En revisitant les rapports juridiques et culturels entre le monde médical et le massage, nous tenterons d'évaluer ce que l'on peut souhaiter et attendre d'une régulation de l'hypnose, cette question étant récurrente à chaque colloque
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Massage et hypnose sont deux pratiques universelles et intemporelles, développées sous des dénominations et des techniques multiples, selon différentes finalités du récréatif au médical. Induisant une intimité entre le praticien et le patient, elles subissent les mêmes dérives avec des commerces douteux, des praticiens auto-proclamés et dangereux, et les attentes excessives d'un public souvent naïf.
En France, vouloir réserver le massage aux praticiens diplômés a été une erreur pour le monde médical, la pratique du toucher étant cruciale dans le soin. Ce fut également un projet contre-culturel car le massage de bien-être est implanté dans toute société, y compris sous des dénominations abusives. Après les années de protectionnisme vindicatif des kinésithérapeutes, la pratique du massage est totalement dérégulée depuis la loi de 2016.
A la lueur de cette expérience, que peut-on envisager de surveiller, de limiter, d'interdire pour l'hypnose ? L'hypnose n'étant pas une spécialité en soi mais plutôt une technique, faut-il limiter son usage selon le champ de compétence du praticien, y compris dans les professions médicales ? Cette invention universelle étant inévitablement utilisée à des fins de spectacle, publicité, propagande, voire de police, faudra-t-il ignorer, commenter, ou alerter sur des usages toxiques, et qui le ferait ?
C'est à cela que nous devons nous préparer : rien ne peut être interdit, car ce sont avant tout les attentes du public qui génèrent le développement de certaines pratiques. Mais il faudra aider les individus à évaluer et se protéger des implications nocives : éduquer la perception culturelle de l'hypnose serait un rôle majeur du monde médical.
Mots clés:
éthique, massage, hypnose, déontologie, pratique professionnelle