La couvade, rituel thérapeutique avec danses de possession, s’adresse à des patients présentant une pathologie psychiatrique. Nous mettrons en évidence les éléments hypnotiques et symboliques utilisés par les tradipraticiens dans cette thérapie, et, à travers deux exemples tirés de notre pratique clinique, nous montrerons les points de convergence avec l’hypnose telle que nous la pratiquons.
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Lorsqu’un patient présente des symptômes rattachés à une pathologie mentale, on dit qu’il est « chevauché » par un ou des esprits qu’il convient d’identifier et ensuite de « discipliner » par la reconnaissance de leurs manifestations et l’apprentissage de l’air, de la chanson et de la danse de chaque esprit, afin d’empêcher ces esprits (folleys) de se manifester de façon intempestive ce qui produit des symptômes.
Cette thérapie est un adorcisme, il s’agit d’une nouvelle naissance pour le patient, elle intègre le patient dans sa vie et sa communauté : la maladie exclut, le rituel inclut.
La prise en charge est réalisée par une équipe thérapeutique composée de plusieurs thérapeutes ( zima), de musiciens et d’un groupe de femmes initiées.
Le film, réalisé en février 2017 à Bello Tounga (nord-Bénin), montre des extraits de ce rituel qui dure 7 à 10 jours pendant lesquels se succèdent de jour comme de nuit des transes de patientes et de femmes initiées.
Nous montrerons le contexte, l’équipe thérapeutique, les différents éléments hypnotiques et symboliques, les processus thérapeutiques (régression, maternage, externalisation) de cette thérapie ainsi que le contexte religieux et mettrons en évidence les différences et les convergences avec notre pratique occidentale de l’hypnose.
Jean Rouch, ethnologue grand spécialiste de la civilisation songhay, a filmé et décrit dans ses nombreux films et ouvrages, la société songhay mais sans développer l’aspect thérapeutique de cette couvade.
Mots clés:
Hypnose, danses de possession, adorcisme, folleys, zima, Songhay, pays Dendi