Cette aptitude serait présente chez le nouveau-né. Au cours de son développement, cette disposition disparaitrait progressivement, sauf chez certains individus qui conservent à l’âge adulte ces associations perceptives telles que : une note de musique est assimilée à une couleur ; ou une lettre de l’alphabet à une couleur.
L’hypnose, de son côté, propose de « shunter » la conscience réflexive, et ainsi de perdre toute possibilité de contrôle. La personne laisse « tomber » toute volonté de maitrise ce qui supprime les clivages entre les différentes aires corticales favorisant une augmentation des processus attentionnels.
Cette attention majorée permettrait d’augmenter les connexions cérébrales, phénomène à la source de toute créativité. L’hypnose pourrait être ainsi un phénomène synesthésique multimodal qui mettrait en relation non pas deux ou trois aires sensorielles, mais une multitude d’aires dans le but de modifier une perception. Ainsi un objet pourrait être lié à un dégoût, une situation autrefois pénible, pourrait se voir reliée à une sensation agréable. Le soin par hypnose poursuit ce but : défaire des associations, en créer d’autres, bénéfiques.
Le but de cette présentation serait d’éclairer le processus de l’hypnose par la description de ce phénomène neurologique étrange et bien documenté, la synesthésie, et inversement.
Hôpital Ambroise Paré (92 Boulogne) et Hôtel Dieu (Paris)
Responsable du Diplôme Universitaire d’Hypnose médicale Paris VI Pitié Salpêtrière
Président de l’AFEHM