La douleur aigüe per-opératoire, quand elle n'implique aucun risque pour le patient, est très propice à l'évaluation de l'efficacité des techniques hypnotiques. En premier lieu parce que praticien est très rapidement fixé sur la qualité de son induction : réussie si l'analgésie est installée et plus ou moins ratée selon le niveau de la douleur qui persiste. Le patient donne toujours l'information très rapidement. En second lieu, parce qu'il est souvent assez facile de modifier extemporanément l'induction pour observer une amélioration ou une dégradation de l'analgésie. En quelques années de pratique j'ai ainsi pu tester les méthodes Ericksoniennes que j'avais apprises et avec lesquelles j'avais des échecs. Pour améliorer mon taux de réussite j’ai cherché du coté des précurseurs de l'hypnose (Faria, Liébault, Berheim, Delboeuf et Elman) et j'ai découvert des techniques classiques qui pouvaient être très efficaces chez des patients rebelles au "souvenir agréable".
Mais par conséquent je me suis demandé comment ce psychiatre américain, génie et re-fondateur de l'hypnose aurait-il pu ne pas voir ces choses qui me semblaient évidentes. La relecture de ses conférences confirme qu'il utilisait aussi les techniques classiques. Son innovation fondamentale réside dans son approche utilisationnelle que l'on peut résumer par : « Votre tache est de transformer la situation en une situation qui ne soit pas une lutte ». Pour cela, il est certain que la permissivité est un élément important qui augmente considérablement le taux de réussite mais ce n’est pas un dogme et : « Dans certains cas vous pouvez avoir besoin d’utiliser une technique autoritaire : Je veux que vous bougiez votre doigt…». Nous allons voir comment, en douleur aigüe, la redécouverte des techniques classiques peut améliorer considérable nos résultats en hypnose ericksonienne.