Toutefois, cette initiative locale semble à bien des égards marginale. Malgré les nombreuses réussites du recours à l’hypnose per-opératoire dans un contexte chirurgical, force est de constater que cette dernière brille par son absence des blocs opératoires. Comment pourrait-il en être autrement ?
Face à une bio-médecine et à des biotechnologies arguant une scientificité à toute épreuve, quidam, qu’il soit patient ou médecin, ne se représente l’hypnose qu’au travers des spectacles de « Messmer le Fascinateur, maître de l’hypnose et du magnétisme. » En effet, l’impossibilité de comprendre l’hypnose en restant dans un cadre strictement anatomo-physiologique (Le Breton, 1995, Rey, 1993) et son histoire pour le moins singulière semble être la principale cause de son éviction du système médical.
Pour les patients comme pour les médecins, « hypnose » est synonyme de magie, de foire ou de mysticisme. Il ne s’agit cependant que d’une représentation, c’est-à-dire « d’une façon de maîtriser physiquement ou intellectuellement le monde, d’identifier et de résoudre les problèmes qu’il pose » (Jodelet, 2014, p. 45)
Sociologue au CHU de Poitiers, travaillant aux côtés d’un neurochirurgien, Philippe Rigoard, et de deux hypnothérapeutes et algologues, Chantal Wood et Gaëlle Martiné, cette présentation aura pour but de mettre en exergue les représentations sociales qu’ont les patients et les soignants de l’hypnose, mais aussi leurs évolutions à mesure de l’avancée dans le parcours initiatique qui mène à l’hypnose.
Nous souhaitons ainsi tenter de mettre des mots là où il y a un manque de sens.
Objectifs
• Comprendre ce que sont les représentations sociales et leurs mécanismes
• Mettre en exergue les représentations sociales associées à l’hypnose.
• Tenter de dépasser ces représentations pour faciliter l’acceptation de l’hypnose par les patients et les médecins.
Liste des Mots-clés :
Bloc chirurgical, Chirurgie, Douleur neuropathique, Douleur chronique, Hypnose conversationnelle, Langage hypnotique