Baroque vient du portugais barroco, mot utilisé en joaillerie pour désigner une perle ayant une forme irrégulière. Il désigne également un rocher irrégulier, une grosse pierre. On le retrouve dans le dictionnaire de l’Académie Française avec la même signification à la fin du XVIIe siècle. Un siècle plus tard, dans ce même ouvrage, c’est son sens figuré qui est mis en premier avec toujours ces notions d’irrégularité, d’inégalité et de bizarrerie.
Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que ce mot fut utilisé par les critiques d’art pour définir cette période, avec une connotation nettement péjorative.
Le baroque débute en Italie à la fin du XVIe siècle, succédant au maniérisme. Il se propage en Europe jusqu’à la fin du XVIIIe siècle et s’achève par la période dite rococo. Dégénérescence du baroque ou forme artistique originale ? Nous laissons cette discussion aux spécialistes. Le baroque va toucher tous les domaines de l’art : peinture, architecture, sculpture naturellement, mais aussi la littérature, la philosophie et également la musique avec la naissance de l’opéra et le passage de la musique des lieux sacrés aux scènes profanes, l’utilisation des voix de castrats dont l’engouement sera inimaginable. Tous les grands compositeurs de cette période écriront pour eux : Monteverdi, Porpora, Vivaldi en Italie ; Lully, Rameau en France ; Haendel en Angleterre.
Le baroque se caractérise par l’exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exubérance, l’art de la mise en scène et de l’illusion.
Si nous replaçons le baroque dans son contexte historique et religieux, il est intéressant à remarquer qu’il succède à la Réforme et qu’il en est probablement une des réactions. Calvin et Luther ont prêché pour le retour aux sources de l’Eglise, le besoin d’une plus grande rigueur, d’une austérité, le retour à la pauvreté, à une plus grande religiosité. Le mouvement réformé a eu une très large audience et a amené l’Eglise catholique à évoluer ; le Concile de Trente, qui s’est tenu de 1545 à 1563, a essayé d’apporter des réponses à ce qu’elle considérait comme une hérésie. Il faut accueillir les fidèles dans des lieux majestueux, les instruire aussi par l’imagerie religieuse qui pourra traduire des émotions tant par la sculpture que par la peinture.
On a utilisé pour désigner l’art baroque les expressions « d’art jésuite » et d’art de la contre-Réforme. N’oublions pas que ce fut en France une période de guerre civile et d’atrocités (les guerres de religion, Louis XIV réprimant très durement les camisards).
Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que ce mot fut utilisé par les critiques d’art pour définir cette période, avec une connotation nettement péjorative.
Le baroque débute en Italie à la fin du XVIe siècle, succédant au maniérisme. Il se propage en Europe jusqu’à la fin du XVIIIe siècle et s’achève par la période dite rococo. Dégénérescence du baroque ou forme artistique originale ? Nous laissons cette discussion aux spécialistes. Le baroque va toucher tous les domaines de l’art : peinture, architecture, sculpture naturellement, mais aussi la littérature, la philosophie et également la musique avec la naissance de l’opéra et le passage de la musique des lieux sacrés aux scènes profanes, l’utilisation des voix de castrats dont l’engouement sera inimaginable. Tous les grands compositeurs de cette période écriront pour eux : Monteverdi, Porpora, Vivaldi en Italie ; Lully, Rameau en France ; Haendel en Angleterre.
Le baroque se caractérise par l’exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exubérance, l’art de la mise en scène et de l’illusion.
Si nous replaçons le baroque dans son contexte historique et religieux, il est intéressant à remarquer qu’il succède à la Réforme et qu’il en est probablement une des réactions. Calvin et Luther ont prêché pour le retour aux sources de l’Eglise, le besoin d’une plus grande rigueur, d’une austérité, le retour à la pauvreté, à une plus grande religiosité. Le mouvement réformé a eu une très large audience et a amené l’Eglise catholique à évoluer ; le Concile de Trente, qui s’est tenu de 1545 à 1563, a essayé d’apporter des réponses à ce qu’elle considérait comme une hérésie. Il faut accueillir les fidèles dans des lieux majestueux, les instruire aussi par l’imagerie religieuse qui pourra traduire des émotions tant par la sculpture que par la peinture.
On a utilisé pour désigner l’art baroque les expressions « d’art jésuite » et d’art de la contre-Réforme. N’oublions pas que ce fut en France une période de guerre civile et d’atrocités (les guerres de religion, Louis XIV réprimant très durement les camisards).
L’ère baroque prend naissance en Italie vers 1600. D’abord à Naples puis à Rome, où trois noms dominent : Pietro da Cortona, peintre, Francesco Borromini, architecte, et surtout Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin, artiste complet, sculpteur de formation mais aussi architecte et peintre. C’est à ces deux derniers artistes que l’on doit la plupart des monuments baroques civils et religieux de cette ville. Puis c’est Gênes, avec le travail du Français Pierre Puget, pour atteindre enfin le Piémont. Le mouvement baroque va se propager en Europe suivant un croissant flirtant avec la côte méditerranéenne. C’est à Marseille que l’on retrouve encore Pierre Puget. L’hospice de la Vieille Charité, qu’il réalisa dans le quartier du Panier, est un des plus beaux monuments emblématiques de cette période avec sa vaste cour rectangulaire bordée sur trois côtés de galeries dont les colonnes se superposent sur trois étages, et sa chapelle toute rose, au toit ovoïde qui s’y dresse en son centre. A l’intérieur, aucun artifice ni simulacre, la pierre rose et la lumière remplissant tout l’espace. Ce monument vient d’être restauré, il accueille maintenant des expositions.
Notre croissant se prolonge en Suisse (région de Saint-Gall), en Allemagne du sud (Bade-Wurtemberg et région du lac de Constance), avec son foisonnement d’abbayes et d’églises : Ottobeuren, Birnau, Salem, Zwiefalten, en Bavière, en Souabe-Franconie avec Wurtzbourg et les peintures de Tiepolo à la Résidence, Bayreuth, le château de Pommersfelden, le lieu de pèlerinage de Vierzehnheiligen. Il gagne l’Autriche avec les abbayes de Melk et de Saint-Florian, la ville de Vienne (le Graben ou colonne de la Peste, l’église Saint-Charles Borromée). Il atteint et se termine vers 1750 en Tchécoslovaquie, haut lieu du baroque avec deux grands sculpteurs : Matyas Braun et Jan Brokof. La ville de Prague était (est toujours, je l’espère) un musée à ciel ouvert (pont Charles et quartier de la Mala-Strana).
Cent cinquante ans pour la mise en place de l’architecture et de la sculpture baroque dans ces régions d’Europe. Nous pouvons superposer cette carte de géographie avec l’histoire de la religion catholique. C’est là que la Réforme a pris un grand essor, conduisant à cette forme d’art en réaction. Curieusement, la France n’a pas été une grande terre d’accueil pour le baroque. On peut l’expliquer en grande partie par l’opposition du roi Louis XIV qui n’appréciait pas ce type d’architecture. Le Bernin, pressenti pour réaliser la façade orientale du palais du Louvre, fut très mal accueilli lors de son séjour en France, la statue équestre du roi Louis XIV qu’il sculpta ne fut jamais installée.
La peinture baroque connut une expansion plus forte en Europe : Pierre Paul Rubens en Flandre, les peintres français Pierre Mignard, Simon Vouet, Nicolas Poussin et La Tour, Murillo et Vélasquez en Espagne.
Dans la deuxième partie de ce travail, nous tenterons d’illustrer les différentes caractéristiques du baroque par des exemples découverts lors de nos voyages. En premier, nous évoquerons un personnage emblématique retrouvé aussi bien dans l’art sacré que profane : le putto.
« Ce mot italien intraduisible désigne un jeune garçon, un préadolescent, quelquefois un bambin, qui tient des cupidons païens ses joues dodues, ses fesses potelées, et des anges chrétiens ses mines pâmées. » « Ces putti sourient, cabriolent et virevoltent sur les retables, dans des débauches de stucs et de marbres. » Un exemple : le putto sculpté par Feuchtmayer appelé Honigschlecker, le Tâte-Miel. La statue date de 1750, se trouve dans l’église de Birnau, au bord du lac de Constance. Elle se situe sur un petit socle en marbre à gauche de l’autel. La jambe droite repose sur le socle, la gauche cherche un appui sur le montant du retable. Il est délicieusement potelé et tient une ruche sous son bras. De cette ruche s’échappent une multitude d’abeilles qui pendent en grappe à l’entrée. Il suce un des doigts de l’autre main, on peut imaginer qu’il l’a trempé au préalable dans le miel et qu’il le goûte. C’est frais, charmant, sensuel, très théâtral. Les anges ou angelots peuvent se retrouver suspendus aux corniches des plafonds, les jambes pendantes dans le vide, ou accrochés aux chaires des églises.
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Notre croissant se prolonge en Suisse (région de Saint-Gall), en Allemagne du sud (Bade-Wurtemberg et région du lac de Constance), avec son foisonnement d’abbayes et d’églises : Ottobeuren, Birnau, Salem, Zwiefalten, en Bavière, en Souabe-Franconie avec Wurtzbourg et les peintures de Tiepolo à la Résidence, Bayreuth, le château de Pommersfelden, le lieu de pèlerinage de Vierzehnheiligen. Il gagne l’Autriche avec les abbayes de Melk et de Saint-Florian, la ville de Vienne (le Graben ou colonne de la Peste, l’église Saint-Charles Borromée). Il atteint et se termine vers 1750 en Tchécoslovaquie, haut lieu du baroque avec deux grands sculpteurs : Matyas Braun et Jan Brokof. La ville de Prague était (est toujours, je l’espère) un musée à ciel ouvert (pont Charles et quartier de la Mala-Strana).
Cent cinquante ans pour la mise en place de l’architecture et de la sculpture baroque dans ces régions d’Europe. Nous pouvons superposer cette carte de géographie avec l’histoire de la religion catholique. C’est là que la Réforme a pris un grand essor, conduisant à cette forme d’art en réaction. Curieusement, la France n’a pas été une grande terre d’accueil pour le baroque. On peut l’expliquer en grande partie par l’opposition du roi Louis XIV qui n’appréciait pas ce type d’architecture. Le Bernin, pressenti pour réaliser la façade orientale du palais du Louvre, fut très mal accueilli lors de son séjour en France, la statue équestre du roi Louis XIV qu’il sculpta ne fut jamais installée.
La peinture baroque connut une expansion plus forte en Europe : Pierre Paul Rubens en Flandre, les peintres français Pierre Mignard, Simon Vouet, Nicolas Poussin et La Tour, Murillo et Vélasquez en Espagne.
Dans la deuxième partie de ce travail, nous tenterons d’illustrer les différentes caractéristiques du baroque par des exemples découverts lors de nos voyages. En premier, nous évoquerons un personnage emblématique retrouvé aussi bien dans l’art sacré que profane : le putto.
« Ce mot italien intraduisible désigne un jeune garçon, un préadolescent, quelquefois un bambin, qui tient des cupidons païens ses joues dodues, ses fesses potelées, et des anges chrétiens ses mines pâmées. » « Ces putti sourient, cabriolent et virevoltent sur les retables, dans des débauches de stucs et de marbres. » Un exemple : le putto sculpté par Feuchtmayer appelé Honigschlecker, le Tâte-Miel. La statue date de 1750, se trouve dans l’église de Birnau, au bord du lac de Constance. Elle se situe sur un petit socle en marbre à gauche de l’autel. La jambe droite repose sur le socle, la gauche cherche un appui sur le montant du retable. Il est délicieusement potelé et tient une ruche sous son bras. De cette ruche s’échappent une multitude d’abeilles qui pendent en grappe à l’entrée. Il suce un des doigts de l’autre main, on peut imaginer qu’il l’a trempé au préalable dans le miel et qu’il le goûte. C’est frais, charmant, sensuel, très théâtral. Les anges ou angelots peuvent se retrouver suspendus aux corniches des plafonds, les jambes pendantes dans le vide, ou accrochés aux chaires des églises.
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