« « L’hypnose est un art thérapeutique, et comme dans toute démarche artistique, il faut de la créativité » »
Bonjour Bruno ! Peux-tu nous parler de ton parcours personnel ?
Bruno Dubos : Je me suis formé à l’hypnose en 1990, durant mon internat de spécialité en psychiatrie. J’ai rapidement exercé en cabinet libéral, car il me semblait difficile de travailler dans un cadre institutionnel. La pratique de l’hypnose thérapeutique nécessitant de la souplesse dans les modalités d’intervention auprès des patients, il me semblait impossible de composer avec les contraintes de l’institution psychiatrique. Pour me former, à l’époque, il n’y avait que deux formateurs qui dispensaient cet enseignement : Jacques-Antoine Malarewicz et Jean Godin. Ils avaient animé ensemble la formation pendant quelques années. Suite à un « désaccord », ils proposèrent deux enseignements séparés. Jacques-Antoine proposait une vision « stratégique » associée à l’utilisation de l’hypnose. Cette vision me faisait écho. Nous étions seulement une douzaine de participants. J’ai eu la chance de profiter d’une formation quasi individuelle. A l’époque, il a fallu batailler dur pour pouvoir suivre cet enseignement, l’hypnose n’avait pas bonne réputation auprès des agrégés de psychiatrie. Je me rappelle d’ailleurs une anecdote qui me fait sourire aujourd’hui. Mon chef de service, psychanalyste freudien convaincu, a été ravi lorsque je lui ai annoncé mon projet de me former à la psychothérapie : « Monsieur Dubos, tous les internes devraient suivre votre exemple et se former le plus tôt possible. » Il s’est raidi lorsque je lui ai annoncé que j’allais me former à l’hypnose ericksonienne : « Cela n’est pas possible, vous ne pouvez pas vous former à des techniques de manipulation mentale... » Je suis passé à deux doigts d’un refus de validation de mon cursus d’internat. Néanmoins, et je l’en remercie, devant mon insistance il m’autorisera à faire mes voyages à Paris, j’étais définitivement perdu pour la psychanalyse. Dès mon installation en libéral, j’ai immédiatement travaillé avec l’aide de la vidéo. Ma caméra a tout de suite été un remarquable cothérapeute.
Le hasard a fait que quelques autres psychiatres et psychologues rennais, dans les mêmes années, se sont aussi formés à cet art thérapeutique. Nous avons commencé à mettre en place un système inédit à l’époque, celui des « intervisions », nous partagions nos expériences en nous « auto-supervisant ». Pendant plus de dix ans, nous nous sommes vus une fois par mois, pour visionner des vidéos de patients, et travailler sur des thèmes que nous décidions à l’avance. Tous ces amis et collègues ont grandement contribué à m’apprendre mon métier. Je leur en serai toujours reconnaissant. Mes patients ont participé bien sûr à mon apprentissage de l’hypnose.
Quelle a été ta première rencontre avec l’hypnose ?
Par hasard.
Je suis arrivé à l’hôpital psychiatrique comme interne sans aucune vocation de psychiatre. Assez rapidement, je me suis rendu compte que mes quatre années de formation allaient être longues et difficiles. L’utilisation massive des psychotropes dans la prise en charge des patients et la rigidité du cadre institutionnel ne me correspondaient pas. Je ne comprenais rien aux approches psychanalytiques bien que, très honnêtement, j’ai essayé... sans succès. La bibliothécaire connaissant mon manque de motivation, et qui devait être compatissante, m’a proposé deux livres : le premier était un petit livre de Paul Watzlawick, « Une logique de la communication », et le second celui de Jay Haley, « Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson ». Ce fut pour moi ce jour-là une révélation. Je suis petit à petit rentré dans l’univers de Palo Alto, de Milton Erickson, et par extension aux thérapies familiales de l’école de Rome et de Milan.
Quelles sont les rencontres qui t’ont marqué, inspiré ?
Les rencontres littéraires bien sûr et les rencontres humaines, qui restent à mon sens la base de la transmission du savoir, un peu comme le petit scarabée dans la série « Kung-Fu » ou Maître Yoda de « La guerre des étoiles ». (Nous avons les références que nous méritons...)
J’en citerai trois : mon maître Jacques-Antoine Malarewicz, qui m’a formé, qui a contribué à développer une « vision globale » de l’individu, qui m’a initié à la stratégie avec une grande pédagogie. Ernest Rossi qui m’a définitivement convaincu de la puissance de l’observation. Enfin mes amis et collègues de notre groupe d’intervision.
Le Docteur Bruno DUBOS est Psychiatre à Rennes. Il exerce en libéral depuis plus de vingt ans. Formé à l’hypnose ericksonienne, aux thérapies brèves, aux thérapies systémiques, il est formateur et superviseur pour divers instituts. Bruno Dubos est l’auteur de plusieurs articles et communications. Il est l’auteur d’un livre sur les troubles des conduites alimentaires
Bonjour Bruno ! Peux-tu nous parler de ton parcours personnel ?
Bruno Dubos : Je me suis formé à l’hypnose en 1990, durant mon internat de spécialité en psychiatrie. J’ai rapidement exercé en cabinet libéral, car il me semblait difficile de travailler dans un cadre institutionnel. La pratique de l’hypnose thérapeutique nécessitant de la souplesse dans les modalités d’intervention auprès des patients, il me semblait impossible de composer avec les contraintes de l’institution psychiatrique. Pour me former, à l’époque, il n’y avait que deux formateurs qui dispensaient cet enseignement : Jacques-Antoine Malarewicz et Jean Godin. Ils avaient animé ensemble la formation pendant quelques années. Suite à un « désaccord », ils proposèrent deux enseignements séparés. Jacques-Antoine proposait une vision « stratégique » associée à l’utilisation de l’hypnose. Cette vision me faisait écho. Nous étions seulement une douzaine de participants. J’ai eu la chance de profiter d’une formation quasi individuelle. A l’époque, il a fallu batailler dur pour pouvoir suivre cet enseignement, l’hypnose n’avait pas bonne réputation auprès des agrégés de psychiatrie. Je me rappelle d’ailleurs une anecdote qui me fait sourire aujourd’hui. Mon chef de service, psychanalyste freudien convaincu, a été ravi lorsque je lui ai annoncé mon projet de me former à la psychothérapie : « Monsieur Dubos, tous les internes devraient suivre votre exemple et se former le plus tôt possible. » Il s’est raidi lorsque je lui ai annoncé que j’allais me former à l’hypnose ericksonienne : « Cela n’est pas possible, vous ne pouvez pas vous former à des techniques de manipulation mentale... » Je suis passé à deux doigts d’un refus de validation de mon cursus d’internat. Néanmoins, et je l’en remercie, devant mon insistance il m’autorisera à faire mes voyages à Paris, j’étais définitivement perdu pour la psychanalyse. Dès mon installation en libéral, j’ai immédiatement travaillé avec l’aide de la vidéo. Ma caméra a tout de suite été un remarquable cothérapeute.
Le hasard a fait que quelques autres psychiatres et psychologues rennais, dans les mêmes années, se sont aussi formés à cet art thérapeutique. Nous avons commencé à mettre en place un système inédit à l’époque, celui des « intervisions », nous partagions nos expériences en nous « auto-supervisant ». Pendant plus de dix ans, nous nous sommes vus une fois par mois, pour visionner des vidéos de patients, et travailler sur des thèmes que nous décidions à l’avance. Tous ces amis et collègues ont grandement contribué à m’apprendre mon métier. Je leur en serai toujours reconnaissant. Mes patients ont participé bien sûr à mon apprentissage de l’hypnose.
Quelle a été ta première rencontre avec l’hypnose ?
Par hasard.
Je suis arrivé à l’hôpital psychiatrique comme interne sans aucune vocation de psychiatre. Assez rapidement, je me suis rendu compte que mes quatre années de formation allaient être longues et difficiles. L’utilisation massive des psychotropes dans la prise en charge des patients et la rigidité du cadre institutionnel ne me correspondaient pas. Je ne comprenais rien aux approches psychanalytiques bien que, très honnêtement, j’ai essayé... sans succès. La bibliothécaire connaissant mon manque de motivation, et qui devait être compatissante, m’a proposé deux livres : le premier était un petit livre de Paul Watzlawick, « Une logique de la communication », et le second celui de Jay Haley, « Un thérapeute hors du commun : Milton H. Erickson ». Ce fut pour moi ce jour-là une révélation. Je suis petit à petit rentré dans l’univers de Palo Alto, de Milton Erickson, et par extension aux thérapies familiales de l’école de Rome et de Milan.
Quelles sont les rencontres qui t’ont marqué, inspiré ?
Les rencontres littéraires bien sûr et les rencontres humaines, qui restent à mon sens la base de la transmission du savoir, un peu comme le petit scarabée dans la série « Kung-Fu » ou Maître Yoda de « La guerre des étoiles ». (Nous avons les références que nous méritons...)
J’en citerai trois : mon maître Jacques-Antoine Malarewicz, qui m’a formé, qui a contribué à développer une « vision globale » de l’individu, qui m’a initié à la stratégie avec une grande pédagogie. Ernest Rossi qui m’a définitivement convaincu de la puissance de l’observation. Enfin mes amis et collègues de notre groupe d’intervision.
Le Docteur Bruno DUBOS est Psychiatre à Rennes. Il exerce en libéral depuis plus de vingt ans. Formé à l’hypnose ericksonienne, aux thérapies brèves, aux thérapies systémiques, il est formateur et superviseur pour divers instituts. Bruno Dubos est l’auteur de plusieurs articles et communications. Il est l’auteur d’un livre sur les troubles des conduites alimentaires
Editorial « En mouvement ». Sophie Cohen
Chères lectrices et chers lecteurs, c’est avec grand plaisir que j’ouvre le numéro 42 de notre revue « Hypnose et Thérapies Brèves ». Je profite de cet espace pour saluer le travail effectué par mes prédécesseurs et remercier Daniel Renson qui me confie la direction de la Revue.
Chères lectrices et chers lecteurs, c’est avec grand plaisir que j’ouvre le numéro 42 de notre revue « Hypnose et Thérapies Brèves ». Je profite de cet espace pour saluer le travail effectué par mes prédécesseurs et remercier Daniel Renson qui me confie la direction de la Revue.
Traiter l'insomnie. Dr Daniel Quin
Script complet d'une séance d'hypnose. L’insomnie concerne un adulte sur cinq et atteint plus sévèrement 10 % de la population de la plupart des pays étudiés. Elle est plus fréquente chez la femme et augmente avec l’âge. Le recours aux soins des insomniaques est relativement faible puisque plus d’un insomniaque sur deux n’a jamais discuté de son problème avec son médecin.
Script complet d'une séance d'hypnose. L’insomnie concerne un adulte sur cinq et atteint plus sévèrement 10 % de la population de la plupart des pays étudiés. Elle est plus fréquente chez la femme et augmente avec l’âge. Le recours aux soins des insomniaques est relativement faible puisque plus d’un insomniaque sur deux n’a jamais discuté de son problème avec son médecin.
Constellation ericksonienne au Mexique. Cecilia Fabre
Traitement de l'anorexie chez une fille de 12 ans. Cecilia Fabre, au travers de la résolution d’un cas d’anorexie, nous montre comment elle intègre les techniques inspirées des constellations familiales développées par Bert Hellinger à la psychothérapie ericksonienne. Elle se base sur ce que Teresa Robles nomme la psychothérapie ericksonienne reposant sur la Sagesse universelle.
Traitement de l'anorexie chez une fille de 12 ans. Cecilia Fabre, au travers de la résolution d’un cas d’anorexie, nous montre comment elle intègre les techniques inspirées des constellations familiales développées par Bert Hellinger à la psychothérapie ericksonienne. Elle se base sur ce que Teresa Robles nomme la psychothérapie ericksonienne reposant sur la Sagesse universelle.
Les soins infirmiers. Nathalie Jammot
C’est avec beaucoup de plaisir que je coordonne ce premier dossier thématique consacré à la pratique de l’hypnose en soins infirmiers, sujet choisi par Sophie Cohen. Je tiens d’ailleurs à la remercier ici pour son accueil chaleureux dans cette revue tout comme pour son aide dans l’élaboration de ce travail mené conjointement.
C’est avec beaucoup de plaisir que je coordonne ce premier dossier thématique consacré à la pratique de l’hypnose en soins infirmiers, sujet choisi par Sophie Cohen. Je tiens d’ailleurs à la remercier ici pour son accueil chaleureux dans cette revue tout comme pour son aide dans l’élaboration de ce travail mené conjointement.
La recherche en douleur chronique. Martine Quintard
Martine Quintard nous invite à poser un autre regard sur le syndrome algodystrophique avec un traitement qui intègre l’hypnose. Elle met en avant la place des émotions. Un projet de recherche innovant et porteur... Depuis 2007, nous avons développé au CHU de Toulouse la pratique de l’hypnose pour la prise en charge du syndrome douloureux régional complexe, plus connu sous son ancienne dénomination d’algodystrophie.
Martine Quintard nous invite à poser un autre regard sur le syndrome algodystrophique avec un traitement qui intègre l’hypnose. Elle met en avant la place des émotions. Un projet de recherche innovant et porteur... Depuis 2007, nous avons développé au CHU de Toulouse la pratique de l’hypnose pour la prise en charge du syndrome douloureux régional complexe, plus connu sous son ancienne dénomination d’algodystrophie.
La vie vivante jusqu'au bout. Ute Hohloch
Etre soignant en soins palliatifs, c’est être en permanence à l’école du Respect et de l’Humilité, du Non-Jugement et de la Non-Interprétation. C’est apprendre et comprendre les notions de « total pain ». Cicely Saunders a la première décrit le caractère multidimensionnel de la douleur du mourant. Cette « souffrance totale » en fin de vie est à la fois physique, psychologique, sociale et spirituelle.
Etre soignant en soins palliatifs, c’est être en permanence à l’école du Respect et de l’Humilité, du Non-Jugement et de la Non-Interprétation. C’est apprendre et comprendre les notions de « total pain ». Cicely Saunders a la première décrit le caractère multidimensionnel de la douleur du mourant. Cette « souffrance totale » en fin de vie est à la fois physique, psychologique, sociale et spirituelle.
Soins de support, la pratique d’un infirmier en cancérologie. Rémi Etienne
L’annonce d’un cancer provoque chez la personne un important bouleversement existentiel. La pratique de Rémi en qualité d’infirmier lui permet d’accompagner les changements les plus accessibles aux patients. Les récents progrès en matière diagnostique et thérapeutique contribuent à améliorer le pronostic des malades. A ce jour, chaque projet de soins proposé au patient est personnalisé et dépendant de nombreux paramètres, tels que : le type histologique de la tumeur, sa localisation, sa vitesse d’évolution, son extension à d’autres organes, la présence de comorbidités associées…
L’annonce d’un cancer provoque chez la personne un important bouleversement existentiel. La pratique de Rémi en qualité d’infirmier lui permet d’accompagner les changements les plus accessibles aux patients. Les récents progrès en matière diagnostique et thérapeutique contribuent à améliorer le pronostic des malades. A ce jour, chaque projet de soins proposé au patient est personnalisé et dépendant de nombreux paramètres, tels que : le type histologique de la tumeur, sa localisation, sa vitesse d’évolution, son extension à d’autres organes, la présence de comorbidités associées…
De la bienveillance au "prendre soin": Erickson encore et toujours. Janine Carpentier
La réflexion autour de sa posture professionnelle a amené Janine à développer un « savoir-être » infirmier. Elle nous transmet ici tout le respect et l’humanité avec lesquels elle accompagne les patients en gériatrie. Infirmière expérimentée et déjà en fin de carrière, j’exerce en gériatrie depuis vingt-cinq ans. Après un DU de psycho-gérontologie, je me suis sensibilisée au toucher relationnel puis j’ai poursuivi par une formation en hypnose ericksonienne et thérapies brèves à Brive-la-Gaillarde au sein de l’association ACTIIF.
La réflexion autour de sa posture professionnelle a amené Janine à développer un « savoir-être » infirmier. Elle nous transmet ici tout le respect et l’humanité avec lesquels elle accompagne les patients en gériatrie. Infirmière expérimentée et déjà en fin de carrière, j’exerce en gériatrie depuis vingt-cinq ans. Après un DU de psycho-gérontologie, je me suis sensibilisée au toucher relationnel puis j’ai poursuivi par une formation en hypnose ericksonienne et thérapies brèves à Brive-la-Gaillarde au sein de l’association ACTIIF.
Une laverie communautaire. Nathalie de Marville
Raconter des histoires, se poser dans un bois sur une couverture, découvrir de nouvelles possibilités... Ou comment ma pratique professionnelle s’est transformée. A l’image d’une laverie communautaire avec l’extension des programmes adaptés à chaque type de linge : froissé, décoloré, déchiré... Il arrive un moment dans sa carrière où le travail devient une routine. Le savoir est installé et c’est un peu comme si l’on n’avançait plus. Vient alors un désir, une envie de cultiver un nouveau jardin, ensemencer de nouvelles graines, pour les faire naître et redonner du sens à une vie professionnelle.
Raconter des histoires, se poser dans un bois sur une couverture, découvrir de nouvelles possibilités... Ou comment ma pratique professionnelle s’est transformée. A l’image d’une laverie communautaire avec l’extension des programmes adaptés à chaque type de linge : froissé, décoloré, déchiré... Il arrive un moment dans sa carrière où le travail devient une routine. Le savoir est installé et c’est un peu comme si l’on n’avançait plus. Vient alors un désir, une envie de cultiver un nouveau jardin, ensemencer de nouvelles graines, pour les faire naître et redonner du sens à une vie professionnelle.
L'Hypnose: confort patient-thérapeute. Audrey Weidmann
La pratique de l’hypnose dans les soins infirmiers à domicile est un complément très apprécié par les patients – qui se retrouvent sous hypnose conversationnelle sans le savoir ou en séance formelle – autant que par le soignant qui y voit aussi, je vous l’avoue, ses avantages.
Elle nous permet de faire des pansements sans aucune difficulté, de faire une injection sans créer un inconfort nuisible pour celles à venir, d’enlever des fils à un enfant sans passer sa matinée à trouver un moyen de le calmer, donc de façon générale de gagner un temps précieux. Mais elle nous sert également dans un contexte bien plus particulier, celui du patient chronique qui vit seul avec ses angoisses.
La pratique de l’hypnose dans les soins infirmiers à domicile est un complément très apprécié par les patients – qui se retrouvent sous hypnose conversationnelle sans le savoir ou en séance formelle – autant que par le soignant qui y voit aussi, je vous l’avoue, ses avantages.
Elle nous permet de faire des pansements sans aucune difficulté, de faire une injection sans créer un inconfort nuisible pour celles à venir, d’enlever des fils à un enfant sans passer sa matinée à trouver un moyen de le calmer, donc de façon générale de gagner un temps précieux. Mais elle nous sert également dans un contexte bien plus particulier, celui du patient chronique qui vit seul avec ses angoisses.
Une écoute attentive et du sourire. Nathalie Saliou
L’hypnose a changé mon regard sur ma vie, ma famille et mon entourage. L’art d’utiliser l’imaginaire créatif du patient est extraordinaire, riche en émotions et avec des résultats rapides : cicatrisation, confort, sérénité…Infirmière à domicile depuis vingt-six ans, j’ai toujours été sensibilisée à la relation soignant-soigné.
L’hypnose a changé mon regard sur ma vie, ma famille et mon entourage. L’art d’utiliser l’imaginaire créatif du patient est extraordinaire, riche en émotions et avec des résultats rapides : cicatrisation, confort, sérénité…Infirmière à domicile depuis vingt-six ans, j’ai toujours été sensibilisée à la relation soignant-soigné.
Hypnose en anesthésie : une aventure extraordinaire. Sylvie Girardot-Despiau
En tant qu’infirmière anesthésiste, je travaille au sein d’une équipe d’hypno-anesthésie en chirurgie à Lyon. Voici un témoignage du vécu d’un accompagnement en hypno-anesthésie pédiatrique au bloc. Pour découvrir mon travail, je vous emmène vivre l’expérience de Roman. Au fur et à mesure de l’intervention, vous trouverez les explications de la mise en place du processus hypnotique. Voici son aventure.
En tant qu’infirmière anesthésiste, je travaille au sein d’une équipe d’hypno-anesthésie en chirurgie à Lyon. Voici un témoignage du vécu d’un accompagnement en hypno-anesthésie pédiatrique au bloc. Pour découvrir mon travail, je vous emmène vivre l’expérience de Roman. Au fur et à mesure de l’intervention, vous trouverez les explications de la mise en place du processus hypnotique. Voici son aventure.
« Docteur, j’ai un problème… » Dr Stefano Colombo
Il ne manquait plus que ça ! Les patients ont vraiment du culot. Vous dites : « toupet » ?
Oh ! ne commencez pas à me poser des problèmes ! Le mot « culot » ne vous convient pas ? Remplacez-le par toupet, témérité, impertinence, hardiesse. Le mot a beau changer, la substance reste la même. Nous médecins, nous avons déjà assez de problèmes : horaires sans fin, vie de famille virtuelle, urgences jour et nuit, responsabilités sans frontières, pressions des pharmaceutiques, des politiciens, des assurances.
Il ne manquait plus que ça ! Les patients ont vraiment du culot. Vous dites : « toupet » ?
Oh ! ne commencez pas à me poser des problèmes ! Le mot « culot » ne vous convient pas ? Remplacez-le par toupet, témérité, impertinence, hardiesse. Le mot a beau changer, la substance reste la même. Nous médecins, nous avons déjà assez de problèmes : horaires sans fin, vie de famille virtuelle, urgences jour et nuit, responsabilités sans frontières, pressions des pharmaceutiques, des politiciens, des assurances.
La technique Alexander. Dina Roberts
Rencontre avec Matthieu Gaudeau et la technique Alexander. Dina : Qu’est-ce que la technique Alexander ? Matthieu : Elle appartient au champ des techniques d’éducation somatique et s’appuie sur un travail de l’équilibre postural. Elle considère l’être humain dans sa globalité, affirmant que l’ensemble corps-pensée-émotion constitue un tout indissociable, en perpétuelle interaction. Elle propose de faire l’expérience de la cohérence d’un geste équilibré et coordonné, condition nécessaire au relâchement des tensions et à l’apprentissage d’un équilibre général.
Rencontre avec Matthieu Gaudeau et la technique Alexander. Dina : Qu’est-ce que la technique Alexander ? Matthieu : Elle appartient au champ des techniques d’éducation somatique et s’appuie sur un travail de l’équilibre postural. Elle considère l’être humain dans sa globalité, affirmant que l’ensemble corps-pensée-émotion constitue un tout indissociable, en perpétuelle interaction. Elle propose de faire l’expérience de la cohérence d’un geste équilibré et coordonné, condition nécessaire au relâchement des tensions et à l’apprentissage d’un équilibre général.
Les cartes postales de mon enfance volent dans le ciel. Sophie Cohen
Les cartes postales de mon enfance volent dans le ciel. Je ne les vois pas... Je les entends.
Les entendez-vous ? Attirée par le son... ma main veut tenir... tout mon être se tourne avec curiosité... Ma peau écoute, mon cœur cherche... Mes oreilles s’ouvrent... D’où vient le son... Le son des cartes postales de mon enfance. Je suis là et mes petites mains tiennent cette merveille... Une carte avec un petit caneton... Jaune, duveteux, avec un bec rosé... Il semble me regarder.
Les cartes postales de mon enfance volent dans le ciel. Je ne les vois pas... Je les entends.
Les entendez-vous ? Attirée par le son... ma main veut tenir... tout mon être se tourne avec curiosité... Ma peau écoute, mon cœur cherche... Mes oreilles s’ouvrent... D’où vient le son... Le son des cartes postales de mon enfance. Je suis là et mes petites mains tiennent cette merveille... Une carte avec un petit caneton... Jaune, duveteux, avec un bec rosé... Il semble me regarder.
Pas de côté hors temps et à travers le temps. Christine Guilloux
Tenus en haleine, depuis le numéro de mai, pour visiter l’un des ouvrages de Nuccio Ordine, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux de la Renaissance et de l’œuvre du philosophe Giordano Bruno : « L’utilité de l’inutile : Un manifeste ». Parcours du combattant pour accéder à ce petit ouvrage, d’abord indisponible chez le libraire, parallèlement subtilisé par un lecteur rapiat à la bibliothèque municipale. Il se fait désirer, ce manifeste.
Tenus en haleine, depuis le numéro de mai, pour visiter l’un des ouvrages de Nuccio Ordine, l’un des meilleurs spécialistes mondiaux de la Renaissance et de l’œuvre du philosophe Giordano Bruno : « L’utilité de l’inutile : Un manifeste ». Parcours du combattant pour accéder à ce petit ouvrage, d’abord indisponible chez le libraire, parallèlement subtilisé par un lecteur rapiat à la bibliothèque municipale. Il se fait désirer, ce manifeste.
8e Colloque de l’AFEHM à Paris : « Hypnose et phobies ». Dr Grégory Tosti
Le samedi 21 mai 2016 s’est tenu à Paris le 8e Congrès de l’AFEHM, ayant pour thème cette année « Hypnose et phobies ». Tout au long de cette journée, le Dr Jean-Marc Benhaiem et son équipe ont mis en évidence que l’on retrouve dans le traitement de la phobie par l’hypnose l’essence même de ce qui constitue la thérapie par l’hypnose, à savoir la fin de la mise à distance du patient avec sa peur, la réintégration de tous les éléments de sa vie pour, à nouveau, appartenir à un tout, se fondre à nouveau dans cette « circulation universelle » que décrit si bien Hegel.
Le samedi 21 mai 2016 s’est tenu à Paris le 8e Congrès de l’AFEHM, ayant pour thème cette année « Hypnose et phobies ». Tout au long de cette journée, le Dr Jean-Marc Benhaiem et son équipe ont mis en évidence que l’on retrouve dans le traitement de la phobie par l’hypnose l’essence même de ce qui constitue la thérapie par l’hypnose, à savoir la fin de la mise à distance du patient avec sa peur, la réintégration de tous les éléments de sa vie pour, à nouveau, appartenir à un tout, se fondre à nouveau dans cette « circulation universelle » que décrit si bien Hegel.
Interview du Dr Bruno Dubos. Dr Gérard Fitoussi
« L’hypnose est un art thérapeutique, et comme dans toute démarche artistique, il faut de la créativité ». Bonjour Bruno ! Peux-tu nous parler de ton parcours personnel ? Bruno Dubos : Je me suis formé à l’hypnose en 1990, durant mon internat de spécialité en psychiatrie. J’ai rapidement exercé en cabinet libéral, car il me semblait difficile de travailler dans un cadre institutionnel. La pratique de l’hypnose thérapeutique nécessitant de la souplesse dans les modalités d’intervention auprès des patients, il me semblait impossible de composer avec les contraintes de l’institution psychiatrique.
« L’hypnose est un art thérapeutique, et comme dans toute démarche artistique, il faut de la créativité ». Bonjour Bruno ! Peux-tu nous parler de ton parcours personnel ? Bruno Dubos : Je me suis formé à l’hypnose en 1990, durant mon internat de spécialité en psychiatrie. J’ai rapidement exercé en cabinet libéral, car il me semblait difficile de travailler dans un cadre institutionnel. La pratique de l’hypnose thérapeutique nécessitant de la souplesse dans les modalités d’intervention auprès des patients, il me semblait impossible de composer avec les contraintes de l’institution psychiatrique.
Hypnose, Science et Recherche. Dr Adrian Chaboche
Cette rubrique naît de la volonté de nous (in)former en partageant les découvertes et travaux récents ou remarquables. Depuis une quinzaine d’années, l’intérêt scientifique porté à l’hypnose est proportionnel à sa notoriété renouvelée. Il n’est pas sans rappeler le nombre d’hôpitaux et de soignants qui utilisent l’hypnose au quotidien et les demandes sont exponentielles. Mais dès le XVIIIe siècle, et les deux commissions nommées par Louis XVI soldées par l’éviction du magnétisme animal de la scène médicale, hypnose et science n’ont cessé de débattre de leurs liens partagés autant que de leurs divergences.
Cette rubrique naît de la volonté de nous (in)former en partageant les découvertes et travaux récents ou remarquables. Depuis une quinzaine d’années, l’intérêt scientifique porté à l’hypnose est proportionnel à sa notoriété renouvelée. Il n’est pas sans rappeler le nombre d’hôpitaux et de soignants qui utilisent l’hypnose au quotidien et les demandes sont exponentielles. Mais dès le XVIIIe siècle, et les deux commissions nommées par Louis XVI soldées par l’éviction du magnétisme animal de la scène médicale, hypnose et science n’ont cessé de débattre de leurs liens partagés autant que de leurs divergences.
Eloge du Hamac. Dr Patrick Bellet
Hamac. Hamac. Quel son, quel élan ! Si tu l’as lu vite, alors recommence. Plus lentement. Aspire le H et souffle ensuite. Ça y est, il oscille, il se balance. Ecoute le chant du hamac. Une sorte de battement lent et souple. Feutré, rond et grave. Une houle de terre avec les subtils arômes de l’été comme écume. Il a deux boucles, son corps est flexible, élastique, et quand l’été revient, accroché à l’ombre entre deux arbres, il s’étire et se creuse. Avec les tilleuls comme points d’amarrage, en apothéose de la sieste.
Hamac. Hamac. Quel son, quel élan ! Si tu l’as lu vite, alors recommence. Plus lentement. Aspire le H et souffle ensuite. Ça y est, il oscille, il se balance. Ecoute le chant du hamac. Une sorte de battement lent et souple. Feutré, rond et grave. Une houle de terre avec les subtils arômes de l’été comme écume. Il a deux boucles, son corps est flexible, élastique, et quand l’été revient, accroché à l’ombre entre deux arbres, il s’étire et se creuse. Avec les tilleuls comme points d’amarrage, en apothéose de la sieste.