Hypnose et thérapies brèves: Au-delà de la technique… L’intuition ? Dr Patrick Bellet, Formation Hypnose Ericksonienne

L’intuition, voilà un terme qui expose à de multiples considérations.



Sans vouloir être exhaustif, ni entrer dans les différentes acceptions du mot, je souhaiterais davantage utiliser quelques approximations ou synonymes pour décrire ce qui semble relever d’une pratique intuitive. Autrement dit comment une approche de ce type peut se manifester par hasard, par opportunité ou délibérément et peut-être aussi favoriser l’apparition de ces phénomènes d’évidence.

L’intuition est un mode de connaissance qui s’inscrit dans l’immédiateté du temps, dans une sorte d’évidence qui s’exonère de tout raisonnement logique et déductif. Pour expliquer son fonctionnement, certains arguent que ce procédé utilise de façon synthétique des souvenirs logés dans l'inconscient et dont nous n’avons pas évidemment conscience de leur présence latente. Cette explication procède aussi comme une tautologie indémontrable et plausible, mais ne permet pas pour autant de la mettre facilement en œuvre. La référence au passé et à d’anciennes perceptions n’explique pas les processus créatifs liés à des capacités mentales associant des perceptions actuelles dans des domaines différents. Une sorte de raccourci qui s’impose dans un contexte inédit. L’histoire des sciences et de la médecine en particulier est riche de ces découvertes qui semblent surgirent du néant. Un saisissement, une condensation de la pensée qui produit une image, une idée ; un aboutissement qui possède la qualité, pour celui qui l’éprouve, non de la vérité, mais plutôt de la justesse. Un modèle neurologique de la répartition des fonctions du cerveau attribue à l’hémisphère droit les capacités imaginatives et intuitives. Plus que des tentatives explicatives, osons des hypothèses pratiques à l’instar de grands prédécesseurs, avec comme point de départ deux prémisses selon lesquelles élaborer de nouveaux développements sur la base de connaissances existantes, c’est l’imagination et pressentir de nouveaux développements dans un domaine inexploré, c’est l’intuition.


Parmi les grands savants qui bénéficièrent d’intuition citons Kékulé qui découvrit en 1865 la structure cyclique du benzène, molécule à la base de la chimie organique. Kékulé cherchait depuis des années la structure spatiale du benzène quand un jour, épuisé par ses travaux jusque là infructueux, il alla se coucher. Dans son sommeil, Kékulé rêva de serpents dont l’un entre eux décrivait une pirouette dans laquelle il se mordait la queue. Le rêve fut si intense qu’il réveilla le chimiste qui comprit à cet instant comment agencer les atomes de carbone et d’hydrogène entre eux pour expliquer les propriétés chimiques du benzène.

En 1928, Alexander Flemming, médecin biologiste réputé pour son intelligence ainsi que pour sa négligence dans la conduite de ses recherches, s’aperçut par hasard que ses cultures de staphylocoques avaient été contaminées et détruites par une moisissure. Il l’identifia et la nomma pénicilline et surtout comprit la nature du phénomène qui se déroulait devant ses yeux : la potentialité d’un médicament efficace sur tant de fléaux infectieux qui décimaient des millions de personnes.

Crick et Watson qui percèrent à jour la structure de l’ADN furent aidés dans leur travail par le réveil de Crick un lendemain d’excès de boissons alcoolisées sous l’escalier hélicoïdal de sa maison. Cette vision de double hélice contribua à construire le modèle métallique pour expérimenter par cristallographie, la validité de cette hypothèse. Cette découverte fut publiée en 1953.

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Rédigé le 02/04/2010 modifié le 02/04/2010
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