Pendant une année (juin 2016 à mai 2017), nous avons pratiqué des séances d’hypnose dans nos deux services de réanimation
: réanimation polyvalente de 10 lits en CHG et réanimation médicale de 20 lits en CHU. Pour chaque séance, nous avons recueilli l’indication, la technique utilisée, le recours éventuel à une sédation ou analgésie pharmacologiques, les difficultés et le bénéfice éventuels observés par le thérapeute, puis après 24 heures de délai l’impression du patient.
Une des indications est spécifique à la réanimation : le sevrage ventilatoire. Il comprend des phases de changement de mode ventilatoire puis de débranchement de la sonde d’intubation s’accompagnant d’une augmentation du travail respiratoire. Ces étapes du sevrage entraînent souvent une polypnée multifactorielle : accroissement des besoins en oxygène, mais aussi stress lié à la perte du support mécanique. Au-delà d’une certaine fréquence respiratoire le patient doit être rebranché ou revenir au mode respiratoire initial.
Nous avons observé un bénéfice de l’hypnose sur la stabilité ou la diminution de la fréquence respiratoire. Le pacing permet au patient d’améliorer sa cinétique ventilatoire. Le principal obstacle en hypnose formelle chez le patient intubé réside dans l’impossibilité de converser, et donc de recueillir un thème. Des techniques alternatives ont donc été utilisées.
Cette étude n’apporte pas la preuve statistiquement significative d’un bénéfice de l’hypnose sur le succès du sevrage ventilatoire, mais le contrôle de la fréquence ventilatoire et la sécurité ressentis par les patients nous encouragent à poursuivre cette pratique sur des effectifs plus larges.
Objectifs
• Prévenir et traiter les inconforts en réanimation par l’hypnose
• Évaluer l’effet de l’hypnose sur la polypnée au cours du sevrage ventilatoire
• Proposer des techniques d’hypnose adaptées au patient intubé
Liste des Mots-clés :
Alliance thérapeutique, Confort, Respiration, Sécurité, Autonomie