Utiliser la phénoménologie, c’est-à-dire non pas ce qui apparait mais ce qui se montre (Edmund Husserl, Sur l’intersubjectivité, Paris, PUF, 2001), pour décrire ce que la retenue n’est pas, ni hésitation, ni reniement, ni laisser-aller, ni rétention… afin de décrire ce qu’elle est : un meilleur engagement auprès d’autrui ; et illustrer cela à l’aide d’exemples de la vie quotidienne et surtout de la pratique de l’hypnose à visée thérapeutique.
Contenu:
La retenue, au sens de se retenir soi-même ou de retenir quelque chose, présente beaucoup d’avantages au regard d’un élan, d’une avancée, d’une progression sans retenue. La retenue représente une expérience humaine à laquelle l’homme est naturellement encouragé, mais, de même qu’il est possible de passer outre ce phénomène au risque de maladresses voire de violences, de même il est possible de décider de se retenir, de retenir, pour penser et agir de façon plus adaptée, plus ajustée. Proche de l’origine, de l’essentiel, au sens de l’essence de l’homme, la retenue est vécue quotidiennement dans notre intimité à de multiples occasions et notamment, pour ne pas dire particulièrement, lors de la pratique de l’hypnose. Sous l’ombre portée de notre idéal soignant associé à la technique qui permet d’accompagner une personne en hypnose, nous souhaitons montrer pourquoi un peu d’attention à soi-même permet d’être mieux avec autrui, de favoriser le changement souhaité, de mieux le prendre en charge ; et ainsi faire l’éloge de la retenue.
Mots clés:
Retenue, engagement, position du thérapeute, phénoménologie