Le mot « sensualité » (Le Petit Robert) vient du latin sensualitas, « sensibilité ». Ce mot évoque le « tempérament, le goût d’une personne sensuelle », notamment dans l’amour physique.Il évoque également le « caractère sensuel de quelque chose ». Le mot « sensuel » (Le Petit Robert) vient du bas latin sensualis, « sensible », relatif aux sens. Il suggère tout ce qui est « propre aux sens, émanant des sens… porté à rechercher et à goûter tout ce qui flatte les sens », et notamment dans l’amour physique, ce qui « annonce ou évoque la sensualité, un tempérament voluptueux ».
On ne peut éluder le mot « sentir », issu du latin sentire, « percevoir par les sens ; par l’intelligence ». Dans le domaine de la sexualité humaine, « sentir » c’est percevoir par les sens.D’autres mots de la même famille évoquent la perception, les impressions telles que « sens, sensation (et sensationnel), sensible (avec sensibiliser), sensoriel, sensitif, sensibilité, senteur… ainsi que sensuel et sensualité » en ce qui concernent les plaisirs des sens.
La sexualité humaine est donc une affaire de sensations, mais les cinq sens, communs à tous les vertébrés, ne sont pas uniformément érogènes chez l’Homo sapiens que nous sommes devenus. Ce à quoi il faut ajouter d’amples variations individuelles en fonction du talent et de l’éducation. Parlant de sensibilité et sensualité, Jacques Waynberg annonce la couleur : « La sensibilité n’est pas plus la sensualité que le rythme n’est savoir danser : c’est une question de talent et d’éducation. » (Essentiel Milan). Par ailleurs, il définit la sensualité comme une « vigilance gourmande de tous les sens, assistée du talent de savoir en faire partager le plaisir » (« Le Dico de l’amour et des pratiques sexuelles », Les Dicos Essentiels Milan, 1999).
Quand on évoque la sensualité, il est habituel d’évoquer la femme et son corps. Bon nombre d’écrits s’évertuent à magnifier le corps féminin, son érogénéité, sa capacité à jouir dans la plénitude de sa globalité, et ce au travers des cinq sens. La femme est dite sensuelle par essence. Il est vrai que le besoin de caresses et de contacts corporels entre totalement dans l’uniforme actuel de la féminité.
Qu’en est-il de l’homme, de son corps, de sa sensualité ?
L’homme est souvent décrit moins sensible au toucher que la femme. L’homme a-t-il moins de zones érogènes que la femme ? A priori non, si l’on entend par « zone érogène » une surface de peau ou de muqueuse capable de déclencher tout ou partie des phénomènes de la réaction sexuelle, c’est-à-dire de transformer momentanément son émission sensorielle. Freud, dans ses Trois essais sur la sexualité de 1905, définit la zone érogène comme « une région épidermique ou muqueuse qui, excitée d’une certaine façon, procure une sensation de plaisir d’une qualité particulière ». Il poursuit en affirmant que « n’importe quelle partie du corps peut s’élever au rang de zone érogène ».
En effet, théoriquement – certains auteurs, tel Gérard Zwang, le contestent en parlant de zones « anérogènes » ou neutres – c’est la totalité de la peau, la plus étendue de nos surfaces sensorielles, qui peut être ainsi agréée par la sexualité, à condition qu’un apprentissage exigeant et soutenu lui apprenne à lire et écrire l’érotique.
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