Dépression. Et après ? Par Dr Patrick BELLET pour Revue Hypnose et Thérapies Brèves

Deuil ? Antidépresseurs. Burn out ? Antidépresseurs. Rupture sentimentale ? Antidépresseurs. Chômage ? Antidépresseurs. Surmenage ? Antidépresseurs. Voilà quelques exemples dans lesquels le doute, l’accablement, l’anxiété, la perte des repères, sans parler de la fatigue et autres symptômes inhérents à ces situations, conduisent au diagnostic de dépression.



Autant de circonstances différentes qui sont réduites à un seul diagnostic « commode » (dans son acception de mobilier doté de grands tiroirs !) et à un traitement principalement chimique selon l’équation : déprimé = comprimé.

De quoi la dépression est-elle le nom ? Comme s’il existait une entité clinique immuable et standard. Ce terme est davantage un alias technique, un raccourci intellectuel, qui ne renseigne pas sur la spécificité individuelle des troubles.

Il ne faut pas voir dans ce préambule une opposition thérapeutique, mais plutôt une distinction diagnostique qui met en évidence la singularité hypnotique. Certes, certaines situations cliniques nécessitent un traitement pharmacologique, voire une hospitalisation.

Nous sommes en mesure, malgré tout, d’aborder la dépression comme un défi pour nos sociétés actuelles qui ne se conçoivent que par l’optimisation, le rendement et l’efficacité. Cette maladie de l’époque en épouserait-elle les tics ? Si bien que d’aucuns, à défaut d’être déprimés, préfèrent, malgré leur épuisement, faire une dépression… Si le rapport entre « le faire et l’être » se retrouve dans cette vaste zone aux contours incertains, sommes-nous sûrs également de ce qu’elle contient ?

La désorganisation de nos sociétés de frustrations qui ne sont plus repues que de vide existentiel et où se dissolvent répit et repos, conduit à un effondrement dans l’abîme. Un nouveau déluge.


Rédigé le 31/05/2011 modifié le 31/05/2011
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