Sexualité féminine: le point G existe t-il? Le mystère du point G

Les mystères du point G: Mythes et réalités



Aujourd’hui, bien qu'abreuvées d’informations, souvent contradictoires, nos patientes s’interrogent toujours sur leur sexualité et leur accessibilité au plaisir. Elles s’inquiètent aussi sur l’existence du fameux point G ! Ce texte présente le grand mérite de recadrer de façon rigoureuse les a priori et les idées reçues et de proposer une facette de l’orgasme féminin décodée par la science.

Introduction

L’orgasme au féminin ne semble pas nous avoir encore livré tous ses secrets, et le débat instauré depuis les années 1980 autour du point G est l’un de ceux, jamais tranchés, qui en compliquent un peu plus la compréhension. Au-delà des idées reçues, des prises de position médiatiques, et des préjugés sociaux, où en sommes-nous aujourd’hui de nos acquis et de nos connaissances validées en matière d’orgasme féminin ?



Le point G et la nouvelle controverse sur la sexualité féminine

Il semble bien qu’il ait déjà été identifié, et utilisé, depuis des temps immémoriaux, car on le retrouve dans les textes tantriques sous le nom de « Kanda », et dans la tradition taoïste où il est connu comme « la perle noire » de l’érotisme. En Occident, sa paternité en est attribuée à un gynécologue berlinois réfugié à New York au moment de la dernière guerre mondiale, Ernst Gräfenberg. Dans un article de 1950 [22], il décrit une zone située à la partie antérieure du vagin, proche de l’urètre, et qui semble être déterminante pour l’aboutissement de l’orgasme féminin lors de la pénétration. Il dit avoir constaté une anorgasmie coïtale secondaire chez de nombreuses femmes ayant subi une hystérectomie associée à un délabrement vaginal portant tout particulièrement sur cette zone, et en déduit qu’elle joue un rôle important dans le déclenchement de l’orgasme vaginal.


Un père, une mère et un parrain Mais le point G a aussi une mère, et c’est Beverly Whipple qui, dans les années 1980, sera à l’origine de la diffusion médiatique qu’on lui connaît aujourd’hui. Elle publie en 1982, avec John Perry et Alice Kahn Ladas, un ouvrage grand public, The GSpot and Other Recent Discoveries about Human Sexuality [40], qui donnera le coup d’envoi à un long débat d’idées, toujours vivace de nos jours encore. Si le point G a un père et une mère, il a aussi un parrain, et c’est Addiego qui le baptisera ainsi en 1981, en hommage à Gräfenberg [1], et peut-être aussi à Reinier de Graaf, anatomiste et médecin néerlandais, qui au XVIIe siècle déjà avait décrit la présence d’un « tissu glandulaire autour de l’urètre qui libère un liquide glaireux et rend la femme plus désirable par son odeur âcre et salée »[14].



A la recherche d’un point à géométrie variable C’est probablement l’importance des aspects idéologiques qui s’y attachent qui ont retardé la validation de nos connaissances sur le point G, car si son histoire nous est aujourd’hui familière, sa géographie nous paraît encore assez incertaine, et il est difficile de le localiser avec précision, devant l’extrême divergence des conclusions des études anatomiques dont nous disposons aujourd’hui. Si toutes ces études s’accordent sur sa proximité avec l’urètre, la localisation du point G nous échappe encore largement.


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Rédigé le 05/04/2010 modifié le 27/12/2023
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Coach spécialisée en Sexologie, Praticienne en Hypnose Thérapeutique, EMDR IMO à Paris,… En savoir plus sur cet auteur


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