Edito. Outre-conscience. Dr Patrick Bellet
Le Forum de Nantes au printemps dernier a attiré l’attention des congressistes sur la place de l’intuition, des voyages au sens métaphorique et de leur articulation en thérapie. Cette mise en lumière de ce qui préside à la conduite d’un traitement : perception à différents niveaux des difficultés, représentation métaphorique de la pathologie et de son traitement, nous donne techniquement « la stratégie» comme attitude thérapeutique. Si nous continuons de filer la métaphore de la stratégie nous ne pouvons que situer notre action dans un espace en expansion dans le futur. Référence aux fameuses ressources qu’Erickson postule en chacun de nous. Gagner du terrain, y cultiver des talents sont des principes de base sous-jacents à l’hypnose éricksonienne. Apprendre, découvrir et réciproquement.
Le Forum de Nantes au printemps dernier a attiré l’attention des congressistes sur la place de l’intuition, des voyages au sens métaphorique et de leur articulation en thérapie. Cette mise en lumière de ce qui préside à la conduite d’un traitement : perception à différents niveaux des difficultés, représentation métaphorique de la pathologie et de son traitement, nous donne techniquement « la stratégie» comme attitude thérapeutique. Si nous continuons de filer la métaphore de la stratégie nous ne pouvons que situer notre action dans un espace en expansion dans le futur. Référence aux fameuses ressources qu’Erickson postule en chacun de nous. Gagner du terrain, y cultiver des talents sont des principes de base sous-jacents à l’hypnose éricksonienne. Apprendre, découvrir et réciproquement.
Au-delà de la technique, l’intuition ? Dr Patrick Bellet
L’intuition, voilà un terme qui expose à de multiples considérations. Sans vouloir être exhaustif, ni entrer dans les différentes acceptions du mot, je souhaiterais davantage utiliser quelques approximations ou synonymes pour décrire ce qui semble relever d’une pratique intuitive. Autrement dit comment une approche de ce type peut se manifester par hasard, par opportunité ou délibérément. L’intuition est un mode de connaissance qui s’inscrit dans l’immédiateté du temps, dans une sorte d’évidence qui s’exonère de tout raisonnement logique et déductif. Pour expliquer son fonctionnement, certains arguent que ce procédé utilise de façon synthétique des souvenirs logés dans l’inconscient et dont nous n’avons pas évidemment conscience de leur présence latente.
L’intuition, voilà un terme qui expose à de multiples considérations. Sans vouloir être exhaustif, ni entrer dans les différentes acceptions du mot, je souhaiterais davantage utiliser quelques approximations ou synonymes pour décrire ce qui semble relever d’une pratique intuitive. Autrement dit comment une approche de ce type peut se manifester par hasard, par opportunité ou délibérément. L’intuition est un mode de connaissance qui s’inscrit dans l’immédiateté du temps, dans une sorte d’évidence qui s’exonère de tout raisonnement logique et déductif. Pour expliquer son fonctionnement, certains arguent que ce procédé utilise de façon synthétique des souvenirs logés dans l’inconscient et dont nous n’avons pas évidemment conscience de leur présence latente.
L’intuition peut-elle s’apprendre? Comment ne pas faire d’hypnose
Par Aurélie MAINGUET, Psychologue clinicienne à Dijon. Je me suis intéressée à ce qui pouvait causer les craintes d’un thérapeute débutant en hypnose. L’objet de cet article est de retracer mon cheminement à travers quelques grandes questions. Qu’est-ce réellement que l’hypnose, comment peut-elle se situer entre une volonté de légitimation par la science et une aura magique qui reste bien ancrée ? Les principes en vigueur lorsqu’il s’agit de psychothérapie ne nous éloignent-ils pas parfois des principes éricksoniens ? Quelle est finalement la part de la technique et celle de l’intuition dans notre pratique ? Et enfin, comment se libérer des craintes et apprendre à faire confiance à l’inconscient ? Sans prétendre apporter les réponses, j’aimerais vous faire partager mes réflexions.
Par Aurélie MAINGUET, Psychologue clinicienne à Dijon. Je me suis intéressée à ce qui pouvait causer les craintes d’un thérapeute débutant en hypnose. L’objet de cet article est de retracer mon cheminement à travers quelques grandes questions. Qu’est-ce réellement que l’hypnose, comment peut-elle se situer entre une volonté de légitimation par la science et une aura magique qui reste bien ancrée ? Les principes en vigueur lorsqu’il s’agit de psychothérapie ne nous éloignent-ils pas parfois des principes éricksoniens ? Quelle est finalement la part de la technique et celle de l’intuition dans notre pratique ? Et enfin, comment se libérer des craintes et apprendre à faire confiance à l’inconscient ? Sans prétendre apporter les réponses, j’aimerais vous faire partager mes réflexions.
La relation thérapeutique revisitée
Qui influence qui? Par le Dr Irène BOUAZIZ, Psychiatre à Paris. Cet article est le résultat de multiples influences. Tout d’abord l’influence de mes patients qui m’ont appris, au fil des années, qu’ils en savent plus que nous sur ce qui est bon pour eux et qu’il peut être fructueux de se laisser influencer par eux.
L’influence, bien sûr, de mes maîtres, de mes collègues et aussi, plus spécifiquement, des organisateurs du VIe Forum qui ont su se montrer incitatifs dans leur présentation du thème de ces journées. J’ai aussi été fortement influencée par tous ceux qui étaient là devant moi dont je connais ou dont j’imagine les positions. Je dois enfin citer l’influence de ma collègue, le Docteur Chantal Gaudin, qui au fil des mille et une relectures de ce texte, m’a incitée, avec plus ou moins de succès, à le rendre plus compréhensible.
Qui influence qui? Par le Dr Irène BOUAZIZ, Psychiatre à Paris. Cet article est le résultat de multiples influences. Tout d’abord l’influence de mes patients qui m’ont appris, au fil des années, qu’ils en savent plus que nous sur ce qui est bon pour eux et qu’il peut être fructueux de se laisser influencer par eux.
L’influence, bien sûr, de mes maîtres, de mes collègues et aussi, plus spécifiquement, des organisateurs du VIe Forum qui ont su se montrer incitatifs dans leur présentation du thème de ces journées. J’ai aussi été fortement influencée par tous ceux qui étaient là devant moi dont je connais ou dont j’imagine les positions. Je dois enfin citer l’influence de ma collègue, le Docteur Chantal Gaudin, qui au fil des mille et une relectures de ce texte, m’a incitée, avec plus ou moins de succès, à le rendre plus compréhensible.
Hypnose: entre observation et perception
Variation contemporaine du « rapport exclusif » des pionniers du XVIIIe siècle. Par le Dr Sylvie LE PELLETIER-BEAUFON, Médecin psychothérapeute à Paris, hypnothérapeute et thérapeute systémique de famille et de couple. Au débuts du magnétisme étaient la synchronisation silencieuse au cours de laquelle l’attention se concentrait dans le « rapport exclusif », un mutuel échange de conscience, qui n’a rien perdu de son efficience de nos jours. A partir d’une situation clinique particulière obligeant le thérapeute à développer une autre posture, ou plus exactement à renforcer la posture thérapeutique propre à l’hypnose, je voudrais mettre en question et en lien deux grands thèmes évoqués dans ce forum : la notion d’observation en hypnose d’une part, et l’abord instrumental ou stratégique de cette approche d’autre part.
Variation contemporaine du « rapport exclusif » des pionniers du XVIIIe siècle. Par le Dr Sylvie LE PELLETIER-BEAUFON, Médecin psychothérapeute à Paris, hypnothérapeute et thérapeute systémique de famille et de couple. Au débuts du magnétisme étaient la synchronisation silencieuse au cours de laquelle l’attention se concentrait dans le « rapport exclusif », un mutuel échange de conscience, qui n’a rien perdu de son efficience de nos jours. A partir d’une situation clinique particulière obligeant le thérapeute à développer une autre posture, ou plus exactement à renforcer la posture thérapeutique propre à l’hypnose, je voudrais mettre en question et en lien deux grands thèmes évoqués dans ce forum : la notion d’observation en hypnose d’une part, et l’abord instrumental ou stratégique de cette approche d’autre part.
Le conte en Hypnose: Justin et l’engin magique.
La métamorphose. Par Marie-Odile Soucaze Des Soucaze, Infirmière puéricultrice, formatrice. Psychopraticienne formée à l’hypnose éricksonienne, Membre de l’Institut Milton Erickson de Biarritz-Pays Basque. Le conte a le double pouvoir de la relation, il raconte et relie. Il dit le passé au présent pour changer le futur. Il est maintenant. Comment je m'y prends. Au départ, les premiers entretiens me permettent de définir le véritable besoin de la personne, ce qui me donne l’objectif que je vais donner au conte. Je m’associe à elle, comme si j’écrivais au travers d’elle. Je ne cherche pas à comprendre le pourquoi du comment, pas d’intellectualisation sauvage… Je laisse aller, c’est tout. Et ça vient ! Et surtout, je me fais confiance… et si cette confiance fait défaut, c’est la panne… (Pour le forum, je voulais écrire un conte « court » et je me suis mis la pression et là, panne sèche pour la première fois… J’ai donc choisi un conte que j’avais écrit pour une personne dont je raconte l’expérience ci-dessous.)
La métamorphose. Par Marie-Odile Soucaze Des Soucaze, Infirmière puéricultrice, formatrice. Psychopraticienne formée à l’hypnose éricksonienne, Membre de l’Institut Milton Erickson de Biarritz-Pays Basque. Le conte a le double pouvoir de la relation, il raconte et relie. Il dit le passé au présent pour changer le futur. Il est maintenant. Comment je m'y prends. Au départ, les premiers entretiens me permettent de définir le véritable besoin de la personne, ce qui me donne l’objectif que je vais donner au conte. Je m’associe à elle, comme si j’écrivais au travers d’elle. Je ne cherche pas à comprendre le pourquoi du comment, pas d’intellectualisation sauvage… Je laisse aller, c’est tout. Et ça vient ! Et surtout, je me fais confiance… et si cette confiance fait défaut, c’est la panne… (Pour le forum, je voulais écrire un conte « court » et je me suis mis la pression et là, panne sèche pour la première fois… J’ai donc choisi un conte que j’avais écrit pour une personne dont je raconte l’expérience ci-dessous.)
Hypnose du présent, hypnose de l’acceptation
Les fondations du temps. Par le Dr Alain VALLÉE, Médecin Psychiatre à Nantes, Président d’honneur de l’AREPTA. Depuis pas mal de temps, je m’enrichis des modes de pensée constructiviste et constructionniste à propos des diverses catégories de la conscience, du temps, de la normalité ou de la pathologie, entre autres. Ceci m’a amené à approfondir ma réflexion sur la construction des problèmes, sur la thérapie en général, sur l’alliance thérapeutique et, de plus en plus, sur ce qui se passe dans le creuset de la thérapie. Déjà, dans le passé, j’enseignais combien la théorie psychanalytique n’était qu’une fiction, une métaphore permettant de mettre en place un échafaudage virtuel permettant de rendre compte de ce qui se passait, mais en rien une théorie de l’esprit humain, au plus une théorie de la relation.
Les fondations du temps. Par le Dr Alain VALLÉE, Médecin Psychiatre à Nantes, Président d’honneur de l’AREPTA. Depuis pas mal de temps, je m’enrichis des modes de pensée constructiviste et constructionniste à propos des diverses catégories de la conscience, du temps, de la normalité ou de la pathologie, entre autres. Ceci m’a amené à approfondir ma réflexion sur la construction des problèmes, sur la thérapie en général, sur l’alliance thérapeutique et, de plus en plus, sur ce qui se passe dans le creuset de la thérapie. Déjà, dans le passé, j’enseignais combien la théorie psychanalytique n’était qu’une fiction, une métaphore permettant de mettre en place un échafaudage virtuel permettant de rendre compte de ce qui se passait, mais en rien une théorie de l’esprit humain, au plus une théorie de la relation.
Hyperesthésie des somnambules. Bertrand MEHEUST
A propos d’un article de Bergson. Par Bertrand MÉHEUST, Docteur en sociologie. Il se consacre à l’histoire de la parapsychologie et mène une réflexion épistémologique sur les tabous de la connaissance. On doit à Henri Bergson une des expériences les plus troublantes qui aient été tentées à la fin du siècle sur l’hyperesthésie des somnambules. Bergson, alors professeur à Clermont-Ferrand, est invité à participer à une séance de suggestion hypnotique. L’opérateur a pour sujets un groupe de jeunes de quinze à dix-sept ans. Ces derniers sont allongés sur un canapé situé à plusieurs mètres. Le magnétiseur se tient debout devant eux et ouvre un livre dont ils ne peuvent voir que la couverture.
A propos d’un article de Bergson. Par Bertrand MÉHEUST, Docteur en sociologie. Il se consacre à l’histoire de la parapsychologie et mène une réflexion épistémologique sur les tabous de la connaissance. On doit à Henri Bergson une des expériences les plus troublantes qui aient été tentées à la fin du siècle sur l’hyperesthésie des somnambules. Bergson, alors professeur à Clermont-Ferrand, est invité à participer à une séance de suggestion hypnotique. L’opérateur a pour sujets un groupe de jeunes de quinze à dix-sept ans. Ces derniers sont allongés sur un canapé situé à plusieurs mètres. Le magnétiseur se tient debout devant eux et ouvre un livre dont ils ne peuvent voir que la couverture.
Au-delà de l’hypnose. De l’intuition à la lucidité.
Par Djohar Si Ahmed, Docteur en psychologie, psychanalyste, hypnothérapeute éricksonienne. L’auteur s’inscrit dans une longue tradition de recherche des états psychophysiologiques et nous livre ses réflexions sur les états de conscience jusqu’à la lucidité. STRATÉGIE ET INTUITION. Ces deux termes, stratégie et intuition, autour desquels tourne l’intitulé du Forum, sont en principe antinomiques. La stratégie renvoie à une élaboration consciente, rationnelle et logique en vue de préparer une action, de mener un combat, un projet, de s’assurer une conquête amoureuse, ou une conquête tout court… L’intuition, connaissance immédiate, non verbale, défiant la logique ou la déduction. La stratégie domaine du cerveau gauche, l’intuition du cerveau droit. On peut déjà dire que l’une considère et analyse (rationnellement) des détails d’une situation pour aboutir à son appréhension et à la conduite à tenir, et l’autre, l’intuition, est une sorte d’appréhension immédiate et globale (et donc irrationnelle) de cette même situation.
Par Djohar Si Ahmed, Docteur en psychologie, psychanalyste, hypnothérapeute éricksonienne. L’auteur s’inscrit dans une longue tradition de recherche des états psychophysiologiques et nous livre ses réflexions sur les états de conscience jusqu’à la lucidité. STRATÉGIE ET INTUITION. Ces deux termes, stratégie et intuition, autour desquels tourne l’intitulé du Forum, sont en principe antinomiques. La stratégie renvoie à une élaboration consciente, rationnelle et logique en vue de préparer une action, de mener un combat, un projet, de s’assurer une conquête amoureuse, ou une conquête tout court… L’intuition, connaissance immédiate, non verbale, défiant la logique ou la déduction. La stratégie domaine du cerveau gauche, l’intuition du cerveau droit. On peut déjà dire que l’une considère et analyse (rationnellement) des détails d’une situation pour aboutir à son appréhension et à la conduite à tenir, et l’autre, l’intuition, est une sorte d’appréhension immédiate et globale (et donc irrationnelle) de cette même situation.
Thérapie: Consultation du 1er février 2010. Dr Claude Virot
10 h 30 : Mr B. a 60 ans. En juin 2009, il présente brutalement une paralysie faciale « a frigore » dans un contexte de perturbation psychologique familiale aigüe et imprévisible. La perturbation familiale évolue favorablement, la paralysie disparaît en deux semaines, mais apparaît un ensemble de troubles neurologiques subjectifs : fasciculations, réduction de force musculaire, fatigue extrême… Le bilan neurologique est normal. Mais Mr B. devient angoissé, présente des troubles du sommeil. Son médecin lui prescrit alors un « petit » antidépresseur. 11 h 30 : Mme C., 36 ans. Elle est épuisée et craque de partout. Son père est décédé il y a deux mois. Elle a une longue histoire. Il y a douze ans, quelques mois après la naissance de son premier enfant, apparaît une très grande fatigue aggravée par un problème relationnel – non résolu aujourd’hui – avec sa belle-famille.
10 h 30 : Mr B. a 60 ans. En juin 2009, il présente brutalement une paralysie faciale « a frigore » dans un contexte de perturbation psychologique familiale aigüe et imprévisible. La perturbation familiale évolue favorablement, la paralysie disparaît en deux semaines, mais apparaît un ensemble de troubles neurologiques subjectifs : fasciculations, réduction de force musculaire, fatigue extrême… Le bilan neurologique est normal. Mais Mr B. devient angoissé, présente des troubles du sommeil. Son médecin lui prescrit alors un « petit » antidépresseur. 11 h 30 : Mme C., 36 ans. Elle est épuisée et craque de partout. Son père est décédé il y a deux mois. Elle a une longue histoire. Il y a douze ans, quelques mois après la naissance de son premier enfant, apparaît une très grande fatigue aggravée par un problème relationnel – non résolu aujourd’hui – avec sa belle-famille.