L’art de passer de «hypnose et douleur» à «hypnose et bien être» selon Sophie Cohen

Revenir régulièrement à Rennes, est pour moi une évidence, afin de venir écouter, comprendre d'autres approches.
Aujourd'hui, une approche importante de la douleur par Sophie Cohen (Paris).



Je reviens d’un séminaire proposé par l’institut Emergences sur la gestion de la douleur animé par Sophie Cohen qui est psychologue en libéral et qui intervient dans un centre de gestion de la douleur à Paris (Chatillon).

Son expérience et son vécu ont été un inestimable enrichissement pour chaque praticien travaillant sur la gestion de la douleur. Ce qui m’amène à évoquer ce sujet qui m’est cher dans ma pratique.

Tout d’abord, je vous invite à resituer un des champs d’application capital de l’hypnose ericksonienne: la gestion de la douleur.

En effet, aujourd’hui l’hypnose prend de plus en plus de place au sein de l’hôpital grâce à son action sur la douleur. Pour commencer, je vais décortiquer le mot douleur comme on décortiquerait une noisette de sa coquille.

La douleur au sens de l’IASP (International Association for the Study of Pain) consiste en « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans des termes évoquant une telle lésion.»

En effet, des études récentes prennent de plus en plus en considération l’interaction entre les deux composantes de la douleur : la sensation et l’émotion.

Sous le regard de l’hypnose, cette interaction est importante pour permettre de comprendre comment, sur un plan psychologique, peut se trouver modifiée l’expérience de la douleur selon ces deux aspects, et pouvoir, précisément construire « la fin » de la douleur lorsque cela est envisageable.

L’analgésie engendrée par l’hypnose s’expliquerait par l’action de la relaxation hypnotique et l’absorption mentale, ce qui entrainerait des modifications dans le débit sanguin cérébral au niveau du tronc cérébral, du thalamus, du gyrus cingulaire antérieur, ainsi que du cortex préfrontal droit, du cortex pariétal postérieur droit et des cortex occipitaux.

A présent, plus simplement, Sophie Cohen nous amène à aborder l’hypnose non sous l’angle de « l’hypnose et douleur » mais sous l’angle de « l’hypnose et bien être ». Un changement d’angle de vue qui ouvre une nouvelle perspective de soin du thérapeute envers son patient et ce dernier également se déplace pour avoir une nouvelle vision de…sa sensation. Effectivement, nous ne parlons plus de douleur…

Il s’agit alors, grâce à l’utilisation de l’hypnose, d’amener le patient à sortir de sa vision unidimensionnelle vis-à-vis de sa sensation et aussi de sa vie pour lui donner une nouvelle posture face à la vie. Sophie Cohen à travers des citations de philosophes comme André Comte-Sponville et François Jullien met en avant les contours de l’approche de la gestion de la douleur avec l’hypnose.

Lorsqu’une personne expérimente la présence d’une sensation dans le corps celle-ci devient de plus en plus présente dans son esprit ce qui la conduit le plus souvent à une anticipation et ainsi c’est un système circulaire qui tourne en boucle. Travailler sur la focalisation d’une pensée afin d’en découdre les effets sur la sensation. Effectivement, Sophie Cohen énonce que « quand nous considérons que ce ressenti est très important, gênant, voire handicapant…nous fonctionnons comme si rien n’existait plus en dehors de cela ». L’hypnose peut amener à se réintroduire dans le moment présent dans le but quitter la focalisation…

Pour conclure, la philosophie est une manière de voir, d’interpréter le monde, les choses de la vie qui guide le comportement et Sophie Cohen a su nous transmettre une réelle philosophie de l’hypnose thérapeutique dans le cadre de la gestion de la douleur.

Par Laurence ADJADJ
Cabinet d'Hypnose à Marseille
57, rue Paradis
Marseille 13006
06 15 21 12 59



Rédigé le 20/01/2014 modifié le 20/01/2014
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