Il semble que ce soit courant d’associer « humeurs » et maternité… Humeurs fluctuantes en raison notamment de leur rapport avec les hormones.
Revenons au dictionnaire :
Humeur : du latin humor, liquide. Disposition affective de base dont les variations entre une tonalité agréable (pôle du plaisir) et une tonalité désagréable (pôle de la douleur) seraient sous-tendues par une régulation neuro-humorale (Larousse).
Hormone, du grec hormân, exciter. De là à étendre la fluctuation du rire aux larmes !
La grossesse est une période de grands chamboulements hormonaux. Elle commence par une flambée de progestérone, d’oestrogène, d’hormone lactogène placentaire, et de prolactine. Puis viennent l’ocytocine, les endorphines et l’adrénaline lors de l’accouchement. Elle se termine par un effondrement hormonal plus ou moins brutal et un retour à la normale plusieurs mois plus tard, selon que la mère allaite ou non son petit. Les femmes ont de quoi se « sentir » déstabilisées, et donc un tant soit peu anxieuses avant, pendant, et après leur accouchement. Et ce déjà simplement sous l’angle hormonal… Il faudrait plusieurs pages pour décrire les changements qui touchent tous les contextes de vie : conjugal, familial, professionnel, relationnel, etc. Les changements relationnels avec les autres, mais aussi avec elles-mêmes, sont générateurs de stress. Alors, l’humeur s’en ressent. Elle fluctue…
Ces fluctuations ont des conséquences diverses (somatiques, psychologiques, sociales, etc.) qui amènent donc les femmes à consulter divers « spécialistes ». Les « soignants » qui reçoivent ces futures mamans sont confrontés d’emblée à ces expressions de l’humeur et cette demande d’aller mieux, c’est-à-dire d’être soulagées de douleurs, rassurées par rapport à des craintes fondées ou non, informées de ce qui est en train de se passer…
Ces expressions de l’humeur s’inscrivent dans le tableau clinique, et il est souvent difficile d’évaluer la part psychologique dans la plainte somatique (et vice versa). C’est cela qui met la pagaille et agite les humeurs des soignants…
L’extrême spécialisation dans les pratiques nous fait toucher des limites. La multiplicité des intervenants fait considérer l’individu comme une juxtaposition d’organes. Les spécialistes sont compétents dans leur spécialité. En ignorant le lien corps-esprit qui constitue l’individu, on peut traiter l’un au détriment de l’autre. « Écoutons les femmes enceintes et modifions nos pratiques ! » disait la pédopsychiatre Françoise Molénat, auteur du rapport qui a servi de base au dernier Plan National de Périnatalité, sous titré : Humanité, proximité, sécurité, qualité (2005/2007). Ce rapport instaurait, entre autre, l’Entretien Prénatal Précoce qui place désormais la sécurité émotionnelle des femmes enceintes au même niveau que la sécurité somatique.
Nous savons tous l’importance de considérer les vulnérabilités personnelles et familiales particulières à cette période comme un facteur influençant non seulement le bon déroulement du processus naturel de la naissance, mais aussi l’instauration du lien attendu entre les parents et l’enfant. Ces vulnérabilités peuvent entraîner des dysfonctionnements qui peuvent être un facteur de problèmes psychopathologiques ultérieurs chez l’enfant jusqu’à l’adolescence et au-delà, voire de maltraitance.
L’enjeu est de taille et pour y parvenir, le Plan pose pour les professionnels de la périnatalité l’obligation de travailler en réseau en mobilisant les ressources des futurs parents. Le réseau « hypnose et maternité » s’inscrit dans cette dynamique.
QUI EST ÉRICKSONIEN ? C’est le printemps, et nous sommes en pleine effloraison éricksonienne ! De nombreux instituts éricksoniens divers et variés continuent de voir le jour, des livres éricksoniens de paraître, des sites de praticiens éricksoniens d’être mis enligne. Les éricksoniens en font des tonnes…Mille tonnes comme m’avait suggéré mon logiciel de dictée vocale à qui je m’étais confié au sujet du Magicien du Désert !
CONTRIBUTION À LA NATURE VÉGÉTALE DE L’HYPNOSE. Digressions à la manière d’un road-movie sur la pratique de l’hypnose, entre académisme et sérendipité. C’était une journée banale. Je devais me rendre dans un hôpital pour une conférence. Après un démarrage un peu matinal, la route départementale me mène de Vaison jusqu’à l’autoroute à Bollène. La routine. L’arrivée au péage. Ralentir, s’arrêter, prendre le ticket. La barrière qui se lève. Première, seconde, troisième.
Par Fanny MILLER, avec la contribution de Pierre-Henri GARNIER. L’ACTEUR RÉSEAU « HYPNOSE ». Non seulement écouter le patient douloureux chronique, mais observer son langage lorsqu’il raconte sa rencontre avec l’hypnose. Tel a été le sujet d’une recherche menée par une jeune psychologue avec l’aide d’un logiciel d’analyse de mots.
Par Guillaume DELANNOY, Grégory LAMBRETTE. APPROCHE PRAGMATIQUE ET INTERACTIONNELLE. Voir autrement une situation bien souvent décrite en terme de blocage. Les auteurs nous proposent ici de considérer le harcèlement au travail comme une interaction dans laquelle la victime devient active et permet qu’un processus vivant modifie la donne.
POUR PERFORMER PARFAITEMENT. Fille de l’hypnose, la PNL reste une pratique vivace dans certains domaines comme la préparation sportive. Spécialiste reconnu, l’auteur en présente les principaux outils utilisés. Développée initialement dans les domaines de la thérapie et de l’optimisation de la vie quotidienne, la PNL s’est très vite répandue dans l’univers de l’entreprise.
LA VOIE DU SON ? Aspirant à devenir « pianesthésiste », Catherine Eliat approfondit ici une méditation sur l’utilisation de la musique hypnose, particulièrement dans la prise en charge de la douleur aigüe chirurgicale. Un texte qu’elle fait progresser piano appassionata.
Juhani Pallasmaa est architecte et finlandais. Il vient de publier un livre dont le titre fait immédiatement écho à tout praticien utilisant dans son travail l’approche d’Ernest Rossi : La main qui pense. Original dans la forme (car abondamment illustré, comme notre revue, d’images en noir et blanc qui éclairent considérablement le propos), il l’est aussi dans son projet : « (…) souligner les mécanismes relativement inconscients de la pensée et de la création qui sont à l’oeuvre chez l’écrivain, l’artiste, l’artisan ou l’architecte ».
Pour le moins c’est clair !En moins de temps qu’il n’en faut pour le lire, j’ai eu la sensation, pour ne pas dire la conviction, que je vaux moins que zéro, à moins que...Prenons les mathématiques : moins et moins cela fait plus. Sauvé ! J’ai volé deux pommes, et la vieille dame s’est retrouvée avec deux pommes en moins, le lendemain j’ai récidivé. Elle avait encore deux pommes en moins, et moi, j’en avais quatre en plus. Simple non ? Moins deux et moins deux donne quatre.
Commençons par les actualités dans le soin. Kamen et coll. (2014) confirment l’intérêt de l’hypnose dans les nausées et vomissement liés à la chimiothérapie chez les patients atteints de cancer (avec l’avantage très formel de ne pas nécessiter de matériel et que le patient peut apprendre l’autohypnose et donc pratiquer seul). Toujours dans le cancer, une étude prospective de Paquier et coll. (CHU de Poitiers) montre l’intérêt d’une séance d’hypnoanalgésie accompagnant la photothérapie dynamique (traitement de lésions cancéreuses ou précancéreuses).
Contributions de Roxanna ERICKSON-KLEIN, Alexander VESELY, Mary CIMILUCA.
Traduction Thierry SERVILLAT.Le film Magicien du désert, réalisé par Alexander Vesely, est un film sur le Dr Milton Erickson. Il parle à la fois de l’histoire de cet homme remarquable, et des profondes impressions que celui-ci était capable de provoquer en un instant. C’est l’histoire de l’impact qu’il a eu sur des personnes et sur le métier psychothérapeutique en pleine évolution. Les personnes ayant cette capacité sont rares et leur propre histoire est singulière.