L’insensé de l’anorexie, la mal nommée. Pr Gérard Ostermann dans le Hors-Série Revue Hypnose et Thérapies Brèves 17

« Autorisez-vous une chose, vous pourrez décider de vous en passer ; refusez-la vous, elle deviendra irrésistible. » Giorgio NARDONE.



« L’enfermement dans l’anorexie a la même puissance que l’enfermement dans une drogue », constate l’auteur. Qui à la lumière de son expérience en appelle à l’hypnose, outil privilégié pour retisser une sécurité intérieure et « parler » au corps des patients.


« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement / Et les mots pour le dire arrivent aisément », affirmait l’illustre Nicolas Boileau. Or ce qui est mal nommé ne peut pas précisément se penser ! De plus, ce qui est mal pensé risque de produire toutes sortes de contre-attitudes négatives soignantes. Nous avons besoin de comprendre pour agir. Et nous avons besoin de comprendre pour ne pas nous y perdre. Sans doute aussi parce que le mot lui-même est trompeur : étymologiquement, « anorexie » signifie « sans appétit » (l’anorexie, du grec ancien / anorexía, « manque d’appétit »). Or, l’anorexie n’est pas une perte d’appétit. « Au contraire, on a faim tout le temps ! », corrige la célèbre philosophe Michela Marzano (2), qui raconte dans son ouvrage Légère comme un papillon son histoire d’anorexique. Mais l’étymologie ne tient pas lieu d’analyse conceptuelle. Ce n’est pas non plus une absence de volonté : « On ne manque pas de volonté, mais on l’emploie tout entière à ne pas manger parce qu’on se sent coupable d’avaler, alors même que l’on est sans cesse tenté par la nourriture. »

... les patientes ressentent le plaisir de maigrir plutôt que la peur de grossir


Pour faire une anorexie, il faut beaucoup d’appétit, c’est-à-dire avoir des envies fortes de quelque chose de fort, des attentes fortes et en même temps avec cette force, il y a en arrière-plan le doute sur soi. Et donc, il y a le chaud de l’appétit, le froid du doute, et il y a l’orage entre les deux. Au lieu du terme « anorexie », qui prête à confusion, il aurait mieux valu peut-être parler de restriction nutritionnelle volontaire, mais force est de reconnaître que le vocable « anorexie » est consacré par l’usage.

Un changement de paradigme dans les critères du diagnostic ?

Les critères internationaux de diagnostic (DSM5) de cette maladie, qui toucherait de 0,9 à 1,5 % des femmes (et de 0,2 à 0,3 % des hommes), selon la Haute Autorité de santé, sont au nombre de trois : « une restriction
alimentaire menant à la perte de poids », « une perception déformée du poids » et « une peur intense de grossir ». Le professeur Philip Gorwood, chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale à Sainte- Anne, interroge la véracité du dernier critère. Ses recherches montrent en effet que les patientes ressentent le plaisir de maigrir plutôt que la peur de grossir. « Nous avons montré que les circuits cérébraux de la récompense sont impliqués chez les personnes anorexiques, qui survalorisent la maigreur et entrent dans le cercle vicieux de la perte de poids, où la perte d’un kilo appelle la perte d’un autre kilo, etc. », complète Philip Gorwood.

« Une anorexique est quelqu’un qui ne sait pas comment vivre, sinon en cessant de manger »

L’anorexie mentale semble toutefois inverser le mécanisme classique du processus addictif car c’est la non-satisfaction du besoin qui est recherchée. On pourrait, à l’instar de Pierre Aimez, parler de « contre- addiction ». L’enfermement dans l’anorexie a la même puissance que l’enfermement dans une drogue : « Une anorexique n’est pas uniquement une jeune fille qui ne mange pas et que l’on peut considérer comme guérie dès qu’elle se remet à manger. C’est quelqu’un qui ne sait pas comment vivre, sinon en cessant de manger. » Cette conduite de maîtrise qu’est la conduite anorexique a un effet antidépresseur et un effet d’autonomisation qui les rassure, qui peut même les rendre euphoriques pendant un certain temps, mais qui a pour effet, et c’est là une des conséquences les plus graves de couper les échanges, de couper les échanges identificatoires, de couper les échanges d’intériorisation et donc de les laisser de plus en plus repliées sur elles-mêmes. L’autonomie n’est plus relationnelle.

Elles sont donc de plus en plus dépendantes et se sentent obligées de renforcer leur fermeture sur elles-mêmes dans cette espèce d’auto-renforcement qui est caractéristique de cette conduite mais aussi de toutes les conduites addictives. Lorsque la découverte de l’effet miraculeux, euphorisant et anesthésiant du jeûne enclenche sa recherche perpétuelle, la personne devient anorexique, c’est-à-dire devient avide de l’entretien perpétuel du jeûne. La toxicomanie s’installe comme douce violence dont personne n’a vu le caractère silencieux et sournois. Transformé insensiblement en esclave, sans volonté propre autre que le maintien de l’anesthésie découverte, l’être voit sa révolte déformée. Celle-ci se métamorphose en prison d’illusion, grimaçante et dérisoire. En vérité l’anorexie n’est pas un choix !

On est à l’opposé du processus normal d’identification qui permet de prendre en soi les qualités que l’on admire chez les autres. En effet, c’est en se nourrissant de ce qui n’est pas soi que l’on développe sa propre individualité. Ici, dans les troubles des conduites alimentaires, on est dans la situation paradoxale où, comme l’a écrit Philippe Jeammet, la jeune fille pourrait dire : « Ce dont j’ai besoin, parce que j’en ai besoin et à la mesure même de ce besoin, c’est ce qui me menace. »

Un paradoxe humain fou : se priver jusqu’à se détruire pour exister

Paradoxe et scandale pour l’esprit de voir ces personnes souffrant d’anorexie dans leur désir de rien. Elles ont tout pour plaire et font exactement le contraire de ce qu’elles désirent au fond. Marta Aleksandra Balinska évoque ses quinze années d’expérience d’anorexie : « Pour vivre vraiment – et non pas uniquement survivre –, il fallait prendre le risque de mourir » (3). Paradoxe car dans leur désir de rien, dans leur désir de non- désir, c’est comme s’il leur fallait se détruire pour exister, s’annihiler et compromettre tout avenir pour demeurer fidèle à son passé, refuser autrui pour en souligner l’impérieuse nécessité.

Il est vain d’exhorter une personne anorexique à fournir un effort pour manger, tant que n’ont pas émergé les raisons profondes de sa destructivité. Et s’il est parfois nécessaire de l’hospitaliser à cause de sa faiblesse, le gain de quelques kilos ne résout pas ses difficultés intimes. Les rechutes sont fréquentes, ou bien les symptômes se transforment. Ces jeunes filles, souvent brillantes, adoptent une conduite de restriction alimentaire qui peut les conduire jusqu’à la mort alors que ce n’est en rien une conduite suicidaire mais au contraire un moyen pour elles de se sentir exister. Alors qu’elles restreignent leur alimentation, elles sont habitées par la peur de la boulimie et celles qui sont boulimiques n’ont qu’un rêve, celui de devenir anorexique. Elles sont obsédées par la nourriture et si elles la refusent c’est parce qu’elles craignent de ne pas pouvoir la contrôler.

Derrière cette conduite paradoxale on retrouve le paradoxe qui est au cœur de la spécificité humaine. Pour être soi, il faut accepter de se nourrir des autres mais en même temps pouvoir se sentir différent de ces autres. Plus on a besoin de recevoir des autres ce qui nous manque, plus on peut ressentir ce besoin comme une menace sur notre autonomie. Ce paradoxe propre à l’être humain est un effet de ce qu’il est le seul être vivant qui est conscient d’être conscient de lui-même. Le lien de dépendance ne trouve pas à s’élaborer par des moyens intrapsychiques. Or ce désir pour l’autre peut se transformer en un pouvoir intolérable donné à celui-ci sur soi. Cette conscience réflexive a pour effet de lui faire ressentir les attentes à l’égard d’autrui comme un pouvoir à celui-ci sur lui. C’est ce que traduisent de façon souvent bien peu métaphorique les expressions communes telles que : « il me prend la tête », « tu me saoules », « tu me gaves », où l’on voit l’attente à l’égard d’autrui se transformer en une peur d’envahissement que les troubles du comportement et les passages à l’acte (scarifications) tenteront souvent de conjurer par la fausse maîtrise de la situation qu’ils semblent offrir.

L’élément commun central à ces angoisses, c’est bien la peur de ne plus être soi, de ne plus s’appartenir. Le maître mot est la « perte de contrôle » : la peur d’être ou de devenir fou en est l’expression la plus forte. L’émotion que l’autre suscite en nous peut ainsi être éprouvée comme le cheval de Troie à l’intérieur de nous. La « réaction anorexique » n’est pas en soi une maladie, mais le symptôme devient une maladie lorsqu’il est organisateur d’un mode relationnel, et il faut reconnaître que ce type de trouble du comportement possède un pouvoir organisateur formidable. Si manger est un acte social (« manger c’est parler avec les autres », dit Brillat-Savarin), chez l’anorexique, il y a quelque chose qui ne veut pas parler, la parole est comme amputée. Pour Michela Marzano, l’anorexie est « un cri silencieux : le symptôme d’une parole qui ne parvient pas à s’exprimer autrement ».

L’anorexique exhibe son corps, l’expose, le jette dans la relation. Il existe même des sites Internet qui font la dangereuse et folle promotion de l’anorexie (pro-ana). Et en même temps, par un paradoxe qui n’a pas fini de nous étonner, l’anorexique se désolidarise de son être matériel, en refusant de satisfaire ses besoins les plus élémentaires, ce qui tend vers la négation de la réalité de ce corps-prison. Lorsque les mères sont par exemple contaminées par la peur de grossir et subissent la pression médico-diététique, toute la symphonie de l’oralité en est comme infiltrée. La nourriture dans sa nécessaire quotidienneté, absorbée par chacun d’entre nous, va revêtir soudainement le masque d’une inquiétante étrangeté par l’enchevêtrement organique du corps et de l’aliment, que ce soit sous le sceau du bon usage ou dans le secret déferlement des pulsions – et ce sont des histoires sans faim dans lesquelles la nourriture est soit absente (anorexie), soit trop présente (boulimie) ; histoires qui paraissent aussi sans fin, tant leur évolution sera parfois longue, imprévisible, à rechutes, s’étalant sur plusieurs années.

Ce qui est important avec la question des troubles des conduites alimentaires, c’est qu’il y a infiniment d’angles de vue possibles. En effet, c’est un syndrome : ensemble de signes et de symptômes. Au début, ce n’est pas vraiment une maladie de se priver de manger ou de manger trop, mais ça le devient car le corps est atteint, et pourtant ce qui compte c’est la personne qui vit cela.

Les contraintes du corps social : un corps inscrit dans le « trop »

Dans notre société de l’excès marquée par l’opulence (pays riches, surabondance de l’offre alimentaire), la consommation prévaut dans de nombreux domaines, pour assurer la satisfaction immédiate des besoins et des désirs, exacerbant la tentation boulimique envers toute « nourriture » (qu’elle soit alimentaire, culturelle ou sensorielle), sur fond d’indivi- dualisme croissant, avec appétence pour les activités en solo et un goût affirmé pour la performance individuelle.

Les contraintes du corps social : un corps inscrit dans « l’image »

La société de l’apparence et le développement des sciences et des techniques rendent possible une maîtrise relative de l’image de soi... à travers la chirurgie esthétique, les soins cosmétiques et, plus couramment, la retouche photographique. En contraste avec le règne de la pléthore, l’idéal de beauté cultive aujourd’hui la minceur, le lissage, la souplesse et la mobilité comme signes d’aisance, ce que relayent et amplifient les circuits de la mode et l’Internet : ce qui se voit de soi sert à se situer, à se faire entendre et reconnaître. Corps, look, postures, envies... sont exposés pour se définir.

Les contraintes auto-infligées au corps : le vécu d’un corps en trop

Affamer le corps pour le réduire... une obsession surtout féminine (95 % des cas). La hantise de grossir ou l’impression erronée d’être trop grosse (ventre, bassin, cuisses) signifie-t-elle une représentation intolérable du giron d’allure maternelle ? L’arrêt des règles, nous savons qu’il peut-être dû à la dénutrition. Le circuit neuro-hormonal entre l’hypothalamus, l’hypophyse et les ovaires est perturbé et l’ovulation ne se produit pas. Mais l’arrêt de règles peut aussi s’expliquer du point de vue psychanalytique. Cette aménorrhée serait provoquée par le refus inconscient de l’anorexique d’avoir un corps capable de procréer, d’avoir un corps de mère.

Elle ne veut pas être une mère comme sa mère, ni avoir un corps de mère. La préoccupation tyrannique de l’apparence impose la restriction et le tri alimentaires (« la chasse au gras »), le comptage calorique... et la maîtrise du poids par tous les moyens d’élimination possibles (hyperactivité, vomissements provoqués, laxatifs, etc.). Le filtrage des « entrées » et le contrôle des « sorties » vont souvent de pair avec la détestation des apports d’apparence « organique ». Succomber parfois à l’appel du manque produit une crise de boulimie, suivie de tous les moyens d’élimination pour contrôler le poids.

Les contraintes psychologiques : s’incarner en « pur esprit »

Vouloir continuer à « épouser » les vues parentales se manifeste à travers l’illusion d’un retour au corps infantile niant l’œdipe pubertaire, et le repli sur une idéalisation de l’enfance en famille, avec le surinvestissement boulimique des apprentissages sur le mode opératoire (convenir aux parents, fuir les tensions affectives). L’assèchement du corps sexué ainsi débarrassé des tensions de la vie sexuelle et émotionnelle (aménorrhée, peau sèche, larmes), et la volonté de contrôler par l’intellect le corps et l’affectivité, ainsi que tout « apport » réel ou figuré susceptible d’amener des modifications prédominent, avec cependant le déchirement intérieur d’espérer rester dans le giron familial, tout en refusant ses formes d’expression nourricières avec déni et ambivalence.

Si les femmes sont prises dans des occupations futiles de poids à restreindre, elles s’épuisent et sont donc moins combatives

On met au fond en perspective le dégoût du « commerce des chairs » et le rejet de la sexualité. René Girard (4) s’inscrit en faux contre les interprétations courantes, psychanalytiques ou autres, qui situent la source du problème dans l’inconscient de l’individu en invoquant, par exemple, « le refus de la sexualité normale ». René Girard et ses émules font de l’anorexie véritablement une « maladie de la rivalité et donc du désir ». Jean-Michel Oughourlian (5) propose de façon intéressante que l’anorexique serait en rivalité avec elle- même, ou encore qu’elle « entretienne des rapports avec le terrorisme, se prenant elle-même en otage pour plier tout le monde à sa volonté ».

Anorexie contre besoin vital dans une société de consommation ?

Révolte tournée en mascarade aujourd’hui par la mode des tailles 34 pour les femmes. Bienheureux sexe redevenu faible : enfin, nous voilà rassurés, plus de féminisme le vent en poupe. Ce massacre de l’image du corps en forme atteint depuis cette année, en masse, pour la première fois les jeunes garçons de 16 ans. Il semble en effet que nous voyions la fin (espérons-la temporaire) des luttes pour une féminité reconnue dans sa différence d’avec la masculinité, différente et en égalité de droits à respecter ainsi qu’en égalité de possibilités d’expression et de responsabilités – là vient le registre d’une société française qui n’est absolument pas égalitaire dans les décisions de l’action politique. Si les femmes sont prises dans des occupations futiles de poids à restreindre pour être belles, elles s’épuisent et sont donc moins combatives. Il n’y a pas de poursuite des luttes pour sortir des inégalités liées au sexe, en particulier dans le monde du travail. Par exemple, une profession qui se féminise perd le respect qui lui est dû : voir le corps professoral, voir le corps médical (on dit bien le corps... et s’il devient féminin, il est en danger d’être affaibli). Mais si pendant l’adolescence on annihile le respect du corps des femmes (cf. les publicités aux arrêts des bus), c’est pire.

La restriction alimentaire fait veiller le corps et la psyché comme des guetteurs...

Emprise, violence et contre-violence dans l’anorexie : à un vécu d’emprise répond une emprise sur le corps (6)

L’étrangeté du dehors et celle du dedans ont partie liée. L’ennemi paraît tapi dans l’assiette pour cette personne qui ne sait pas dire non autrement que par une conduite de refus. A un vécu d’emprise subie avant la maladie d’anorexie répond une emprise sur le corps pendant la maladie : quelqu’un qui fait une anorexie n’a jamais vraiment habité son corps.

L’anorexie violente le corps : violence de la maladie de dénutrition et toxicomanie anorexique

L’anorexie viole le corps en tant que domicile du vivant et de l’animé. L’âme, la psyché sont placées sous contrainte violente d’un corps abusé par l’anorexie qui en épuise les forces. La première porte d’entrée dans l’anorexie, c’est le non-respect des règles du fonctionnement somatique de base : la personne commence par enfreindre les règles de la chronobiologie,


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Pr GÉRARD OSTERMANN

Professeur de thérapeutique, médecine interne, psychothérapeute. Administrateur de la Société française d’alcoologie, responsable du diplôme d’université de Pathologie de l’oralité, Bordeaux 2.

Commander le Hors-Série de Revue Hypnose & Thérapies Brèves sur les TCA

Hors série n°17 “Les troubles des conduites alimentaires“
Comprendre et mieux soigner

Organisé par Bruno Dubos, psychiatre, spécialiste du traitement des troubles des conduites alimentaires, avec la complicité de Julien Betbèze, rédacteur en chef de la revue Hypnose & thérapies brèves, ce hors-série de 212 pages réunit les interventions de onze thérapeutes qui décrivent leur manière de travailler. Chaque article s’appuie sur une expérience clinique et vise à transmettre des pistes pour aider les patients à se libérer des histoires dominantes dans lesquelles ils sont enfermés.

Sophie Cohen nous donne un bon exemple de stratégie pour aborder une crise de boulimie. Elle décrit une séance de « transe debout » dans laquelle elle va réintégrer les modifications de perception ayant émergé dans le dialogue thérapeutique.

Eric Bardot nous présente la situation d’une jeune femme consultant pour une surcharge pondérale. La description de l’entretien, très détaillée, nous fait comprendre l’apport novateur de la TLMR (Thérapie du Lien et des Mondes Relationnels) à l’utilisation de l’hypnose en thérapie.

Gérard Ostermann pose avec acuité le lien entre anorexie et addiction, et souligne l’intérêt de la thérapie narrative pour rencontrer l’autre.

Elisa Valteroni, collaboratrice de Giorgio Nardone, nous explique clairement comment utiliser un diagnostic opératoire avant de débloquer les processus perception-réaction dysfonctionnels. Elle insiste sur l’importance de la phase de consolidation et aborde la question du suivi.

Dominique Bligny met l’accent sur le sevrage du self-control et souligne les lacunes des recommandations de l’HAS pour cette prise en charge très spécifique. Elle nous donne des conseils pratiques très utiles en thérapie.

Cyprien Boulch nous rappelle l’intérêt, dans l’anorexie mentale, d’associer la prise en charge nutritionniste et psychiatrique avec la kinésithérapie.

Stéphanie Delacour aborde le thème de la sexualité avec deux patientes présentant une obésité. Elle souligne l’importance du mouvement dans la relation et du retour des émotions, avant de se focaliser sur la perte de poids.

Dominique Cassuto relie l’alimentation intuitive et l’hypnose dans la prise en charge de la surcharge pondérale.

Anne-Cécile Odeau nous donne un exemple de prise en charge familiale en thérapie systémique et l’intérêt d’une intervention précoce avant la chronicisation des symptômes.

Julien Betbèze présente l’évolution de l’anorexie hystérique vers l’anorexie addictive, à partir du processus d’autonomie relationnelle, en lien avec la représentation de la féminité de Freud à nos jours.
Il développe le type de questions à poser en début de thérapie pour faire émerger l’autonomie, dans une relation perçue comme maltraitante.

Bruno Dubos souligne pour les thérapeutes, l’importance de travailler les ressentis sensoriels dans un lieu sécure. Il dévoile l’importance des intentions relationnelles dans le processus d’autonomisation et décrit la mise en place d’un espace de sécurité partagée pour remettre le corps en mouvement.

Crédit Photo Jean-Baptiste Valiente Moro

Rédigé le 22/03/2023 modifié le 22/03/2023
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Médecin Addictologue. Responsable de la plateforme ACCH.Formé par Jean-Marc Benhaiem et François… En savoir plus sur cet auteur


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