Hannah revient en septembre 2015 pour une algodystrophie invalidante sur tableau dépressif majeur. Sentiment d'inutilité, absence de patience avec les enfants (elle en a trois à présent), préfèrerait disparaitre que de continuer ainsi. Les ressources familiales sont inexistantes, voire mortifères, rupture depuis son dépôt de plainte à 18 ans contre son frère aîné pour abus sexuels dans l'enfance. Sa mère viendra toutefois la voir le jour de la naissance de J.... et lui dire définitivement adieu.
La douleur initiale apparait peu après la naissance de J. (mai 2013), il s'agit d'une tendinite du pied droit au niveau de la maléole, aucun analgésique ne fonctionnant elle est opérée début 2015, s'en suivent six semaines d'immobilisation et, une douleur persistante avec "pied de bois" au réveil et élancements le soir.
Nous emploierons la métaphore : Pinocchio, pantin de bois devenu petit garçon mais dont les pieds ici restent de bois et lui appliqueront la technique du "gant magique".
Séance suivante, il n'y a plus eu de douleur pendant huit jours, mais là, ça revient. Nous reprenons la "chaussette magique", surtout pour qu'Hannah se l'approprie, puis parlons de l'utilité de la douleur : ne plus travailler, rester avec les enfants, mais manque d'argent, au fur et à mesure, la douleur faiblit.
Séance suivante, plus de douleur mais des fourmis dans le pied que je l'invite à chasser de la main comme elle le ferait de véritables insectes, courbatures aussi puisque marche, se balade avec le chien qu'elle est allée chercher à deux heures de route il y a deux jours. Repartons donc des promenades faites avec le chien pour l'emmener en forêt... découverte d'un château, présence de ses deux filles. Hannah pleure, se sent bie, plus de douleur. Revient bientôt, peut-être pour ... ne rien faire.