D’abord, si vous êtes du groupe des formateurs invités, c’est que vous êtes probablement dans la profession depuis belle lurette. Ça commence à prendre des allures d’hommage funèbre qui s’installe en douceur et qui vous rappelle que votre temps de jeu commence à tirer à sa fin avant que
vous commenciez à devenir trop grincheux et à vous répéter obstinément. Sans oublier, il va sans dire, le côté quelque peu prétentieux, voire flatteur
doublé d’un soupçon de narcissisme de bon aloi… qu’il faut assumer en toute petite dose pour ne pas s’égarer. Je m’explique.
Lorsque j’ai dit oui à l’invitation de donner ma récente classe de maître de cinq jours ou 36,5 heures de formation, au mois de juillet 2014, je me suis posé la question suivante : « Mais quelle prétention, mais quelle montée d’adrénaline nous amènent à accepter une telle proposition ? » Vu d’un autre angle, c’est l’équivalent de tenir un congrès de cinq jours avec un seul conférencier et de penser susciter l’intérêt de chacun des congressistes.
Avez-vous participé à un congrès de cinq jours, si intéressant soit-il ? Personnellement, après trois jours, je suis parfaitement saturé de connaissances et je plie bagage, nonobstant la qualité des différentes présentations. Et vous ? Prétentieux, oui et non ! NON, si l’on comprend vraiment la portée que j’accorde à une telle classe. Alors, qu’est-ce qu’une classe de maître et dans quelle mesure se distingue-telle d’une formation dite de perfectionnement
ou avancée.
A mon avis, une classe de maître se dit d’un enseignement qui se veut un transfert de compétence à des collègues, concernant une théorie originale qui découle de l’intégration de différents concepts. Une théorie n’a d’intérêt que dans la mesure où elle est utilisable par une collectivité d’intervenants. Elle vise à transcender la connaissance de techniques pour aboutir à l’art de la thérapie. Prétentieux, NON, parce que ce qui doit ressortir d’une classe de maître c’est ce qu’on est comme thérapeute plutôt sur ce que l’on sait, contrairement à une formation de perfectionnement qui est avant tout axée sur l’accumulation de connaissances didactiques ou cliniques. Reconnaissons que ça peut avoir l’air quelque peu prétentieux au tout début d’une classe de maître, d’annoncer à l’auditoire que pour les cinq jours qui suivront, vous allez apprendre à connaître plus qui est le formateur que ce qu’il sait.
On pourra m’argumenter que je joue sur les mots en disant d’une part dans ma définition que j’appuie sur l’importance du transfert de compétences concernant une théorie originale, et que d’autre part, je priorise dans mon propos le « ce que tu es » comme thérapeute au détriment du « ce que tu sais ». Ça mérite une explication.
Attardons-nous sur les mots « transfert de compétences ». Le mot compétence prend alors toute la dimension qui favorise l’installation de l’alliance thérapeutique.
La vogue de l’hypnose est actuellement réelle dans les pays européens francophones. En anesthésie d’abord, et dans bien d’autres champs bien sûr. Et c’est l’approche éricksonienne qui est la plus diffusée et enseignée, même si d’autres orientations (hypnoanalyse, hypnose cognitive comportementale, hypnose énergétique d’inspiration asiatique, etc.) ont aussi une place notable. Cette « hypnodiversité » apporte une multitude d’outils, un véritable foisonnement qui justifie la création d’une nouvelle rubrique dans notre revue.
Il paraît que ceux qui savent faire de l’hypnose de la douleur peuvent tout faire en hypnose. La tâche est en effet difficile, alors peut-on se priver de l’aide du son ? Lorsqu’il y a trois ans j’ai pris un poste au Centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) de l’hôpital Tenon à Paris, une question pratique s’est posée : quel instrument de musique choisir pour accompagner mes séances d’hypnose dans une salle de consultation polyvalente ?
Sortir de l'emprise chimique. Concepteur de la Psychothérapie du Trauma Réassociative (PTR), Gérald Brassine partage sa longue expérience hypnothérapique des patients abusés sexuellement avec usage de stupéfiants. L’observateur inexpérimenté dans le traitement des traumas pourrait à juste titre s’interroger sur le fait qu’une personne ayant vécu une agression sexuelle en état de totale inconscience, puisse présenter ou non les symptômes habituellement rencontrés dans les cas d’Etats de stress post-traumatiques (ESPT). Pourtant, que le patient (ou la patiente) soit totalement inconscient d’avoir été un jour victime d’une telle agression ou qu’il (ou elle) n’ait que quelques souvenirs de l’avant et de l’après agression, la présence des symptômes du psycho-trauma est frappante.
La force du témoignage d’un soignant passé « de l’autre côté » est précieuse car elle nous rapporte des informations d’un voyage singulier qui nous indique la possibilité des ressources pour effectuer le passage. L’hypnose médicale est un puissant outil dont chaque expérience est unique. Unique pour chacun, et pour une même personne, différente à chaque fois. Ce texte n’a de valeur qu’en référence à qui je suis, c’est un témoignage et pourtant, derrière les mots, chacun pourra y trouver le souffle, la dynamique qui lui deviendra propre.
Infirmier très doué, Laurent Bujon reprend ici un précédent article pour développer son expérience mûrie durant plusieurs années de prise en charge de patients souffrant de maladie de Parkinson. Ma première rencontre avec l’hypnose date d’une dizaine d’années, en salle de réveil où j’étais infirmier intérimaire. Je fus très surpris par le comportement des patients bénéficiant de cette approche : plus calmes, peu algiques, avec des constantes régulières pour la plupart. Et surtout: la «levée » d’anesthésie était plus douce. J’ai aussi travaillé en SMUR et services.
Nous n’en finirons pas d’être surpris (enrichis !) par les particularités de l’hypnose allemande. Alors qu’en France, la systémie connaît une certaine crise dont on peut se demander si elle n’est pas en rapport avec le peu d’intérêt des systémiciens pourl’hypnose, nos collègues allemands adhèrent majoritairement à une vision qui conjugue pleinement ces deux regards qui s’affinent même mutuellement dans une créativité souvent inattendue.
L’importance du dernier livre de Robert Misrahi pour nous, soignants, thérapeutes, aidants, est telle que nous nous devons de revenir vers l’œuvre de ce philosophe peu médiatique, voire discret. Car il s’agit d’un ouvrage de philosophie très concrète, qui se préoccupe assez directement de santé puisqu’il s’occupe d’une manière assez nouvelle d’envisager la vie de couple où la joie est possible à l’intérieur d’une relation d’amour réussie.
Sauf votre respect, le lecteur est un imbécile ! Imaginez, un instant, qu’un article, un roman ou un quiproquo commence ainsi. Vous allez sur-le-champ refuser de continuer la lecture et chercher l’adresse de la rédaction pour lui écrire toute votre colère. Peut-être. Peut-être ? Sûrement, affirmez-vous. Pas si sûr. Pas si sûr ? Vous allez voir. Vous n’allez quand même pas croire que moi, lecteur, je me laisse traiter d’imbécile à la légère.
Paris. Place de la Sorbonne. Place de la Nation. Quai Saint-Augustin. Le garçon de café plaisante avec Joyce, l’assiette arrive riche de couleurs et de saveurs en un agencement ô combien esthétique, le repas se partage longuement, sans qu’il soit question d’y mettre une limite, avec l’autre ou les autres et c’est goût de bonheur. Joyce pétille et s’émerveille. Paris, ville magique, porteuse de la France, riante de beautés autant que de créativités, de subtilités et d’art de vivre.
La pratique de l’hypnose dans les structures hospitalières s’amplifie actuellement. Elle intéresse différentes spécialités et principalement les anesthésistes dans le cadre : du bloc opératoire, de certains gestes techniques, de soins douloureux et de la prise en charge des douleurs chroniques. Les raisons en sont multiples et je retiens : le développement des actes sous locorégionale, la recherche d’une anesthésie peu ou non médicamenteuse qui s’associe à une prise en charge médicochirurgicale mini-invasive, réduisant l’agression chirurgicale.
Je suis né un dimanche soir juste à la fin de la kermesse de l’école du village. Est-ce de là que me vient le goût des fêtes, des rassemblements, de ces jours spéciaux hors du quotidien, de l’ordinaire que chacun vit chez soi à sa manière, à son rythme ? Je ne sais pas, mais j’ai gardé beaucoup de souvenirs du pardon, fêtes du Saint Patron où tout le monde se retrouve à l’église puis aux manèges et stands des forains ambulants, du 14 juillet, fête nationale, où après les courses en sac ou à la cuillère, après les concours de vélos fleuris pour les enfants, tout le monde se trouve sur la place pour danser au son de l’accordéon.