Dans cette conférence sur le thème : « Créativité et hypnothérapie intégrative », j’aborderai les points suivants : - Qu’est-ce que la créativité ?
- Comment exercer la psychothérapie d’une manière créative ? Je vous donnerai quelques exemples de la créativité en psychothérapie à partir de l’oeuvre de Milton Erickson. Je vous présenterai également la psychothérapie hypnotique telle que je l’enseigne et telle que je la pratique et qui permet d’obtenir d’excellents résultats.
Or, qu’est-ce que la créativité ?
Carl Rogers définit la créativité de la manière suivante : « le mobile principal de la créativité paraît être la tendance de l’homme à l’accomplissement de soi, à l’utilisation de toutes ses potentialités, que ce soit pour résoudre des problèmes dans la vie ou en thérapie ou pour produire des oeuvres d’art symboliques » . L’importance de la créativité en psychothérapie a été mise en évidence par l’expérience suivante de Michael Yapko, formateur en hypnose éricksonienne.
Michael a mené une enquête sur les échecs en psychothérapie. Il a fait paraître l’annonce suivante dans les journaux locaux en Californie : « Si vous avez déjà suivi une psychothérapie
et si la thérapie vous a fait plus de mal que de bien, veuillez me communiquer votre
expérience ». Il a reçu quelques centaines de témoignages. Il a relevé tous les facteurs communs responsables de ces échecs de la psychothérapie. La cause principale de l’échec de la psychothérapie a été que le thérapeute n’avait qu’une approche thérapeutique. Par exemple, si le thérapeute pratiquait la psychanalyse, il ne faisait que de la psychanalyse. S’il pratiquait la thérapie comportementale et cognitive, il excluait toute autre technique de sa pratique. Pour minimiser les échecs en psychothérapie, le praticien a donc intérêt à être plus souple et plus créatif. Or, il existe plusieurs principes de créativité que vous pouvez appliquer pour développer votre créativité en tant que psychothérapeute. La synthèse ou la combinaison est probablement le principe de créativité le plus utile en psychothérapie. Ainsi, vous pouvez stimuler votre imagination créatrice en vous posant des questions du type : « Qu’est-ce qui se passerait si je mettais ensemble ceci et cela ? Quelle autre chose est-ce que je peux intégrer à ceci ? Quelles idées est-ce que je peux combiner ensemble ? » . Erickson s’est servi de ce principe de synthèse avec plusieurs de ses patients. Un de ses élèves, un jeune médecin, rapporte à Erickson que sa tante de cinquante-deux ans est très dépressive avec des tendances suicidaires. C’est une dame riche, célibataire, qui vit seule dans une grande maison à Milwaukee. Le médecin demande à Erickson de la soigner. Erickson s’engage à aller la voir quand il sera dans la région de Milwaukee. Quelques mois plus tard, quand Erickson se trouve à Milwaukee, il rend visite à cette dame. Il se présente en tant que psychiatre. Il discute avec elle et fait le tour de la maison. Ainsi, tout ce qu’il réussit à obtenir comme informations sur elle se limite à ce qui suit :
1. Elle vit isolée. Elle est dépressive, passive et obéissante.
2. Ses seules sorties se limitent à aller à l’église sans participation active.
3. Sa seule passion est de cultiver des violettes africaines.
Avant de la quitter, Erickson lui donne les conseils suivants, en insistant sur le fait qu’il s’agit bien d’une prescription médicale à suivre à la lettre : « Vous allez faire pousser beaucoup plus de ces violettes africaines. Chaque fois qu’il y aura une fête à l’église, comme un baptême, une communion, un mariage, un décès, vous irez participer à ces cérémonies même si vous n’y êtes pas invitée. Vous offrirez un bouquet de ces belles fleurs à chaque occasion ». Par la suite, la dame est trop occupée à entretenir ses violettes, à participer aux activités à l’église qu’elle n’a pas le temps de se sentir déprimée. Elle se fait remarquer par tous les habitants du village et elle est invitée systématiquement à toutes les réunions religieuses et sociales. A sa mort, dix-huit ans plus tard, tous les habitants du village sont présents à son enterrement. Ils l’ont surnommée « la Reine de la violette africaine de Milwaukee » .
Dans le cas de cette patiente, nous pouvons qualifier le travail d’Erickson d’approche utilisationnelle. En réalité, la créativité d’Erickson a consisté à utiliser en combinant tous les éléments positifs qu’il pouvait repérer chez cette personne déprimée.
En ce qui me concerne, l’hypnose est un état modifié de conscience où le patient se concentre sur la communication privilégiée avec le thérapeute. L’hypnothérapie consiste à utiliser cet état dans le cadre d’une psychothérapie brève. Avec une approche éricksonienne, le praticien peut faire des suggestions indirectes. Il peut accéder aux ressources de la personne et les utiliser. Il peut également utiliser les phénomènes hypnotiques en thérapie. Or, l’hypnothérapie telle que je l’enseigne et telle que je la pratique comprend l’approche éricksonienne, l’hypno-analyse, la thérapie des états du moi, l’hypnomodification du comportement, l’hypnorestructuration cognitive et l’auto-hypnose. Dans une telle approche, nous retrouvons ce principe de la créativité, la combinaison ou la synthèse. Ainsi, l’hypnose peut être utilisée en association avec la psychanalyse, ce qui permet au praticien de pratiquer l’hypno-analyse pour traiter la cause ou l’origine du problème. L’hypnose peut également être associée à la thérapie comportementale et cognitive. Ce sont deux approches complémentaires. Erickson lui-même s’est servi de ces approches thérapeutiques. Erickson a utilisé la technique d’hypno-analyse appelée dessin hypnotique pour aider une jeune étudiante de vingt-quatre ans à sortir de la dépression . Il a également utilisé d’autres techniques d’hypno-analyse comme l’écriture automatique et la régression en âge. Il a aussi intrégé à sa pratique certaines techniques provenant de la thérapie comportementale. Par exemple, un professeur d’astronomie vient le voir en hiver. Il laisse la porte du cabinet d’Erickson ouverte. Il ouvre la fenêtre du cabinet et demande à Erickson de le traiter pour la claustrophobie. Il devait prendre l’avion, le train et le bateau pour ses recherches à Bornéo. Après induction d’un état hypnotique, Erickson lui demande d’abord d’imaginer que la porte et la fenêtre sont fermées. Puis, il ferme la porte et la fenêtre. Il effectue un recadrage en précisant que la porte ouverte était une fissure dans le mur qu’il a simplement fermée. Le patient a pu aller à Bornéo photographier l’éclipse. Dans ce cas, Erickson a utilisé la technique de l’implosion empruntée à la thérapie comportementale . Erickson a également pratiqué la thérapie des états du moi. Il considérait que l’esprit humain était constitué de parties. Il a publié trois articles sur ce sujet. Dans un de ces articles, il explique comment il a traité avec succès un patient souffrant d’une phobie obsessionnelle en communicant avec une personnalité duelle insoupçonnée à l’intérieur du patient .
- Comment exercer la psychothérapie d’une manière créative ? Je vous donnerai quelques exemples de la créativité en psychothérapie à partir de l’oeuvre de Milton Erickson. Je vous présenterai également la psychothérapie hypnotique telle que je l’enseigne et telle que je la pratique et qui permet d’obtenir d’excellents résultats.
Or, qu’est-ce que la créativité ?
Carl Rogers définit la créativité de la manière suivante : « le mobile principal de la créativité paraît être la tendance de l’homme à l’accomplissement de soi, à l’utilisation de toutes ses potentialités, que ce soit pour résoudre des problèmes dans la vie ou en thérapie ou pour produire des oeuvres d’art symboliques » . L’importance de la créativité en psychothérapie a été mise en évidence par l’expérience suivante de Michael Yapko, formateur en hypnose éricksonienne.
Michael a mené une enquête sur les échecs en psychothérapie. Il a fait paraître l’annonce suivante dans les journaux locaux en Californie : « Si vous avez déjà suivi une psychothérapie
et si la thérapie vous a fait plus de mal que de bien, veuillez me communiquer votre
expérience ». Il a reçu quelques centaines de témoignages. Il a relevé tous les facteurs communs responsables de ces échecs de la psychothérapie. La cause principale de l’échec de la psychothérapie a été que le thérapeute n’avait qu’une approche thérapeutique. Par exemple, si le thérapeute pratiquait la psychanalyse, il ne faisait que de la psychanalyse. S’il pratiquait la thérapie comportementale et cognitive, il excluait toute autre technique de sa pratique. Pour minimiser les échecs en psychothérapie, le praticien a donc intérêt à être plus souple et plus créatif. Or, il existe plusieurs principes de créativité que vous pouvez appliquer pour développer votre créativité en tant que psychothérapeute. La synthèse ou la combinaison est probablement le principe de créativité le plus utile en psychothérapie. Ainsi, vous pouvez stimuler votre imagination créatrice en vous posant des questions du type : « Qu’est-ce qui se passerait si je mettais ensemble ceci et cela ? Quelle autre chose est-ce que je peux intégrer à ceci ? Quelles idées est-ce que je peux combiner ensemble ? » . Erickson s’est servi de ce principe de synthèse avec plusieurs de ses patients. Un de ses élèves, un jeune médecin, rapporte à Erickson que sa tante de cinquante-deux ans est très dépressive avec des tendances suicidaires. C’est une dame riche, célibataire, qui vit seule dans une grande maison à Milwaukee. Le médecin demande à Erickson de la soigner. Erickson s’engage à aller la voir quand il sera dans la région de Milwaukee. Quelques mois plus tard, quand Erickson se trouve à Milwaukee, il rend visite à cette dame. Il se présente en tant que psychiatre. Il discute avec elle et fait le tour de la maison. Ainsi, tout ce qu’il réussit à obtenir comme informations sur elle se limite à ce qui suit :
1. Elle vit isolée. Elle est dépressive, passive et obéissante.
2. Ses seules sorties se limitent à aller à l’église sans participation active.
3. Sa seule passion est de cultiver des violettes africaines.
Avant de la quitter, Erickson lui donne les conseils suivants, en insistant sur le fait qu’il s’agit bien d’une prescription médicale à suivre à la lettre : « Vous allez faire pousser beaucoup plus de ces violettes africaines. Chaque fois qu’il y aura une fête à l’église, comme un baptême, une communion, un mariage, un décès, vous irez participer à ces cérémonies même si vous n’y êtes pas invitée. Vous offrirez un bouquet de ces belles fleurs à chaque occasion ». Par la suite, la dame est trop occupée à entretenir ses violettes, à participer aux activités à l’église qu’elle n’a pas le temps de se sentir déprimée. Elle se fait remarquer par tous les habitants du village et elle est invitée systématiquement à toutes les réunions religieuses et sociales. A sa mort, dix-huit ans plus tard, tous les habitants du village sont présents à son enterrement. Ils l’ont surnommée « la Reine de la violette africaine de Milwaukee » .
Dans le cas de cette patiente, nous pouvons qualifier le travail d’Erickson d’approche utilisationnelle. En réalité, la créativité d’Erickson a consisté à utiliser en combinant tous les éléments positifs qu’il pouvait repérer chez cette personne déprimée.
En ce qui me concerne, l’hypnose est un état modifié de conscience où le patient se concentre sur la communication privilégiée avec le thérapeute. L’hypnothérapie consiste à utiliser cet état dans le cadre d’une psychothérapie brève. Avec une approche éricksonienne, le praticien peut faire des suggestions indirectes. Il peut accéder aux ressources de la personne et les utiliser. Il peut également utiliser les phénomènes hypnotiques en thérapie. Or, l’hypnothérapie telle que je l’enseigne et telle que je la pratique comprend l’approche éricksonienne, l’hypno-analyse, la thérapie des états du moi, l’hypnomodification du comportement, l’hypnorestructuration cognitive et l’auto-hypnose. Dans une telle approche, nous retrouvons ce principe de la créativité, la combinaison ou la synthèse. Ainsi, l’hypnose peut être utilisée en association avec la psychanalyse, ce qui permet au praticien de pratiquer l’hypno-analyse pour traiter la cause ou l’origine du problème. L’hypnose peut également être associée à la thérapie comportementale et cognitive. Ce sont deux approches complémentaires. Erickson lui-même s’est servi de ces approches thérapeutiques. Erickson a utilisé la technique d’hypno-analyse appelée dessin hypnotique pour aider une jeune étudiante de vingt-quatre ans à sortir de la dépression . Il a également utilisé d’autres techniques d’hypno-analyse comme l’écriture automatique et la régression en âge. Il a aussi intrégé à sa pratique certaines techniques provenant de la thérapie comportementale. Par exemple, un professeur d’astronomie vient le voir en hiver. Il laisse la porte du cabinet d’Erickson ouverte. Il ouvre la fenêtre du cabinet et demande à Erickson de le traiter pour la claustrophobie. Il devait prendre l’avion, le train et le bateau pour ses recherches à Bornéo. Après induction d’un état hypnotique, Erickson lui demande d’abord d’imaginer que la porte et la fenêtre sont fermées. Puis, il ferme la porte et la fenêtre. Il effectue un recadrage en précisant que la porte ouverte était une fissure dans le mur qu’il a simplement fermée. Le patient a pu aller à Bornéo photographier l’éclipse. Dans ce cas, Erickson a utilisé la technique de l’implosion empruntée à la thérapie comportementale . Erickson a également pratiqué la thérapie des états du moi. Il considérait que l’esprit humain était constitué de parties. Il a publié trois articles sur ce sujet. Dans un de ces articles, il explique comment il a traité avec succès un patient souffrant d’une phobie obsessionnelle en communicant avec une personnalité duelle insoupçonnée à l’intérieur du patient .
La thérapie des états du moi constitue une forme sophistiquée d’hypno-analyse. Elle se révèle indispensable dans le traitement de certains problèmes comme l’état de stress post-traumatique, les troubles du comportement alimentaire et même certains cas d’anxiété, de phobies ou de dépression. Ainsi, dans le cadre de l’hypnothérapie, il est possible d’intégrer différentes approches thérapeutiques.
Le principe de synthèse ou de combinaison peut également être utilisé à un autre niveau en associant l’hypnothérapie à d’autres types de psychothérapie. En particulier, je me sers de la thérapie des schémas, de la thérapie EMDR et des techniques de la psychologie de l’énergie. J’enseigne également des techniques d’affirmation de soi aux patients.
Dans ma pratique, je procède de la manière suivante :
Au premier rendez-vous, après l’entretien d’anamnèse et la discussion sur l’hypnose, la première séance d’hypnose est consacrée surtout au renforcement du moi. Après la séance d’hypnose, je demande au patient de remplir trois questionnaires et de me les renvoyer par courrier avant le deuxième rendez-vous : un questionnaire pour évaluer l’anxiété, un deuxième pour mesurer le niveau de dépression et un troisième sur les croyances.
Les croyances erronnées sur soi, sur le monde et sur la vie sont à l’origine des troubles anxieux, phobiques et dépressifs. Ainsi, si nous n’intégrons pas la thérapie cognitive à la psychothérapie, la personne n’est pas à l’abri d’une rechute, en particulier dans les troubles anxieux, phobiques et dépressifs. Ces croyances peuvent être groupées sous forme de schémas. Quel que soit le problème que je traite, dès le deuxième rendez-vous, j’enseigne l’auto-hypnose à mes patients. Cette technique est utile au patient de différentes manières : - l’auto-hypnose lui permet de gérer efficacement le stress et l’anxiété - une pratique régulière de l’auto-hypnose permet de renforcer à domicile le travail thérapeutique. Ainsi, le patient participe activement à sa propre guérison.
- quand vous enseignez l’auto-hypnose à un patient pour un problème spécifique, il va trouver d’autres applications de cette technique dans sa vie quotidienne. Par exemple, j’avais enseigné l’auto-hypnose à une patiente pour l’aider à mincir. En jouant au basket-ball, cette personne s’est abîmé le tendon d’Achille. Elle a été plâtrée. Chaque fois que le médecin changeait le plâtre, elle s’est mise en auto-hypnose et s’imaginait ailleurs en vacances pendant les soins du médecin. Ainsi, elle a pu éviter de souffrir au cours de ces changements de plâtre.
A la troisième et à la quatrième séance, j’enseigne au patient les techniques qui proviennent de la psychologie de l’énergie. Il existe huit systèmes majeurs d’énergie qui ont en commun l’énergie vitale qui influence la santé et le bien-être de l’être humain. Au moins l’un d’entre eux, le système des méridiens, peut être utilisé en psychothérapie. De la même manière que le médecin acupuncteur plante des aiguilles sur des points des méridiens pour faire circuler l’énergie pour traiter des problèmes de santé, il est possible de tapoter sur des points précis des méridiens pour éliminer toute émotion qui dérange et pour traiter des problèmes psychologiques. Ainsi, j’enseigne certaines techniques de la psychologie de l’énergie comme la thérapie du champ mental et les techniques de liberté émotionnelle. De cette façon, le patient dispose de techniques d’auto-régulation des émotions désagréables. Indépendamment des événements de la vie, il lui est possible de maintenir son équilibre émotionnel grâce à ces techniques. Ainsi, le patient accepte plus de responsabilité dans sa propre guérison ; il guérit plus vite, il devient rapidement autonome par rapport au thérapeute.
Après ces trois ou quatre séances de renforcement du moi et de stabilisation du patient, je traite les traumatismes du passé par la technique de l’EMDR. Les traumatismes du passé provoquent dans certains cas le syndrome de l’état de stress post-traumatique. Dans d’autres cas, ils sont à l’origine de troubles anxieux, phobiques et dépressifs. A mon avis, il n’est pas possible de changer le présent du patient en ignorant le passé.
D’après mon expérience, la manière la plus rapide et la plus efficace de traiter les traumatismes du passé, c’est la thérapie EMDR. Une fois que le patient est libéré des traumatismes du passé, il se sent déjà nettement mieux. A ce stade, je redonne les questionnaires pour cibler les problèmes qui restent à traiter. Les changements sont alors plus rapides comme il ne restera plus d’obstacles provenant du passé. Je continue le traitement avec des techniques hypnotiques, la thérapie EMDR et les techniques provenant de la psychologie de l’énergie. A la fin de la thérapie, j’effectue une troisième évaluation pour vérifier s’il reste encore des problèmes à traiter. A titre d’exemple, je vais vous citer le cas d’une de mes patientes. Il s’agit d’une jeune femme âgée de vingt-cinq ans.
Depuis l’enfance, elle était anxieuse. Depuis l’âge de quinze ans, elle se sentait angoissée et déprimée. Au début du traitement, elle était en dernière année d’études d’ostéopathie. Elle mettait en doute tout ce qu’elle apprenait. De plus, elle avait des crises de boulimie. Elle a dû lutter avec elle-même pour réussir ses études. Ses angoisses s’aggravaient lors des examens et des travaux pratiques.
En dernière année d’ostéopathie, elle s’angoissait beaucoup en pensant qu’elle pouvait faire du mal en soignant ses patients. Elle était consciente du fait que ses angoisses provenaient d’un événement traumatisant qu’elle avait vécu à l’âge de cinq ans. Quand elle était petite fille, elle jouait avec une voisine de son âge et le frère de cette voisine qui avait à peine trois ans. Les enfants jouaient dans le jardin de la voisine. Ma patiente transportait ce petit garçon sur le siège arrière d’un tricycle et ce garçon est tombé. Il a commencé à pleurer. Ma patiente a ramené le petit garçon à la mère sans oser dire qu’il était tombé. Elle a dit à la mère qu’il devait avoir froid. Quelques instants plus tard, le petit garçon s’est calmé.
Quelques mois plus tard, une soeur aînée de ce garçon qui avait plus de 6 ans est décédée brusquement. Ma patiente enfant s’est sentie responsable de la mort de cette fille. Elle a confondu le petit garçon qui est tombé du tricycle et sa soeur aînée beaucoup plus âgée qui est décédée. Après avoir enseigné des techniques d’auto-apaisement comme l’auto-hypnose et les techniques de la psychologie de l’énergie, j’ai commencé à traiter en EMDR le traumatisme lié à l’accident du tricycle qui s’est produit à cinq ans.
La technique d’EMDR repose sur la stimulation alternée du cerveau droit et du cerveau gauche pour traiter les traumatismes. Dès que j’ai commencé les stimulations bilatérales, la patiente était submergée par l’affect qui atteignait rapidement un niveau insupportable. Les techniques EMDR de tissage cognitif, de changement de direction des yeux ou de tapes sur les cuisses ou de stimulations auditives se révélaient vaines.
Le principe de synthèse ou de combinaison peut également être utilisé à un autre niveau en associant l’hypnothérapie à d’autres types de psychothérapie. En particulier, je me sers de la thérapie des schémas, de la thérapie EMDR et des techniques de la psychologie de l’énergie. J’enseigne également des techniques d’affirmation de soi aux patients.
Dans ma pratique, je procède de la manière suivante :
Au premier rendez-vous, après l’entretien d’anamnèse et la discussion sur l’hypnose, la première séance d’hypnose est consacrée surtout au renforcement du moi. Après la séance d’hypnose, je demande au patient de remplir trois questionnaires et de me les renvoyer par courrier avant le deuxième rendez-vous : un questionnaire pour évaluer l’anxiété, un deuxième pour mesurer le niveau de dépression et un troisième sur les croyances.
Les croyances erronnées sur soi, sur le monde et sur la vie sont à l’origine des troubles anxieux, phobiques et dépressifs. Ainsi, si nous n’intégrons pas la thérapie cognitive à la psychothérapie, la personne n’est pas à l’abri d’une rechute, en particulier dans les troubles anxieux, phobiques et dépressifs. Ces croyances peuvent être groupées sous forme de schémas. Quel que soit le problème que je traite, dès le deuxième rendez-vous, j’enseigne l’auto-hypnose à mes patients. Cette technique est utile au patient de différentes manières : - l’auto-hypnose lui permet de gérer efficacement le stress et l’anxiété - une pratique régulière de l’auto-hypnose permet de renforcer à domicile le travail thérapeutique. Ainsi, le patient participe activement à sa propre guérison.
- quand vous enseignez l’auto-hypnose à un patient pour un problème spécifique, il va trouver d’autres applications de cette technique dans sa vie quotidienne. Par exemple, j’avais enseigné l’auto-hypnose à une patiente pour l’aider à mincir. En jouant au basket-ball, cette personne s’est abîmé le tendon d’Achille. Elle a été plâtrée. Chaque fois que le médecin changeait le plâtre, elle s’est mise en auto-hypnose et s’imaginait ailleurs en vacances pendant les soins du médecin. Ainsi, elle a pu éviter de souffrir au cours de ces changements de plâtre.
A la troisième et à la quatrième séance, j’enseigne au patient les techniques qui proviennent de la psychologie de l’énergie. Il existe huit systèmes majeurs d’énergie qui ont en commun l’énergie vitale qui influence la santé et le bien-être de l’être humain. Au moins l’un d’entre eux, le système des méridiens, peut être utilisé en psychothérapie. De la même manière que le médecin acupuncteur plante des aiguilles sur des points des méridiens pour faire circuler l’énergie pour traiter des problèmes de santé, il est possible de tapoter sur des points précis des méridiens pour éliminer toute émotion qui dérange et pour traiter des problèmes psychologiques. Ainsi, j’enseigne certaines techniques de la psychologie de l’énergie comme la thérapie du champ mental et les techniques de liberté émotionnelle. De cette façon, le patient dispose de techniques d’auto-régulation des émotions désagréables. Indépendamment des événements de la vie, il lui est possible de maintenir son équilibre émotionnel grâce à ces techniques. Ainsi, le patient accepte plus de responsabilité dans sa propre guérison ; il guérit plus vite, il devient rapidement autonome par rapport au thérapeute.
Après ces trois ou quatre séances de renforcement du moi et de stabilisation du patient, je traite les traumatismes du passé par la technique de l’EMDR. Les traumatismes du passé provoquent dans certains cas le syndrome de l’état de stress post-traumatique. Dans d’autres cas, ils sont à l’origine de troubles anxieux, phobiques et dépressifs. A mon avis, il n’est pas possible de changer le présent du patient en ignorant le passé.
D’après mon expérience, la manière la plus rapide et la plus efficace de traiter les traumatismes du passé, c’est la thérapie EMDR. Une fois que le patient est libéré des traumatismes du passé, il se sent déjà nettement mieux. A ce stade, je redonne les questionnaires pour cibler les problèmes qui restent à traiter. Les changements sont alors plus rapides comme il ne restera plus d’obstacles provenant du passé. Je continue le traitement avec des techniques hypnotiques, la thérapie EMDR et les techniques provenant de la psychologie de l’énergie. A la fin de la thérapie, j’effectue une troisième évaluation pour vérifier s’il reste encore des problèmes à traiter. A titre d’exemple, je vais vous citer le cas d’une de mes patientes. Il s’agit d’une jeune femme âgée de vingt-cinq ans.
Depuis l’enfance, elle était anxieuse. Depuis l’âge de quinze ans, elle se sentait angoissée et déprimée. Au début du traitement, elle était en dernière année d’études d’ostéopathie. Elle mettait en doute tout ce qu’elle apprenait. De plus, elle avait des crises de boulimie. Elle a dû lutter avec elle-même pour réussir ses études. Ses angoisses s’aggravaient lors des examens et des travaux pratiques.
En dernière année d’ostéopathie, elle s’angoissait beaucoup en pensant qu’elle pouvait faire du mal en soignant ses patients. Elle était consciente du fait que ses angoisses provenaient d’un événement traumatisant qu’elle avait vécu à l’âge de cinq ans. Quand elle était petite fille, elle jouait avec une voisine de son âge et le frère de cette voisine qui avait à peine trois ans. Les enfants jouaient dans le jardin de la voisine. Ma patiente transportait ce petit garçon sur le siège arrière d’un tricycle et ce garçon est tombé. Il a commencé à pleurer. Ma patiente a ramené le petit garçon à la mère sans oser dire qu’il était tombé. Elle a dit à la mère qu’il devait avoir froid. Quelques instants plus tard, le petit garçon s’est calmé.
Quelques mois plus tard, une soeur aînée de ce garçon qui avait plus de 6 ans est décédée brusquement. Ma patiente enfant s’est sentie responsable de la mort de cette fille. Elle a confondu le petit garçon qui est tombé du tricycle et sa soeur aînée beaucoup plus âgée qui est décédée. Après avoir enseigné des techniques d’auto-apaisement comme l’auto-hypnose et les techniques de la psychologie de l’énergie, j’ai commencé à traiter en EMDR le traumatisme lié à l’accident du tricycle qui s’est produit à cinq ans.
La technique d’EMDR repose sur la stimulation alternée du cerveau droit et du cerveau gauche pour traiter les traumatismes. Dès que j’ai commencé les stimulations bilatérales, la patiente était submergée par l’affect qui atteignait rapidement un niveau insupportable. Les techniques EMDR de tissage cognitif, de changement de direction des yeux ou de tapes sur les cuisses ou de stimulations auditives se révélaient vaines.