Une demande
« J’ai pas envie, il n’a pas envie, il me dit que je n’ai pas assez envie de
lui ».
La parole est hésitante, peu audible. Lorsqu’ils viennent en couple, ils se sont regardés pour savoir qui allait parler le premier. Enfin ils ont répondu à la parole du sexologue qui a commencé l’entretien de ce premier rendez vous en leur disant :
« Veuillez me dire ce qui vous amène ici, et je vous dirai qui je suis, ce que je peux faire pour vous et dans quelles conditions ».
Ils n’ont rien demandé, ils ont fait un simple constat « pas envie ». Peuvent-ils en dire plus, Peuvent-ils le formuler autrement ?
Ils étaient inquiets avant de rentrer dans le bureau, d’ailleurs ils ont hésité depuis des mois, voir des années à faire cette démarche.
« On a beau parler beaucoup de sexualité dans les journaux, à la télé, c’est pas facile de parler de ces choses là à un inconnu… ».
Un symptôme
Quels symptômes peuvent être dégagés de ce constat : « J’ai pas envie » ? La notion de désir étant complexe, le sexologue pour qu’il n’y ait pas de confusion avec des troubles de l’excitation, va s’attacher à repérer s’il y a un manque d’élan, d’attirance vers l’autre.
Est ce qu’il s’agit d’un trouble du désir amoureux, c’est à dire d’un manque d’élan à connotation sentimentale, émotionnelle, liée à des besoins de chaleur, d’intimité, d’affection, de sécurité affective?
Beaucoup de consultants répondent qu’ils sont amoureux, mais qu’ils n’ont pas envie de faire l’amour, ils évoquent alors un trouble du désir sexuel, qu’ils expriment souvent sous la forme « Je n’y pense jamais », « je ne prends jamais l’initiative ».
Encore faudra- t-il clarifier si il s’agit d’un manque de désir coïtal lié à la pénétration mais que l’envie de contacts corporels de caresses subsistent.
Le désir sexuel existe mais il s’épuise car « lorsque nous faisons l’amour, je ne sens rien, j’ai pas beaucoup de plaisir, j’ai peur d’avoir mal » Nous évoquons alors des troubles de l’excitation sexuelle. Subsiste encore beaucoup dans la tête des femmes le spectre de la frigidité !
Après avoir repéré quels symptômes apparaissent sous cette formule « j’ai pas envie » : troubles, absences, de désir amoureux, de désirs sexuels, d’excitations, il faut se poser la question si ces troubles ont toujours existé, s’ils n’existent qu’avec son partenaire habituel, ou si un autre homme ou une autre femme pourrait être désiré. Vient alors cette question importante et souvent surprenante pour le consultant : est ce que vous même vous avez envie de vous ? Est ce que vous ressentez une excitation en vous, l’envie de vous donner plaisir, même si il n’y a pas de partenaire ?
Ces questionnements permettront au consultant de formuler sa demande, de préciser ses symptômes, au sexologue clinicien de préconiser soit un suivi individuel, soit un suivi de couple, et enfin, de se mettre d’accord sur un projet thérapeutique qui sera sexothérapique puisqu’il visera bien à soulager le consultant sans pour autant faire l’économie de situer celui ci dans une problématique globale de la personne, l’incitant en s’engager à donner du sens à son « j’ai pas envie »...
Pour lire la suite...
« J’ai pas envie, il n’a pas envie, il me dit que je n’ai pas assez envie de
lui ».
La parole est hésitante, peu audible. Lorsqu’ils viennent en couple, ils se sont regardés pour savoir qui allait parler le premier. Enfin ils ont répondu à la parole du sexologue qui a commencé l’entretien de ce premier rendez vous en leur disant :
« Veuillez me dire ce qui vous amène ici, et je vous dirai qui je suis, ce que je peux faire pour vous et dans quelles conditions ».
Ils n’ont rien demandé, ils ont fait un simple constat « pas envie ». Peuvent-ils en dire plus, Peuvent-ils le formuler autrement ?
Ils étaient inquiets avant de rentrer dans le bureau, d’ailleurs ils ont hésité depuis des mois, voir des années à faire cette démarche.
« On a beau parler beaucoup de sexualité dans les journaux, à la télé, c’est pas facile de parler de ces choses là à un inconnu… ».
Un symptôme
Quels symptômes peuvent être dégagés de ce constat : « J’ai pas envie » ? La notion de désir étant complexe, le sexologue pour qu’il n’y ait pas de confusion avec des troubles de l’excitation, va s’attacher à repérer s’il y a un manque d’élan, d’attirance vers l’autre.
Est ce qu’il s’agit d’un trouble du désir amoureux, c’est à dire d’un manque d’élan à connotation sentimentale, émotionnelle, liée à des besoins de chaleur, d’intimité, d’affection, de sécurité affective?
Beaucoup de consultants répondent qu’ils sont amoureux, mais qu’ils n’ont pas envie de faire l’amour, ils évoquent alors un trouble du désir sexuel, qu’ils expriment souvent sous la forme « Je n’y pense jamais », « je ne prends jamais l’initiative ».
Encore faudra- t-il clarifier si il s’agit d’un manque de désir coïtal lié à la pénétration mais que l’envie de contacts corporels de caresses subsistent.
Le désir sexuel existe mais il s’épuise car « lorsque nous faisons l’amour, je ne sens rien, j’ai pas beaucoup de plaisir, j’ai peur d’avoir mal » Nous évoquons alors des troubles de l’excitation sexuelle. Subsiste encore beaucoup dans la tête des femmes le spectre de la frigidité !
Après avoir repéré quels symptômes apparaissent sous cette formule « j’ai pas envie » : troubles, absences, de désir amoureux, de désirs sexuels, d’excitations, il faut se poser la question si ces troubles ont toujours existé, s’ils n’existent qu’avec son partenaire habituel, ou si un autre homme ou une autre femme pourrait être désiré. Vient alors cette question importante et souvent surprenante pour le consultant : est ce que vous même vous avez envie de vous ? Est ce que vous ressentez une excitation en vous, l’envie de vous donner plaisir, même si il n’y a pas de partenaire ?
Ces questionnements permettront au consultant de formuler sa demande, de préciser ses symptômes, au sexologue clinicien de préconiser soit un suivi individuel, soit un suivi de couple, et enfin, de se mettre d’accord sur un projet thérapeutique qui sera sexothérapique puisqu’il visera bien à soulager le consultant sans pour autant faire l’économie de situer celui ci dans une problématique globale de la personne, l’incitant en s’engager à donner du sens à son « j’ai pas envie »...
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