à visée antalgique a été tentée pendant trois mois par un binôme hypnothérapeute-kinésithérapeute.
Au décours d’une mission de chirurgie maxillo-faciale, en situation anesthésique précaire avec l’association Les Enfants du Noma à Madagascar, l’idée s’est spontanément imposée à l’équipe d’anesthésie de mettre en place et bénéficier de l’outil hypnose au bloc opératoire.
Médecin généraliste, formé à l’hypnose médicale, je croise d’autres médecins qui ont cet outil dans leur sacoche. Certains s’en servent, d’autres moins. Ils invoquent alors tout un tas de raisons : pas le temps, pas de reconnaissance de l’acte, pas facile à concilier avec l’organisation du cabinet...
Près de seize ans après ma formation à l’hypnose médicale auprès de Jean-Marc Benhaiem et de l’influence philosophique de François Roustang, il m’est agréable de m’interroger sur ma pratique de l’hypnose en médecine générale. Outre la transformation personnelle qu’il est classique d’exprimer comme tous ceux qui ont été initiés à l’hypnose, j’aborderai ici mes rapports aux patients, à la maladie et ma position en tant que soignant.
Médecin généraliste pratiquant l’hypnose depuis quinze ans, en cabinet libéral, cette activité spécifique représente à ce jour 80 % de mes consultations. Je suis confronté régulièrement à des demandes de sevrage tabagique, à des phobies de toutes sortes, des troubles anxieux, des insomnies, des pulsions alimentaires, des comportements addictifs (alcool, drogues, jeux), à de la préparation à des concours ou des épreuves sportives.
« La médecine générale est une médecine de l’individu dans son environnement naturel. L’objectif premier de la médecine est le soin du patient. Tout comme la médecine en général, la médecine générale est une discipline qui fait appel à des données biomédicales et techniques. Cependant ces seules données sont insuffisantes pour répondre à toutes les demandes de soins des patients.
Ce qui me gêne ? Je souffre de crises de panique, docteur. C’est horrible. Cela me prend d’un coup, quand je les attends le moins du monde. - Parce que vous les attendez ? - J’y suis tellement habitué que je sais d’avance qu’elles vont venir. - Vous êtes donc prévenu ! - Tout en ne sachant pas quand elles viennent.
Votre parcours professionnel est impressionnant, pouvez-vous nous donner un aperçu ? Dominique Megglé : Servir ! Je me suis engagé dans l’armée pour servir la France. Pendant la Seconde Guerre mondiale, mon père, résistant, a été arrêté et torturé par les nazis, puis déporté à Buchenwald. Et comme je suis né au Maroc et que mon enfance en a été bercée, je voulais retrouver ma chère Afrique.
Compte rendu par Sophie COHEN. Il est rare que je parle d’un récit et voici que cette rubrique fait exception pour l’excellent livre de Maurice Soustiel. Maurice Soustiel pratique l’hypnose dans sa consultation à l’hôpital. Il me dit sans l’hypnose, ce livre n’aurait jamais vu le jour parce que penser le passé jusqu’à l’écrire est extrêmement thérapeutique.
La clé des cœurs : Contes et mystères en pays amoureux, Henri Gougaud
Dernière livraison de notre ami Henri Gougaud, le conteur par lequel l’on renaît sans cesse, par lequel on se nourrit comme on se sourit, par lequel l’on sait transformer les menaces en miracles.
Un guide court et clair qui décrit les outils de thérapies brèves. En passant par la définition des objectifs et la question miracle, dix outils sont développés et ce en une centaine de pages. Avec cette synthèse, on ne peut plus dire que l’on n’a pas le temps de lire !